11 juin - Solennité de la Fête-Dieu - Saint Barnabé, Apôtre

Fête-Dieu ou Fête du Très Saint Sacrement

En France : solennité de la Fête-Dieu [voir messe au jeudi 8 juin 2023]

Après le dogme de la Sainte Trinité, c’est celui de l’Incarnation de Jésus que le Saint-Esprit nous rappelle, en nous faisant célébrer, avec l’Église, le Sacrement par excellence qui, en résumant toute la vie du Sauveur, donne à Dieu une gloire infinie et applique aux âmes, à toutes les époques, les fruits de la Rédemption (Or.). C’est sur la croix que Jésus nous a sauvés, et l’Eucharistie, instituée la veille de la passion du Christ, en est restée le mémorial (Or.). L’autel est le prolongement du Calvaire, la messe « annonce la mort du Seigneur » (Epître). Jésus y est en effet à l’état de victime, car les paroles de la double consécration nous montrent que le pain n’est changé qu’au corps du Christ, et le vin n’est changé qu’en son sang, de telle sorte que par cette double action aux effets différents, qui constitue le sacrifice de la messe, les espèces du pain ont un titre spécial à s’appeler le corps du Christ, bien qu’elles contiennent Jésus tout entier puisqu’il ne peut plus mourir, et les espèces du vin un titre spécial à s’appeler le sang du Christ, alors qu’elles contiennent aussi Jésus tout entier. Et ainsi le Sauveur lui-même, qui est le prêtre principal à la messe, offre d’une façon non sanglante, en même temps que ses prêtres, son corps et son sang qui ont été séparés réellement sur la croix et qui ne le sont que d’une manière représentative ou sacramentelle (matières différentes, paroles et effets différents) sur l’autel. Par où l’on voit que l’Eucharistie fut instituée sous forme de nourriture (All.), afin que nous puissions nous unir à la victime du Calvaire. L’hostie sainte devient ainsi « le froment qui nourrit nos âmes » (Intr.) Et comme le Christ, en devenant Fils de Dieu, reçut la vie éternelle du Père, de même les chrétiens participent à cette vie éternelle (Év.) en s’unissant à Jésus par le Sacrement qui est le Symbole de l’unité (Secr.). Aussi cette possession anticipée de la vie divine sur terre par l’Eucharistie est-elle le gage et le commencement de celle dont nous jouirons pleinement au ciel (Postc.), « Le même pain des anges que nous mangeons maintenant sous les voiles sacrés, dit le Concile de Trente, nous le mangerons au ciel sans voile ». Considérons la messe comme le centre de tout le culte de l’Église envers l’Eucharistie, et voyons dans la Communion le moyen établi par Jésus pour que nous participions plus pleinement à ce divin sacrifice. De la sorte notre dévotion envers le Corps et le Sang du Sauveur nous obtiendra efficacement les fruits de sa rédemption (Or.). Au sujet de la procession qui suit la messe, rappelons comment les Israélites honoraient l’Arche d’alliance qui symbolisait la présence de Dieu parmi eux : Quand ils exécutaient leurs marches triomphales, l’arche sainte s’avançait, portée par des lévites, au milieu d’un nuage d’encens, au son des instruments de musique, des chants et des acclamations d’une foule enthousiaste. Nous avons, nous chrétiens, un trésor autrement précieux, car dans l’Eucharistie nous possédons Dieu lui-même. Soyons donc saintement fiers de lui faire escorte et relevons, autant qu’il est en notre pouvoir, son triomphe.

Deuxième dimanche-après la Pentecôte

Deuxième dimanche après la Pentecôte – « Le pain vivant qui la vie au monde »

Dans les lieux où la solennité de la Fête-Dieu se transfère au 2ème Dimanche après la Pentecôte, la messe de dimanche n’est plus dite qu’en semaine.

L’Église a choisi pour célébrer la Fête-Dieu le Jeudi entre le Dimanche où elle parle de la miséricorde de Dieu envers les hommes et du devoir de charité fraternelle qui en découle pour les chrétiens (ler dimanche après la Pentecôte) et ce Dimanche (2ème après la Pentecôte) où elle reprend les mêmes idées (Ép.) et où elle présente le royaume des cieux sous la terme de la parabole du repas des noces (Év. : cette messe a existé avec ses éléments actuels bien avant que la Fête Dieu n’ait été instituée). Rien ne pouvait mieux convenir, en effet, à l’Eucharistie, qui est le banquet où toutes les âmes sont unies dans l’amour à Jésus, leur époux, et à tous ses membres mystiques. Et n’est-ce pas du reste le meilleur moment que celui où on lit a l’Office l’histoire de Samuel qui fut consacré à Dieu dès sa plus tendre enfance pour habiter près de l’Arche du Seigneur et devenir le prêtre du Très-Haut dans son sanctuaire. La liturgie nous montre, en effet, à cette époque, comment ce petit enfant, offert par sa mère à Dieu, servait avec un cœur très pur le Seigneur dans le temple et se nourrissait de la vérité divine. En ce temps-là, dit le Bréviaire, « la parole du Seigneur se faisait rare et il n’y avait pas de vision manifeste », car Héli était orgueilleux et faible et ses deux fils, Ophni et Phinéès, infidèles à Dieu et relâchés dans son service. Le Seigneur se manifesta alors à l’enfant Samuel, car « il se révèle aux petits, dit Notre-Seigneur et se cache aux superbes ». « C’est aux humbles, déclare S. Grégoire, que les arcanes du conseil divin sont révélés et c’est pour cela que Samuel est appelé un enfant » (Commentaire au Livre des Rois). Et Dieu annonça à Samuel le châtiment qui frapperait Héli et sa maison. Bientôt après, en effet, l’Arche fut prise par les Philistins, les deux fils d’Héli furent tués et Héli lui-même mourut. Dieu avait aussi refusé ses communications au grand-prêtre, car lui et ses fils ne faisaient pas assez de cas des jouissances divines, figurées par « le grand souper » dont parle en ce jour l’Évangile, et s’attachaient plus aux délices du corps qu’à celles de l’âme. Aussi, en leur appliquant le texte de S. Grégoire dans l’homélie de ce jour pouvons-nous dire qu’ils « en étaient arrivés à perdre tout appétit pour ces délices intérieures, par cette raison même qu’ils s’en étaient tenus éloignés et avaient perdu depuis longtemps l’habitude de les goûter. Et parce qu’ils ne voulaient pas goûter au dedans la douceur qui leur était offerte, ils aimaient la faim qui les consumait au dehors ». Les fils d’Héli prenaient en effet les viandes qui étaient offertes à Dieu et les mangeaient. Et Héli, leur père, les laissait faire. Samuel, au contraire, qui avait toujours vécu avec Héli dans le temple, ne faisait ses délices que des consolations divines. La nourriture qu’il mangeait, c’était celle que Dieu lui-même lui servait quand, dans la contemplation et la prière, il lui manifestait ses secrets. « L’enfant dormait », ce qui veut dire, déclare S. Grégoire, que « son âme se reposait sans soucis des choses terrestres ». « Les jouissances corporelles, qui allument en nous un ardent désir avant leur possession, explique ce Saint dans son commentaire sur l’Évangile de ce jour, amènent bientôt au dégoût, par la satiété même, celui qui les savoure, tandis que les jouissances spirituelles, au contraire, provoquent le mépris avant leur possession, mais excitent le désir quand on les possède ; et celui qui les goûte en est d’autant plus affamé qu’il s’en nourrit davantage ».Et c’est ce qui explique comment les âmes qui mettent toutes leurs complaisances dans les plaisirs de ce monde, refusent de prendre part au banquet de la foi chrétienne où l’Église les rassasie par ses prédicateurs, de la doctrine évangélique. « Goûtez et voyez, continue S. Grégoire, combien le Seigneur est doux. Par ces paroles le Psalmiste nous dit formellement : Vous ne connaissez pas sa douceur si vous ne le goûtez pas, mais touchez, avec le palais de votre cœur, l’aliment de vie, afin que, faisant l’expérience de sa douceur, vous soyez capables de l’aimer. L’homme a perdu ces délices quand il pécha dans le paradis ; il en sortit lorsqu’il ferma sa bouche à l’aliment d’éternelle douceur. De là vient aussi qu’étant nés dans les peines de cet exil, nous en arrivons ici-bas à un tel dégoût, que nous ne savons plus ce que nous devons désirer » (Matines). Mais par la grâce du Saint-Esprit « nous sommes passés de la mort à la vie » (Ep.) et dès lors, il faut comme le petit et humble Samuel, que nous, qui sommes les faibles, les pauvres et les estropiés de l’Évangile, nous ne cherchions nos délices que près du tabernacle du Seigneur et dans ses communications intimes. Évitons l’orgueil et l’amour des choses terrestres afin qu’« établis solidement dans l’amour du saint nom de Dieu » (Or.), et sans cesse « dirigés par lui, nous nous élevions de jour en jour à la pratique d’une vie toute céleste » (Secr.) et « que grâce à la réception de l’Eucharistie, reçue au banquet divin, les fruits de salut croissent toujours en nous. » (Postc.).

Saint Barnabé, Apôtre, onze juin
A Salamine, en Chypre, l’anniversaire de saint Barnabé apôtre, chypriote d’origine.

Sanctoral

Saint Barnabé, Apôtre

Le Lévite Barnabé, appelé aussi Joseph, fut ordonné avec Paul comme Apôtre des Gentils, pour annoncer l’Évangile de Jésus-Christ. Il vendit un champ qu’il possédait et en apporta le prix aux Apôtres. Envoyé à Antioche pour y prêcher, il y trouva un grand nombre de personnes converties à la foi du Christ. Sa joie fut grande et il les exhorta à persévérer dans la foi. Ses exhortations eurent un grand succès, parce que tous le regardaient comme un homme bon et plein de l’Esprit-Saint. De là il partit pour chercher Paul à Tarse, et revint à Antioche avec lui. Ils demeurèrent une année au milieu de la chrétienté de cette ville, et inculquèrent à ces hommes les préceptes de la foi et de la vie chrétienne : c’est là aussi que les adorateurs de Jésus-Christ reçurent pour la première fois le nom de Chrétiens. Or, les disciples de Paul et de Barnabé soutenaient de leurs deniers les Chrétiens de Judée et leur envoyaient des aumônes par ces deux Apôtres. Après avoir accompli ce devoir de charité, Paul et Barnabé revinrent à Antioche, accompagnés de Jean, surnommé Marc. Pendant que Paul et Barnabé servaient le Seigneur dans l’Église d’Antioche, jeûnant et priant avec les autres prophètes et docteurs, le Saint-Esprit dit : « Séparez-moi Paul et Barnabé pour l’œuvre pour laquelle je les ai pris. » Alors ils jeûnèrent et prièrent ; puis, leur ayant imposé les mains, les laissèrent partir. Ils se rendirent donc à Séleucie et de là dans l’île de Chypre ; ils parcoururent ensuite un grand nombre de villes et de pays, prêchant l’Évangile pour le plus grand bien de ceux qui les écoutaient. En dernier lieu Barnabé se sépara de Paul et s’embarqua pour Chypre avec Jean, surnommé Marc. Ce fut là que, vers la septième année de l’empire de Néron, le trois des ides de juin, il joignit aux travaux de l’apostolat la couronne du martyre. Sous l’empire de Zénon, on découvrit son corps dans l’île de Chypre : sur sa poitrine était l’Évangile de saint Matthieu, écrit de la main de Barnabé. Le corps de saint Barnabé fut en effet découvert à Salamine, vers 488, ce qui valut aux habitants de Chypre la reconnaissance de leur antique autocéphalie au regard du patriarche d’Antioche. Au XVIe siècle saint Antoine-Marie Zaccaria fonda à Milan une nouvelle famille de religieux qui prirent le nom de Barnabites, de l’église de Saint-Barnabé près de laquelle ils demeuraient. Saint François de Sales les estimait beaucoup, si bien qu’il disait gracieusement que lui aussi était barnabite, c’est-à-dire fils de consolation. La fête de saint Barnabé est entrée assez tard dans le Calendrier romain, tandis qu’elle apparaît déjà dans le calendrier de marbre de Saint-Jean-Majeur à Naples, au IXe siècle. A Rome, le nom de l’apôtre de Chypre se trouve, dès la première heure, rapproché de ceux d’Etienne et de Mathias dans la seconde section de la grande Intercession : Nobis quoque (Canon Romain). La fête est attestée à Rome au XIe siècle, et elle se développe au XIIe. La messe manque d’unité dans sa rédaction, empruntant ses chants à d’autres fêtes plus anciennes. Les oraisons sont reprises de l’ancienne messe de la dédicace de la basilique de St Nicodème au 1er juin, fête disparue depuis. Depuis le Code des Rubriques de 1960, c’est la seule fête de 3ème classe à avoir conservé le Credo.

Bienheureuse Yolande, Princesse hongroise, Veuve, Clarisse, onze juin
Elle est célébrée le 11 juin et est proclamée patronne de l’archidiocèse de Gniezno et du diocèse de Kalisz.

Bienheureuse Yolande, Princesse hongroise, Veuve, Clarisse (+ 1299)

Fille du roi Béla IV de Hongrie et de la reine Marie Lascaris, elle est la sÅ“ur des saintes Marguerite de Hongrie et Kinga de Pologne ainsi que la nièce de sainte Élisabeth de Hongrie et la petite-nièce de sainte Edwige de Silésie. Elle est également une cousine de sainte Agnès de Bohême. Elle grandit dans une atmosphère d’ascétisme, de piété et de traditions strictes. En 1256, elle épouse Boleslas le Pieux à Cracovie. Après son mariage, elle adopte le second prénom d’Hélène et utilise les deux noms simultanément ou alternativement. En raison de la guerre, elle vit deux années consécutives à la cour du duc Boleslas V le Pudique, époux de sa sÅ“ur Kinga. Après cela, elle retourne vivre à la cour de son mari et, en 1263, elle donne naissance à Élisabeth, leur première fille. Quelques années plus tard, elle met au monde sa deuxième fille, Edwige, future reine de Pologne. Enfin, vers 1276, naît sa troisième et dernière fille, Anna.,La princesse Yolande est également très proche de ses nombreux neveux et nièces car à la mort de son beau-frère Przemysl Ier, son époux devient le protecteur des enfants de son frère, dont Przemysl II, au nom duquel il commence à régner sur la seconde moitié de la Wielkopolska. Peu de temps après la mort de Boleslas le Pieux, le 13 ou 14 avril 1279, Yolande-Hélène se rend à la cour de sa sÅ“ur Kinga, à Cracovie, puis retourne chez elle, en Grande-Pologne. En 1284, elle devient religieuse au sein de l’Ordre des Clarisses. Contrainte de déménager en raison du conflit armé dans la région, Yolande fonde un nouveau monastère à Gniezno dont elle devient abbesse peu avant sa mort, le 11 juin 1298. Immédiatement après sa mort, sa tombe devient célèbre pour les miracles qui s’y déroulent et devient rapidement un lieu de pèlerinage important.  Le 14 juin 1827, soit trois jours avant l’anniversaire de sa mort, le pape Léon XII approuve son culte. Mais, en raison du contexte politique de PoznaÅ„, qui dépend du gouvernement prussien, la cérémonie de béatification ne peut avoir lieu qu’en 1834. À cette occasion, les reliques de la bienheureuse Yolande sont déplacées à la chapelle de l’Ordre des clarisses, qui prend alors son nom. Elle est célébrée le 11 juin et est proclamée patronne de l’archidiocèse de Gniezno et du diocèse de Kalisz.

Martyrologe

A Salamine, en Chypre, l’anniversaire de saint Barnabé apôtre, chypriote d’origine. Il fut avec saint Paul institué par les disciples apôtre des Gentils, et parcourut avec lui de nombreuses régions, remplissant le ministère de la prédication évangélique qui lui avait été confié. Revenu enfin dans l’île de Chypre, il couronna son apostolat par un glorieux martyre. A l’époque de l’empereur Zénon, son corps fut découvert sur la révélation qu’il en fit lui-même, et avec lui fut également trouvé un exemplaire de l’évangile de saint Mathieu, écrit de la main de Barnabé.

A Salamanque, en Espagne, l’anniversaire de saint Jean de Saint-Facond, de l’Ordre des Ermites de saint Augustin, confesseur: il fut remarquable par son zèle pour la foi, la sainteté de sa vie et ses miracles. Sa fête se célèbre le jour suivant.

A Aquilée, la passion des frères saints Félix et Fortunat. Durant la persécution de Dioclétien et de Maximien, ils furent étendus sur le chevalet, eurent les flancs brillés avec des torches ardentes, que la puissance divine éteignit aussitôt; on leur versa ensuite de l’huile bouillante sur le ventre: enfin, comme ils persistaient à confesser le Christ, ils eurent la tête tranchée, et terminèrent ainsi leur glorieux combat.

A Brême, l’anniversaire de saint Rembert, évêque de Hambourg et de Brême.

A Trévise, saint Parisius, natif de Bologne, confesseur et moine, de l’Ordre des Camaldules.

A Rome, la translation de saint Grégoire de Nazianze, évêque, confesseur et docteur de l’église. Le saint corps, apporté jadis de Constantinople à Rome et gardé longtemps dans l’église de la sainte Mère de Dieu au champ de Mars, fut de nouveau transféré en grande pompe par ordre du souverain pontife Grégoire XIII, dans une chapelle de la basilique Saint-Pierre, que le pontife avait fait décorer magnifiquement. Le jour suivant il le plaça lui-même avec honneur sous l’autel.

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