Ideo inter vos multi infirmi et imbecilles, et dormiunt multi.
C’est pourquoi il y a parmi vous beaucoup d’infirmes
et de faibles, et beaucoup dorment. [1Cor 11, 30]
Le totem de la liberté de culte permet aux adorateurs de Satan d’ériger un monument blasphématoire à Baphomet devant le Capitole de l’Arkansas à Little Rock ou une statue d’un démon sur la façade du palais de justice de New York pour célébrer un juge avorteur de la Cour suprême ; tandis qu’au Nouveau-Mexique, le Temple Satanique inaugure une clinique qui pratique des avortements rituels et bénéficie de la reconnaissance de l’État, les services secrets de l’Administration Biden n’ont rien de mieux à faire que de ficher les Catholiques traditionnels et de garder sous observation les communautés dans lesquelles la Liturgie est célébrée en latin, comme si elles représentaient une menace pour l’ordre établi et un danger potentiel pour les institutions de l’État.
Cette nouvelle doit être lue, à mon avis, comme une conséquence logique et nécessaire d’un autre événement analogue et spéculaire : le culte idolâtre rendu par le sommet de la Hiérarchie catholique au démon de la Pachamama dans la basilique Saint-Pierre et dans d’autres églises catholiques, et la persécution simultanée des catholiques traditionnels par l’autorité ecclésiastique avec le Motu Proprio Traditionis Custodes et avec ses restrictions supplémentaires, données comme imminentes.
Cette opération de criminalisation de la dissidence de la part du pouvoir temporel et spirituel n’est pas accidentelle et doit provoquer une condamnation très ferme et une opposition farouche tant de la part des citoyens et de leurs représentants dans les institutions civiles que des fidèles et surtout de leurs pasteurs ; une condamnation qui ne peut se limiter à cet épisode récent, même en soi très grave, mais qui doit être étendue à l’inquiétante conspiration de parties déviées de l’État avec des parties déviées de l’Église : d’un côté l’État profond et de l’autre l’Église profonde, également corromps et asservis avec des fins subversives à l’élite mondialiste, dont les bases idéologiques ont en commun la haine du Christ, de l’Église et de la Sainte Messe.
Comme je l’ai expliqué dans mon discours La religion d’État (ici), il est évident que la séparation de l’Église et de l’État et la prétendue « laïcité » du gouvernement temporel en ce qui concerne les questions religieuses ont constitué le prétexte trompeur et malveillant pour exclure Dieu de la société afin d’y laisser entrer Satan.
La Révolution a subverti l’ordre social en renversant ses principes et ses fins, mais elle a maintenu et exploité à son avantage cette alliance entre le trône et l’autel – c’est-à-dire entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel – qui caractérisait la société chrétienne et en particulier les monarchies catholiques.
Ceux qui accusaient l’ancien régime de tyrannie n’ont jamais eu l’intention d’abolir, par exemple, la censure des médias au nom de la liberté d’opinion : ils voulaient simplement se l’approprier dans un but opposé, afin de censurer la vérité et de propager l’erreur. Ceux qui critiquaient le pouvoir temporel des Papes ne voulaient pas empêcher les ingérences de l’Église dans les affaires publiques, mais se l’approprier – comme nous le voyons aujourd’hui – pour utiliser l’autorité et la crédibilité de la papauté pour démolir l’Église et soutenir les exigences du Nouvel Ordre Mondial. Le dogmatisme que l’on avait en aversion chez Pie IX ou Pie XII parce qu’il s’opposait à la pensée moderne a évolué et s’est perverti dans le dogmatisme œcuménique et synodal de Vatican II et de Bergoglio, démontrant que la question était spécieuse, ne se concentrant pas sur les moyens mais sur la fin. De sorte que, aujourd’hui, les masse ne sont pas scandalisés par l’autoritarisme avec lequel l’État impose contrôles et limitations aux libertés fondamentales – qui jusqu’à hier étaient exécrés comme une expression du totalitarisme nazi – ni par l’autoritarisme avec lequel la Hiérarchie catholique soutient l’idéologie mondialiste et collabore avec des gouvernements soumis au Forum Économique Mondial et à l’Agenda 2030…
Si nous continuons à croire qu’il est possible d’adopter une attitude de « neutralité » présumée face à la question religieuse, nous condamnons notre civilisation à l’extinction, parce que nous nions cette bataille entre le Bien et le Mal qui fait partie de l’Histoire de l’humanité et de la destinée éternelle des individus. Personne ne peut servir deux maîtres, nous enseigne Notre Seigneur dans l’Évangile (Mt 6, 24) ; nous ne pouvons pas non plus décider de ne servir ni l’un ni l’autre, lorsque nous sommes confrontés à un affrontement dans lequel notre neutralité est déjà en soi une aide à l’ennemi. Et ici, nous devrions nous demander quelle responsabilité assument les politiciens et les prélats qui restent inertes à regarder, se limitant à déplorer les excès du Mal et non ses causes. S’obstiner à sauver à tout prix la laïcité de l’État alors qu’elle s’est avéré être une chimère illusoire pour le détruire depuis les fondations, ou insister pour défendre les instances de Vatican II quand on voit son échec fracassant et ses dommages incalculables à l’Église est un palliatif de ceux qui considèrent leur rôle de dirigeant et de pasteur exclusivement pour protéger l’institution qu’ils représentent, refusant d’en appréhender les graves infidélités et excluant ainsi la possibilité de bénéficier à la fois aux citoyens et aux fidèles. Un médecin est appelé à traiter le patient, non à se limiter à diagnostiquer la maladie ou pire à la dissimuler, simplement parce qu’il ne veut pas admettre que les autorités sanitaires sont corrompues ou n’ose pas désobéir à des ordres déraisonnables en en assumant les conséquences.
Ce à quoi nous assistons à cette étape cruciale, c’est la disparition des prétextes qui jusqu’à présent avaient été utilisés pour justifier les « acquis sociaux » – démocratie, liberté d’opinion et de culte, respect des minorités, etc. – et en même temps la manifestation arrogante des vraies raisons de l’élite criminelle qui usurpe l’autorité de l’État et de l’Église : l’inconciliabilité entre le modèle chrétien de société dans lequel Notre Seigneur Jésus-Christ règne dans les sphères civile et religieuse pour nous conduire librement à faire le Bien et ainsi nous faire participer à la béatitude éternelle, et le modèle dystopique de la société dans lequel la tyrannie de Satan impose le chaos et la rébellion pour nous forcer, en violant notre liberté, à faire le mal et à nous damner pour l’éternité.
Le fichage des Catholiques traditionnels par les services de renseignement américains ne semble injustifié que si nous supposons à tort que les dirigeants actuels poursuivent le bien commun et la sécurité de la nation ; mais il est amplement justifié du moment que ceux-ci ont pour but l’imposition du culte mondialiste, intrinsèquement antichristique et inconciliable avec la Foi chrétienne. En même temps, la persécution des fidèles liés à la Liturgie tridentine par la Hiérarchie catholique n’est inouïe et impensable que si nous persistons à présupposer chez les Pasteurs le zèle pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes. Si nous les voyons pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire comme des loups déguisés en agneaux ou comme des mercenaires, leur aversion pour la Messe apostolique est plus que compréhensible et nous serions surpris si ils ne la manifestaient pas avec une telle fureur. En un sens, à leurs yeux, nous constituons le « groupe témoin » des non-vaccinés devant la multitude de ceux inoculés avec du sérum génique.
C’est vrai : nous, Catholiques, sommes une menace pour ceux qui veulent un monde rebelle à Dieu et une « église synodale » soumise à l’esprit de ce monde. Les Martyrs témoignent de l’héroïsme de la présence du nom chrétien dans la société, un héroïsme qui sait affronter les tourments et la mort infligés à ceux qu’une autorité pervertie considère comme des ennemis parce qu’elle connaît et craint leur exemple, et surtout la puissance explosive de l’Evangile.
Si nous comprenons qu’il n’y a pas de troisième voie, une sorte de synthèse qui compose la thèse du Bien et l’antithèse du Mal, et que nous devons choisir le camp dans lequel combattre – comme le choisissent les méchants – nous avons une chance de résistance et de victoire. Vous êtes le sel de la terre (Mt 5, 13). Demander la tolérance dans un monde malade ne nous préserve pas de la contagion, mais ne sert qu’à retarder notre suppression, nous rendant fades et bons à être piétinés par les hommes.
+ Carlo Maria Viganò, Archevêque
19 février MMXXIII, Dominica Quinquagesimæ
© Traduction de F. de Villasmundo pour MPI relue et corrigée par Mgr Viganò
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