Dans l’Octave de Noël : messe Puer natus
Sanctoral
Saint Sylvestre, Pape et Confesseur
Silvestre était romain, et son père se nommait Rufin. Dès sa jeunesse, il eut pour maître le Prêtre Cyrinus, dont il imita parfaitement la science et les mœurs. Tant que sévit la persécution, il demeura caché sur le mont Soracte ; mais à l’âge de trente ans, il fut ordonné Prêtre de la sainte Église romaine, par le Pontife Marcellin. Comme il s’acquittait de cet office d’une manière digne de toute louange, surpassant tous les autres clercs, il fut, dans la suite, choisi pour succéder au Pape Melchiade, sous l’empereur Constantin, qui venait d’accorder, par une loi la paix à l’Église du Christ. Dès qu’il eut pris en main le gouvernement de l’Église, il encouragea fortement Constantin (illustre déjà par l’apparition d’une croix dans le ciel et par sa victoire sur le tyran Maxence), à protéger et à propager la religion chrétienne. Comme une vieille tradition de l’Église romaine le rapporte, il lui fit reconnaître les portraits des Apôtres, le lava dans les eaux du saint baptême et le purifia de la lèpre de l’infidélité. Aussi le pieux empereur, à l’instigation de Silvestre, auquel il avait accordé la faculté de construire des temples publics pour les fidèles du Christ, confirma cette faculté de son propre exemple. Il érigea, en effet, beaucoup de basiliques : celle de Latran, dédiée au Christ Sauveur, de saint Pierre au Vatican, de saint Paul sur la voie d’Ostie, de saint Laurent dans l’Agro Verano, de la sainte Croix dans le palais Sessorianus, des saints Pierre et Marcellin et de sainte Agnès sur les voies Lavicane et Nomentane, et d’autres encore. L’empereur les orna avec splendeur d’images saintes, et les enrichit avec magnificence par les dons et les domaines qu’il leur assigna. Sous le pontificat de Silvestre fut tenu le premier concile de Nicée, où ses légats présidèrent et où Constantin assista. La sainte foi catholique y fut expliquée par trois cent dix-huit Évêques ; Arius et ses sectateurs furent condamnés. A la demande des Pères, Silvestre confirma encore ce concile dans un synode tenu à Rome, où Arius fut de nouveau condamné. Silvestre rendit beaucoup de décrets utiles à l’Église de Dieu, et qui restent connus sous son nom : à savoir, que l’Évêque seul consacrerait le Chrême ; que, dans l’administration du baptême, le Prêtre oindrait avec du Chrême le sommet de la tête du baptisé ; que les Diacres porteraient la dalmatique à l’église, qu’ils auraient sur le bras gauche le manipule de lin ; enfin que le sacrifice de l’autel ne serait offert que sur un voile de lin. On rapporte que saint Silvestre fixa aussi, pour tous ceux qui entreraient dans les ordres, un certain temps, durant lequel ils devraient exercer successivement leur ordre dans l’Église, avant d’être élevés au degré supérieur. Il statua encore qu’un laïque ne pourrait porter d’accusation contre un ecclésiastique, et qu’un clerc ne plaiderait pas sa cause devant un tribunal séculier. Il voulut qu’à l’exception du Samedi et du Dimanche, les jours de la semaine fussent désignés sous le nom de Féries, comme on avait déjà commencé à le faire auparavant dans l’Église, pour signifier que les clercs doivent ne s’occuper absolument que de Dieu seul, se dégageant de tout ce qui est étranger à son service. La grande sainteté de Silvestre, et sa bonté envers les pauvres, répondirent constamment à cette sagesse céleste avec laquelle il gouvernait l’Église. Il pourvut à ce que les ecclésiastiques dans le besoin vécussent en commun avec ceux qui étaient riches, et à ce que l’on procurât aux vierges consacrées les ressources nécessaires pour leur subsistance. Il vécut dans le pontificat vingt et un ans, dix mois et un jour.
Martyrologe
A Rome, l’anniversaire de saint Silvestre Ier, pape et confesseur. Il baptisa l’empereur Constantin le Grand, confirma les décrets du concile de Nicée, et accomplit très saintement beaucoup d’autres œuvres, après lesquelles il reposa en paix.
De plus à Rome, sur la voie Salaria, dans le cimetière de Priscille, les saintes Donate, Pauline, Rustique, Nominande, Sérotine, Hilarie, et leurs compagnes martyres.
A Sens, les bienheureux Sabinien évêque, et Potentien. Envoyés dans cette ville par le pontife romain pour y prêcher l’évangile, ils honorèrent cette métropole par le témoignage de leur foi et de leur sang versé.
A Catane, en Sicile, la passion des saints Étienne, Pontien, Attale, Fabien, Corneille, Sexte, Flore, Quintien, Minervin et Simplicien.
A Sens, sainte Colombe, vierge et martyre, qui triompha du supplice du feu et fut mise à mort par le glaive, durant la persécution de l’empereur Aurélien.
Le même jour, saint Zotique, prêtre romain. étant allé à Constantinople, il se chargea d’y nourrir les orphelins.
A Ravenne, saint Barbatien, prêtre et confesseur.
Au village de La Louvesc, diocèse de Vienne en Dauphiné (auj. de Viviers), la mise au tombeau de saint Jean-François Régis, prêtre de la Compagnie de Jésus, et confesseur: homme d’une charité et d’une patience admirables pour procurer le salut des âmes. Il a été canonisé par le pape Clément XII.
A Ressiare (auj. Akcâr, en Bulgarie), saint Hermès exorciste.
A Paris, sainte Catherine Labouré, vierge, de la Société des Filles de la Charité, à qui fut donnée par l’Immaculée Mère de Dieu la singulière manifestation de la médaille miraculeuse. Elle se signala par ses vertus et ses miracles et le pape Pie XII l’a placée au nombre des saintes Vierges.
Le même jour, sainte Mélanie la Jeune: avec son époux Pinien, elle quitta la ville de Rome et s’en alla à Jérusalem; elle y vécut dans les observances de la vie religieuse avec des femmes consacrées à Dieu, tandis que Pinien pratiquait la même vie parmi les moines: tous deux firent une sainte mort.
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