Le Qatargate au Parlement européen entraîne des remous en cascade. Au sein du groupe des Socialistes & Démocrates européens, l’eurodéputé italien Pietro Bartolo a démissionné du rôle de rapporteur pour la libéralisation des visas et son collègue Andrea Cozzolino du rôle de coordinateur sur le thème « Urgences sur les violations des droits de l’homme ». L’eurodéputé belge Marc Tarabella est suspendu du groupe des socialistes et démocrates, tandis que la socialiste belge Maria Arena, ancienne ministre, s’est retirée du rôle de présidente de la sous-commission des droits de l’homme (DROI) du Parlement européen.

Au fil de l’avancée de l’enquête, ce sont des ONG, des syndicats, des assistants parlementaires et des députés européens – dont certains occupant de très hautes fonctions, et jusqu’à la vice-présidence du Parlement européen – qui se retrouvent accusés de corruption.

Le Parlement européen prévoyait d’annoncer aujourd’hui l’ouverture du mandat de négociation pour la relation d’exemption de visa avec le Qatar et le Koweït mais au vu de l’enquête, ce rapport doit être renvoyé en commission parlementaire.

La gauche européenne est particulièrement affectée par les accusations de corruption
Le groupe des sociaux-démocrates (S&D) au Parlement européen s’est réuni ce lundi et a décidé d’expulser de ses rangs Eva Kaili, vice-présidente du Parlement européen, également exclue du PASOK, le parti socialiste grec. Tous les députés du parti visés par l’enquête sont provisoirement suspendus, a annoncé le groupe. Marc Tarabella, dont le domicile a été perquisitionné samedi soir, a donc été écarté de ses fonctions, tout comme deux députés italiens. Les eurodéputés qui emploient des assistants visés par l’enquête sont par ailleurs invités, dans l’attente des conclusions de l’enquête, à démissionner de leur responsabilité et éviter tout activité au sein du Parlement européen et du groupe socialiste qui pourrait “interférer avec les politiques européennes et les relations visées”. Pour l’instant, Maria Arena, eurodéputé socialiste belge et ancienne ministre s’en sort bien, se retirant temporairement de la présidence de la sous-commission Droits de l’Homme du Parlement européen. Mais la suite de l’enquête pourrait également entraîner sa chute. Le bureau et le domicile de l’assistante parlementaire de Maria Arena ont été perquisitionnés vendredi. Son bureau au Parlement européen avait été mis sous scellés jusqu’à ce lundi, pour permettre aux enquêteurs d’avoir accès à ses outils de travail.

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