Bienvenue en Bretagne, dans le Morbihan pour découvrir l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan, fondée au XIXe siècle ! Au départ, on comptait une dizaine de moines bénédictins et aujourd’hui, la communauté compte vingt-deux frères. Ils vivent selon la règle de saint Benoît « Ora et labora » (prie et travaille). À ne pas confondre avec l’abbaye Saint-Michel de Kergonan, située à une dizaine de kilomètres de là, qui est habitée par des moniales ! Vous êtes prêts ? Alors c’est parti, Divine Box vous en dit plus sur l’histoire, la communauté et les produits de l’abbaye de Sainte-Anne de Kergonan !
Un moine à vélo devant l’abbaye de Kergonan. – © Abbaye de Kergonan
Doucement mais sûrement !
En 1897, dix moines de l’abbaye de Solesmes viennent s’installer dans la commune de Plouharnel en Bretagne. En 1914, la communauté grandit, le monastère devient indépendant et est érigé en abbaye. Merveilleux non ?
Mais, ce n’est pas sans compter sur quelques difficultés… À deux reprises, les moines doivent s’exiler :
- d’abord en Belgique de 1901 à 1920, à cause des lois anticléricales. En effet, les bâtiments sont confisqués par l’État, puis vendus en plusieurs fois en tant que biens nationaux.
- puis à la Chartreuse d’Auray entre 1942 et 1946, pour fuir l’occupation allemande.
Pas d’inquiétude, l’histoire de Sainte-Anne de Kergonan ne s’arrête pas là ! Après ces années d’exil, les moines reviennent en Bretagne, dans le Morbihan. Ce n’est qu’en 1968 que l’abbaye peut faire construire son église abbatiale, consacrée sept ans plus tard par Mgr Pierre-Auguste Boussard (1917-1997), évêque de Vannes.
Les moines de Kergonan en balade sur la côte Bretonne. – © Abbaye de Kergonan.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui la communauté de Sainte-Anne de Kergonan compte vingt-deux frères ! Ils vivent selon la règle de saint Benoît « Ora et Labora » (prie et travaille) et passent cinq heures par jour dans l’église pour leurs offices (le premier étant à 5h25 du matin !). Les frères de la communauté chantent, si bien que leurs chants ont été enregistrés à plusieurs reprises ! Les plus curieux peuvent retrouver ces enregistrements de chants grégoriens sur le site de l’abbaye.
Pour accompagner leurs voix, les moines avaient avant un orgue traditionnel, mais il ne permettait pas d’accompagner tout le répertoire grégorien existant. Grâce aux dons, en 2016, la communauté peut investir dans un orgue neuf qui vient sublimer encore plus les offices et permet d’élargir leur répertoire ! Et puis, cela permet de préserver et actualiser des chefs-d’œuvre du patrimoine musical et spirituel ! Une chance, pas vrai ?
Cerise sur le gâteau, l’abbaye se situe à quelques pas de l’océan Atlantique. Pour la petite anecdote, le chant grégorien s’inscrit dans la continuité de la devise du monastère Super voces aquarum multarum qui veut dire « Plus que la voix des grandes eaux ».
La communauté cistercienne trappiste de Kergonan. – © Abbaye Sainte-Anne de Kergonan
Une production de fruits à domicile !
La communauté compte plus de neuf cent cinquante pommiers dans son verger ! Parmi lesquels, huit cent sont greffés en variétés de pommes tables (14 variétés différentes, quand même !) et cent cinquante servent à faire de nombreux produits issus de l’artisanat monastique. Pour ça, les moines entretiennent le verger, cultivent, nettoient et trient les pommes. La production de jus de pomme est faite de A à Z par les moines de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan de novembre à décembre ! Ce jus est 100% naturel et pressé, sans aucun ajout de sucre.
Pour protéger le verger des ravageurs et des maladies, la communauté opte pour la protection la plus naturelle possible.
On y trouve ainsi :
- cent quinze poules qui limitent la population d’insectes indésirables, tout en fertilisant le terrain naturellement. Impressionnant !
- des oies, qui assurent la tonte.
- et des graines pour attirer les mésanges et les rouge-gorges qui viennent alors manger les chenilles sur les arbres.
D’autres produits (compote, confiture, gelée de cidre …etc) sont confectionnés à partir de pommes et de quelques fruits du jardin (coing, rhubarbe) dans un ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail), situé à quatre-vingt kilomètres de là, à partir de recettes élaborées par la communauté.
La compote de pommes au caramel de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan – © Divine Box
Le miel 100% monastique de Kergonan
En plus des pommes, les moines de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan fabriquent du miel ! Le rucher de l’abbaye se compose en effet de cinquante ruches installées à l’intérieur de la clôture monastique. Les moines y élèvent l’abeille noire locale (une abeille 100% bretonne !). Ils participent ainsi à la préservation de cette race du patrimoine naturel breton. C’est pas beau ça ?
Le miel obtenu est un miel « polyfloral » de terroir. Il est issu de la flore spécifique du littoral, des jardins ainsi que de quelques cultures mellifères réalisées pour les abeilles sur les terrains de l’abbaye (moutarde blanche, phacélie, mélilot, sarrasin, etc.). Bien sûr, comme tout bon miel artisanal, son goût et sa texture varient subtilement d’une année sur l’autre. Ça dépend de la météo et des différentes floraisons. Eh oui, c’est ça le goût du naturel !
Les moines de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan entretiennent les ruches tout au long de l’année © Abbaye Sainte-Anne de Kergonan
Et pour déguster les bons produits de Kergonan ?
Le plus simple est de se rendre directement sur place ! Voici leur adresse : Abbaye Sainte-Anne de Kergonan, 56340 Plouharnel. Mais si c’est trop loin pour vous, vous pouvez retrouvez tous les produits de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan directement sur la boutique monastique en ligne de Divine Box.
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