« L’ère du monde unipolaire est en train de devenir une chose du passé »
Mesdames et Messieurs,
Chers invités étrangers,
Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à l’anniversaire de la 10ème Conférence de Moscou sur la sécurité internationale. Au cours de la dernière décennie, votre forum représentatif est devenu un lieu important pour discuter des problèmes militaro-politiques les plus pressants.
Aujourd’hui, une discussion aussi ouverte est particulièrement pertinente. La situation mondiale évolue de manière dynamique et les contours d’un ordre mondial multipolaire se dessinent. Un nombre croissant de pays et de peuples choisissent la voie d’un développement libre et souverain fondé sur leur propre identité, leurs traditions et leurs valeurs distinctes.
Ces processus objectifs sont combattus par les élites mondialistes occidentales, qui provoquent le chaos, attisent les conflits anciens et nouveaux et poursuivent la politique dite d’endiguement, qui revient en fait à la subversion de toute option alternative et souveraine de développement. Ainsi, ils font tout ce qu’ils peuvent pour conserver l’hégémonie et le pouvoir qui leur échappent ; ils tentent de maintenir les pays et les peuples sous l’emprise de ce qui est essentiellement un ordre néocolonial. Leur hégémonie signifie stagnation pour le reste du monde et pour toute la civilisation ; cela signifie obscurantisme, annulation de la culture et totalitarisme néolibéral.
Ils utilisent tous les expédients. Les États-Unis et leurs vassaux s’ingèrent grossièrement dans les affaires intérieures d’États souverains en organisant des provocations, en organisant des coups d’État ou en incitant à des guerres civiles. Par des menaces, des chantages et des pressions, ils tentent d’obliger des États indépendants à se soumettre à leur volonté et à suivre des règles qui leur sont étrangères. Cela se fait dans un seul but, qui est de préserver leur domination, le modèle séculaire qui leur permet de tout s’approprier dans le monde. Mais un tel modèle ne peut être retenu que par la force.
C’est pourquoi l’Occident collectif – le soi-disant Occident collectif – sape délibérément le système de sécurité européen et noue de nouvelles alliances militaires. L’OTAN rampe vers l’est et renforce son infrastructure militaire. Entre autres choses, il déploie des systèmes de défense antimissile et renforce les capacités de frappe de ses forces offensives. Ceci est hypocritement attribué à la nécessité de renforcer la sécurité en Europe, mais c’est en fait tout le contraire qui se produit. De plus, les propositions sur les mesures de sécurité mutuelle, que la Russie a présentées en décembre dernier, ont une fois de plus été ignorées.
Ils ont besoin de conflits pour conserver leur hégémonie. C’est pour cette raison qu’ils ont destiné le peuple ukrainien à servir de chair à canon. Ils ont mis en œuvre le projet anti-Russie et ont été complices de la diffusion de l’idéologie néo-nazie. Ils ont fermé les yeux lorsque les habitants du Donbass ont été tués par milliers et ont continué à déverser des armes, y compris des armes lourdes, à l’usage du régime de Kiev, ce qu’ils persistent à faire maintenant.
Dans ces circonstances, nous avons pris la décision de mener une opération militaire spéciale en Ukraine, décision qui est pleinement conforme à la Charte des Nations unies. Il a été clairement précisé que les objectifs de cette opération sont d’assurer la sécurité de la Russie et de ses citoyens et de protéger les habitants du Donbass contre le génocide.
La situation en Ukraine montre que les États-Unis tentent d’étirer ce conflit. Ils agissent de la même manière ailleurs, fomentant le potentiel de conflit en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Comme on le sait, les États-Unis ont récemment fait une autre tentative délibérée d’attiser les flammes et de semer le trouble en Asie-Pacifique. L’escapade américaine vers Taïwan n’est pas seulement le voyage d’un politicien irresponsable, mais fait partie de la stratégie américaine délibérée et ciblée visant à déstabiliser la situation et à semer le chaos dans la région et dans le monde. C’est une démonstration éhontée d’irrespect envers les autres pays et leurs propres engagements internationaux. Nous considérons cela comme une provocation minutieusement planifiée.
Il est clair qu’en prenant ces mesures, les élites mondialistes occidentales tentent, entre autres, de détourner l’attention de leurs propres citoyens des problèmes socio-économiques urgents, tels que la chute du niveau de vie, le chômage, la pauvreté et la désindustrialisation. Ils veulent rejeter la responsabilité de leurs propres échecs sur d’autres pays, à savoir la Russie et la Chine, qui défendent leur point de vue et conçoivent une politique de développement souveraine sans se soumettre au diktat des élites supranationales.
Nous voyons également que l’Occident collectif s’efforce d’étendre son système basé sur les blocs à la région Asie-Pacifique, comme il l’a fait avec l’OTAN en Europe. À cette fin, ils créent des syndicats militaro-politiques agressifs tels que AUKUS et d’autres.
Il est évident qu’il n’est possible de réduire les tensions dans le monde, de surmonter les menaces et les risques militaro-politiques, d’améliorer la confiance entre les pays et d’assurer leur développement durable que par un renforcement radical du système contemporain d’un monde multipolaire.
Je répète que l’ère du monde unipolaire est en train de devenir une chose du passé. Peu importe la force avec laquelle les bénéficiaires du modèle mondialiste actuel s’accrochent à la situation familière, il est voué à l’échec. Les changements géopolitiques historiques vont dans une direction totalement différente.
Et, bien sûr, votre conférence est une autre preuve importante des processus objectifs formant un monde multipolaire, réunissant des représentants de nombreux pays qui souhaitent discuter des questions de sécurité sur un pied d’égalité et mener un dialogue qui tienne compte des intérêts de toutes les parties, sans exception.
Je tiens à souligner que le monde multipolaire, fondé sur le droit international et des relations plus justes, ouvre de nouvelles opportunités pour contrer les menaces communes, telles que les conflits régionaux et la prolifération des armes de destruction massive, le terrorisme et la cybercriminalité. Tous ces défis sont mondiaux et il serait donc impossible de les surmonter sans combiner les efforts et les potentiels de tous les États.
Comme auparavant, la Russie participera activement et résolument à ces efforts conjoints coordonnés ; avec ses alliés, ses partenaires et ses collègues penseurs, il améliorera les mécanismes existants de sécurité internationale et en créera de nouveaux, ainsi que renforcera systématiquement les forces armées nationales et les autres structures de sécurité en leur fournissant des armes et des équipements militaires de pointe. La Russie assurera ses intérêts nationaux, ainsi que la protection de ses alliés, et prendra d’autres mesures vers la construction d’un monde plus démocratique où les droits de tous les peuples et la diversité culturelle et civilisationnelle sont garantis.
Nous devons rétablir le respect du droit international, de ses normes et principes fondamentaux. Et, bien sûr, il est important de promouvoir des agences universelles et communément reconnues comme l’ONU et d’autres plateformes de dialogue international. Le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Assemblée générale, comme prévu initialement, sont censés servir d’outils efficaces pour réduire les tensions internationales et prévenir les conflits, ainsi que pour faciliter la fourniture d’une sécurité et d’un bien-être fiables aux pays et aux peuples.
En conclusion, je tiens à remercier les organisateurs de la conférence pour leur important travail préparatoire et je souhaite à tous les participants des discussions approfondies.
Je suis sûr que le forum continuera d’apporter une contribution significative au renforcement de la paix et de la stabilité sur notre planète et facilitera le développement d’un dialogue et d’un partenariat constructifs.
Merci pour votre attention.
Vladimir Poutine, Président de la Russie
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Un portrait idéologique et psychologique de Poutine dressé par Alexandre Douguine[1]
Dans son ouvrage Vladimir Poutine, le pour et contre, Douguine va nous apporter des éléments clés avant que nous saisissions la dimension exceptionnelle de ce personnage.
Le pour
Pour annuler le problème religieux du Hamas, les deux camps doivent se retourner contre les américains : la solution n’est pas la tolérance et la laïcité mais se trouve la Tradition, la spiritualité.
Bilan de Poutine sur l’eurasisme est positif mais « soft ».
Il a sauvé la fédération de Russie de l’abîme en maintenant son intégrité territoriale.
Poutine, en se tournant vers l’Union eurasienne a défini un concept chargé d’un colossal sens politique et géopolitique.
Il est le dernier défenseur de l’identité continentale de l’Europe, vision géopolitique Grande Europe dans le style de Jean Parvulesco ou Jean Thiriart.
Il a usé de Medvedev pour tromper l’Occident.
Il a fait arrêter l’oligarque Khodorkovski.
Il insiste sur sa conception du monde multipolaire.
En 2012 (3ème mandat), rupture décisive avec le libéralisme.
Il lutte contre la perversion morale et psychologique. Le 8 juillet 2022 a été instituée la Journée de la famille, de l’amour et de la fidélité.
Son jeu de rôle avec Medvedev.
La pratique des arts martiaux fondés sur la métaphysique Tch’an.[2] (Zen)
Le Contre:
L’entourage de Poutine est constitué de politiciens et d’experts pro-occidentaux.
Non renversement en 2008 du président géorgien Saakachvili et la non prise de la capitale Tbilissi.
L’Economie repose trop sur les énergies fossiles, les secteurs de haute technologie sont dans un état pitoyable, il faut qu’il privilégie l’économie réelle et non l’économie spéculative (faire appel à Friedrich List[3] (économiste « hérétique »).
Après le 11/09/2001, il a soutenu les américains en Afghanistan : grave erreur.
Réalise ses projets d’une manière assez forte, il tolère une corruption incroyable des oligarques, il admet dans son entourage des agents d’influence (Club Valdaï, CFR).
Après 2003, il a cessé ses réformes patriotiques et eurasistes et est devenu plus conciliant avec le libéralisme.
Du fait de ses hésitations, il se coupe du peuple.
Pense-t-il comme le japonais Kitaro Nishida « La logique du chaos » ou « Logique du lieu » à la place de la logique d’Aristote ?
La justice sociale n’est pas son point fort.
En 2014, il n’a pas envoyé l’armée en Novorossia (Donbass), rappel d’Igor Strelkov.
Différenciation entre nation et ethos, p. 114
Cette idée d’Union eurasienne est née après la chute de l’URSS avec le président Noursultan Nazarbaiev, pour le Kazakhstan – et le mouvement eurasiste pour Moscou, c’est un projet d’intégration politique de la territorialité soviétique calquée sur celle de l’Union européenne. C’est grâce à la perspicacité de Nazarbaiev, sa forme et la matière idéologique apportée par le Mouvement eurasiste de Russie que cette affaire a pu voir le jour. Poutine a fait un pas décisif après sa déconvenue en Géorgie en 2008 (Fin de l’Occidentophilie) en accomplissant ce revirement.
De qui s’agit-il ?
L’eurasisme est une continuation de la pensée slavophile (Constantin Léontiev : 1831-1891) qui exalte l’originalité de la civilisation russe actuellement basée sur une vision multipolaire en opposition avec la vision unipolaire et hégémonique américaine.
A) À l’échelon planétaire : Il s’agit de mettre en place le modèle multipolaire ou sans pôle (global), une entité régionale peut devenir un pôle de puissance, ce n’est pas un État national ou un bloc idéologique, mais plutôt un grand espace (Grossraum).
B) À l’échelon régional : Cela passe par la création d’une unité intégratrice capable de représenter un pôle du monde multipolaire. L’Union eurasienne représente ce projet pour la Russie, cela passe par l’intégration de l’espace soviétique ou l’ancien empire des tsars, mais l’important est que ce bloc soit uni (On le voit aujourd’hui avec les tchétchènes de Ramzan Kadyrov).
C) À l’échelon local : cela équivaut à un enracinement du centralisme ne permettant pas la plus petite expression de souveraineté, les ethnos de cette fédération deviennent sujets, mais en contrepartie, l’identité culturelle et la langue se renforcent. Sergueï Lavrov évoque : « Un ordre mondial polycentrique ».
Au printemps 2011, Poutine a différencié la nation en tant que créatrice d’une unité politique et l’ethnos qui signifie que le modèle eurasiste a été adopté. Les sociétés (comme la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, le Donbass, la Crimée, la Transnistrie, la Serbie) destinées à se rassembler, possèdent le même code civilisationnel.
La nation, est-elle un concept bourgeois ?
L’Eurasisme est contraire au nationalisme car il met en valeur les différences culturelles et ethniques et non pas une unification basée sur l’individu dont la genèse remonte en Occident au nominalisme qui ne considère plus l’homme en tant qu’individu (qualitatif) mais l’homme pris dans un collectif (quantitatif). La post-modernité survenue après 1990 est un abîme, pas seulement pour la Russie mais pour toute l’humanité, c’est un combat de la tellurocratie, le Heartland (Le Béhémot) contre la thalassocratie (Le Léviathan), c’est Halford John Mackinder (1861-1947) qui est considéré comme le père de la géopolitique, ses idées furent reprises par Nicolas Spykman (1893-1943) auteur de America’s strategy in World Politics (1942) et Zbigniew Brzezinski (1928-2017).
Douguine développe sa thèse, selon laquelle les eurasistes sont du côté de la civilisation de la terre (Béhémot) et non de celle du Léviathan, celle de la Mer. Pour lui, la terre c’est la Tradition, la foi, le peuple, l’empire, l’histoire, la famille, l’éthique. La mer, c’est le progrès, la chrématistique, la démoncratie, la politique de la révolution arc-en-ciel. Ces deux ensembles de valeurs s’excluant mutuellement, comme Esaü et Jacob volontairement casanier par rapport à son frère ; alors l’errance (dans le « progrès ») ou la sédentarisation (dans la Tradition) ?
Qu’est-ce que le traditionalisme pour Douguine ?
Douguine appartient à la branche orthodoxe des Vieux-croyants (Schisme de 1666), il y trouve la tradition vivante dans cette Eglise. En parallèle, il effectue des recherches sur les autres religions : islam, hindouisme…
Il considère que le « traditionalisme » européen est en stagnation, il n’évoque pas le désastre de Vatican II, mais il encense René Guénon (1886-1951) et Julius Evola (1898-1974) qui sont pour lui de véritables révolutionnaires qui ont ouvert des chemins insoupçonnés et radicaux[4]. (p.155), cette stagnation est due aux discours stériles et banals de leurs héritiers.
Je pense qu’il est influencé par l’idée d’une tradition primordiale rattachée à une humanité adamique[5], de fait il est tentant de chercher une réponse gnostique, sachant qu’avant la réforme grégorienne de Grégoire VII (1015-1085), il existait en Europe un ésotérisme[6] chrétien qui fut progressivement remplacé au profit du juridisme latin.
Douguine considère que ce traditionalisme est la source de son inspiration, par exemple pour définir la bourgeoisie, il ne la conçoit pas en tant que classe, mais comme caste, définie comme étant la troisième fonction de la société traditionnelle (caste des vaychyas), celle des prolétaires, la quatrième est la choudra, mais attention, pour lui la bourgeoisie ne correspond à aucune caste car c’est un phénomène entièrement moderne, au même titre que les « Trente Glorieuses » ont permis l’émergence de la « classe moyenne » — en Europe, on peut dire que le néo-thomisme de l’Ecole de Salamanque a permis l’émergence de celle-ci. Pour Douguine, le prolétariat a été construit par Marx, en fait ce sont des paysans (laboratores) qui ont immigré vers les villes — En France, en 1791 la loi Le Chapelier en détruisant les corporations a permis l’émergence dudit « prolétariat. — Pour Georges Dumézil (1898-1986), philologue, historien des religions et anthropologue français, il n’existe que trois castes — oratores (prêtres), bellatores (guerriers), laboratores (paysans). Douguine insiste sur le fait que la Tradition est anticapitaliste (nous le verrons dans le chapitre IX), que cette Tradition est en faveur du peuple et non contre lui, c’est la recherche du Bonum commutatis pour les catholiques (Bien commun) pour qu’ils puissent « sauver leurs âmes ».
C’est le sujet radical, celui qui fait partie du petit nombre ou de la troisième classe d’homme défini par les Exercices Spirituels de Saint Ignace de Loyola (Parabole du semeur, Luc 8, 4-15), ce sujet radical reste fidèle à la Tradition même dans les conditions où celle-ci se décompose et se suicide. (p.156), c’est l’idée de Douguine se rapproch
ant de l’homme différencié d’Evola, cet « intégriste » étant le fondement qu’il nomme métaphysique paradoxale et eschatologique.Poutine a-t-il assimilé une autre métaphysique du chaos, autre que celle de Zbigniew Brezinski ?
Pour Zbigniew Brezinski, théoricien du chaos du monde unipolaire il s’agit d’éroder l’influence historique de la Russie dans sa péripétie postsoviétique. Selon lui, la vision russe de son « étranger proche » donne un rôle à l’Ukraine et traduit une géopolitique « impériale », matrice de la diplomatie américaine focalisée sur l’émergence d’un rival sur le continent eurasien, nuisible à sa domination mondiale. Elle permet entre-autres de décrypter l’incident de Kertch (25/11/2018). Michael Ledeen[7] a d’ailleurs exposé ce projet avec une belle franchise : « Notre pays est celui de la destruction créatrice. Nous ne voulons pas de stabilité en Iran, en Irak, en Syrie, au Liban, ni même en Arabie Saoudite. La question est de savoir comment déstabiliser ces pays. Nous devons les détruire pour accomplir notre mission historique ».
Existerait-il une métaphysique du chaos propre au monde multipolaire ?
Pour Douguine l’Occident (Oxydant) s’est affranchi du logos et de l’approche masculine de la réalité grâce à Friedrich Nietzsche, Martin Heidegger et son concept de « Dasein » (être-là), instance concrète et extrêmement profonde qui pourrait être le dénominateur commun pour le développement ontologique à venir, qu’il appelle un autre commencement (p.220).
Comme cité précédemment Vladimir Poutine a invité ses hauts fonctionnaires à lire De l’Inégalité de N. Berdiaev (1874-1948) dont la clef de lecture est : « La naissance de la lumière dans les ténèbres, le passage du chaos au Cosmos correspondent à l’apparition de l’inégalité de l’être dans l’égalité du non-être ». Ce non être serait-il l’élément perturbateur de l’approche essentiellement masculine exprimée dans la logique d’Aristote ? Son principe d’identité A=A≠¬A ; A égal A et différent de non-A.
Le non-A (¬A) est le pôle féminin et ce principe aristotélicien exclut la non identité qu’il nomme altérité et vice-versa, il en déduit que cette philosophie tire à sa fin et que nous devrions réfléchir à une possibilité qui ne soit ni logocentrique, ni phallocratique, ni hiérarchique et ni exclusive (p.217).
Cette façon de voir est inapplicable pour les descendants des Francs soumis à la loi salique (C’est notre tradition), mais cela est transcendé par le fait qu’un catholique considère que l’homme est la tête, la femme le cœur et que le cœur est supérieur à la tête… (Nous développerons ceci dans le chapitre XI [Ultima] Gesta Dei per Francos)
Mais attention, n’en tirons pas des conclusions hâtives, Douguine nous rappelle que nous sommes dans la période du Kali Yuga (Age des ténèbres), mais qu’il existe quelques solutions (en attendant l’âge d’or) : la restauration de la domination totale du principe masculin dans tous les domaines de la vie — philosophie, religion, vie quotidienne. Cela peut être établi spirituellement et socialement ou techniquement. Cette restauration explorée et étudiée par Ernst Jünger (1895-1998), un ami de Martin Heidegger, est un retour au classicisme faisant appel au progrès technique. Pour eux, c’est l’effort qui doit être fait pour restaurer cette société traditionnelle, le nouvel ordre éternel (p.222). Vladimir Poutine a-t-il fait siennes ces idées ?
Dans notre tableau Le pour et le contre, nous avions mis en « contre » (que nous aurions pu mettre en « pour ») ceci : Du fait de ses hésitations, il se coupe du peuple. Penserait-t-il comme le japonais Kitaro Nishida (1870-1945) « La logique du Bashô » ou « Logique du lieu » à la place de la logique d’Aristote ? »
[1] Vladimir Poutine, le pour et contre, Ecrits eurasistes 2006-2016, Ars Magna Heartland, 2017.
17 Le Koan du samouraï, p. 354 à 359.
18 Friedrich List (1789 – 1846). Sa notoriété dans le domaine des sciences économiques est due à sa théorie sur les nations, mais surtout au concept de « protectionnisme éducateur ». Friedrich List fait partie de ces économistes « hérétiques » dont l’économie n’était pas l’activité principale.
[4] Son problème est d’être révolutionnaire alors que
lecatholicisme est contre-révolutionnaire.[5] Jean Phaure, Le cycle de l’humanité Adamique, introduction à l’étude de la cyclologie traditionnelle et de la fin des temps, Editions Dervy 1973-2012.
[6] Marie-Madeleine Davy, Initiation à la symbolique romane, Flammarion, Champs Histoire, 2020.
[7] Exorcismes spirituels, Philippe Muray Tome II, Perrin, Collection tempus, 2010, p.148.
(suite)
Le concept du Bashô est : [« Ce en quoi » se situe un contenu ou « ce qui se situe dans », met l’accent sur le lieu et sur une série de lieux toujours plus englobants les uns les autres (Comme les poupées russes), la plus petite poupée étant notre conscience (microcosme) la plus grande, le dépassement des Transcendantaux (Le Beau, le Bien, le Vrai), Dieu, est-ce une conscience macrocosmique qui exclut ou inclut le Créateur, mais avant, qu’elle est l’état de cette conscience microcosmique ? C.G. Jung (1875-1961) s’y attèle à cette conscience, dans L’homme à la découverte de son âme[1], il la « décortique » dans le schéma IV (Il y a onze cercles concentriques numérotés de l’extérieur vers l’intérieur, et un (le centre) qui ne l’est pas), ainsi les quatre premiers, en rouge sont : la sensation, la pensée, l’intuition, le sentiment, — Le cinquième en blanc représente le Moi, la volonté — puis viennent les quatre cercles jaunes : souvenirs, contributions subjectives, affects, irruptions — Et enfin pour les deux avant-derniers en bleu : l’inconscient personnel et l’inconscient collectif.
Que signifie le dernier cercle qui n’est pas numéroté ? (L’Inconscient du Cinquième élément, c’est-à-dire l’homme, le microcosme ?) avant d’aller dans les grands espaces, vers le macrocosme, ne serait-il pas plus sage de se connaître soi-même, savez-vous que le Comte Napoléon-Henri Begouën[2], préhistorien, qui a collaboré pendant plus de quarante ans avec le « pape » de la préhistoire, l’abbé Henri Breuil, a émis l’hypothèse que cette Création serait issue de la vibration vitale, (le OM) qui a produit le protoplasma, cet édifice moléculaire semblable à une gelée plus ou moins liquide. C’est la matière à l’état naissant qui suppose un principe vital que rappelle Saint Thomas d’Aquin[3]. Cette gelée serait-elle à l’origine de la matière première ? Tout porterait à croire qu’un même atome matériel a pu être doté par le Créateur, soit de plusieurs formes en puissance, soit au moins d’une seule équivalence à plusieurs, qui se manifestent tour à tour, et produisent les singulières métamorphoses que la science constate, dans la structure moléculaire et dans les propriétés des êtres matériels[4].
Cet Om, dans l’hindouisme pourrait être défini comme le point zéro, un Big Bang sonore à partir duquel l’univers s’est déployé et structuré, selon le concept aristotélicien d’hylémorphisme (matière et forme, ou puissance et acte), l’évolution dans sa forme (macrocosme) étant accomplie, un univers fini, acté, puisque selon l’astrophysicien Carl Sagan, il y aurait une équivalence entre le nombre de neurones du cerveau humain et celui d’étoiles de cet univers. Cet Om est avant tout un symbole. Il évoque le[5] souffle (le principe de vie issu du divin) ou le Verbe (le plan, la loi cosmique) qui génèrent le monde manifesté. Ce souffle part du divin, point central qui s’étend pour donner naissance au temps, à l’espace, à la matière et à la vie.
La vie en définitive, ce n’est rien d’autre que toute vie dans la nature et la surnature.
Actuellement, il est vrai que le logos attend son sauveur, il ne peut se sauver lui-même, le chaos n’appartient pas au passé, il est éternel, le chaos orchestré par le monde unipolaire se retournera contre lui, effet boomerang assuré, heureux les peuples qui maintiennent l’axe de la verticalité, l’axe de la spiritualité dans leurs manières de vivre, Vladimir Poutine l’a surement compris, lui qui pratique les arts martiaux contrastant avec un Emmanuel Macron se déhanchant à l’Elysée, lors de la fête du vacarme du 21 juin, la nuit que Philip Murray appelle celle du Porc-Vivant au milieu de blakos efféminés. Alexandre Douguine[ dans, Les Templiers du Prolétariat, (Ars Magna p.19) souligne que l’identité de l’« Atman et le Brahman » sont le couronnement de la métaphysique hindoue, l’Atman est le Moi suprême et transcendant de l’homme (L’esprit, le sommet de l’âme), le Brahman est la réalité absolue embrassant l’individu de l’extérieur[7], une objectivité extérieure qui est élevée à sa source primordiale suprême, p.25, où il écrit : « L’Etre et l’Idée ne font plus qu’un, il ajoute que la gnoséologie de Hegel est basée sur cette vision de l’ontologie, l’Idée Absolue est la thèse ; son aliénation dans l’histoire est l’antithèse ; sa réalisation dans le royaume eschatologique est la synthèse ».
Dans le Hagakuré, Le livre secret des samouraïs[8], une note explicative a porté mon attention non sur le concept aristotélicien d’hylémorphisme de matière et de forme, mais sur celui de « Le vide c’est la forme », dans le Mâha-Prajnâ-Pâramitâ-Hridayam Soûtra bouddhiste, ou « Sutra de l’Essence de la perfection de la sagesse suprême » : « La forme n’est pas différente du vide, ni le vide de la forme[9]. La forme est vacuité. La vacuité est forme. Il en va de même pour les sensations, les perceptions, les formations mentales et la conscience ».
En tant que catholique, nous ne croyons pas en la métempsychose (Réincarnation) ou dans le bouddhisme tibétain en la réincarnation de l’Arya, de l’individu, nous croyons en la résurrection des corps et de la réintégration des âmes, lors de la Parousie pour vivre une éternité de bonheur dans le paradis : le face à face avec Dieu, Béatitude céleste qui n’est pas le lupanar islamique ou au contraire pour une éviternité de malheur dans l’enfer.
Il est impératif, qu’en tant qu’occidentaux, nous nous remettions à l’étude pour sortir l’Europe de sa dégénérescence, car depuis 1789 la France a accéléré sa descente aux enfers ! Nous ne sommes même pas plus capables de balayer devant notre porte, l’exemple du génocide franco-français concernant la Vendée[10] en est l’exemple le plus calamiteux, plus de 117 000 hommes ont été occis, selon Reynald Secher, ce silence nous faisant commettre un nouveau crime : le mémoricide. La Russie ayant en revanche reconnue le massacre de Katyn où 24000 officiers polonais furent exécutés d’une balle dans la tête. Silence et au boulot !
Valdaï, le koan du samouraï
<Douguine nous en donne la définition (p.357) : <em>« Quand on les interprète dans leur sens original, les mots perdent du sens, de nombreuses nuances sémantiques se dispersent ou s’évaporent complétement. Alors est atteint l’objectif choisi : <u>l’ennemi est dans la confusion,</u> et l’observateur attentif aura découvert l’existence d’une pensée non duelle, vide. C’est semblable à une figure de taekwondo ou de judo ; l’opposant est instantanément désarmé, et il passe sans comprendre comment cela s’est produit, de la posture verticale à l’horizontale ». </em>
Les règles du Zen préfèrent ne rien connaître de l’ennemi, car la véritable lutte est non lutte, la véritable action est non-action, tout ce que dit Poutine est koan et plus la situation est élèvée, difficile, plus les koans ne communiquent rien.
Exemple d’un célèbre koan : « Recherchez la liberté et vous deviendrez esclave de vos désirs, recherchez la discipline et vous trouverez la liberté ».
En 2014, après le référendum en Crimée, Novorossia se soulève contre Kiev en espérant une intervention militaire de Moscou. Que fait Poutine ? Douguine nous explique : « Tout trouve sa place : sauver la Novorossia signifie abandonner Novorossia, mais abandonner la Novorossia sous-entend lui apporter le soutien nécessaire. Si on répète quelques fois ce schéma paradoxal, on obtient plus précisément celui de notre politique au Donbass ».
Valdaï rappelle que les oxydantaux doivent comprendre que l’unité de la Grande Europe de Lisbonne à Vladivostok est possible à condition de saisir que les Russes ne conçoivent pas les valeurs de l’Occident, parce que la russie est une civilisation souveraine et autonome, et non objet de colonisation de l’Occident…Qu’est-ce que tout cela ? Le koan sophistiqué de Valdaï.
Poutine est par conséquent (Quand on gratte un russe apparaît un tatar) plus proche de Matsuo Bashô (1644-1694), moine bouddhiste zen célèbre pour ses koans et haikus que de Sun Tzu, quoiqu’il combine très bien la psychologie du jeu de go et de celui des échecs, sa forme dans ce haïku :
« Herbes de l’été.
Des valeureux guerriers
La trace d’un songe ».
L’analyse gramscienne d’une civilisation souveraine et l’élimination du césarisme.
Le régime poutinien correspond à la terminologie d’A. Gramsci : le césarisme. Le régime capitaliste mondial est décrit sur trois niveaux :
1) L’économique : la base
2) Le Politique
3) L’Intellectualisme
Concernant l’« Économique », je préfère le terme de chrématistique, c’est le marché, la politique c’est le jeu démoncratique des représentants de la droite et de la gauche influencés par les loges maçonniques, c’est le cirque des partis bourgeois et enfin l’intellectualisme est l’hégémonie, le discours (sauce BHL) pour renforcer les normes.
Pour Antonio Gramsci, cette hégémonie est autonome vis-à-vis de l’économie et de la politique. En établissant un pacte avec le Capital, cette hégémonie s’établit au niveau de la conscience, il est donc impératif de viser en premier ce troisième niveau en introduisant la subversion des valeurs morales par exemple (pour un pays riche) plutôt que le premier niveau, comme le fit Lénine « par la prise du palais d’hiver » (Le pouvoir est au bout du fusil, Mao Zedong) pour lui, la révolution peut surgir là même où ne l’attendent pas les plus fervents marxistes. (Nous verrons dans le chapitre VII comment Louis-Auguste Blanqui[11] (1805-1881) inspira Lénine et Mussolini).
Le deuxième et troisième niveau forment la superstructure, ses Cahiers de prison sont au service de la pensée stratégique et celui qui ne comprend rien mélange l’Etat et la société civile. Il y a donc « guerre de position » (Etat) et « guerre de mouvement » (Société civile), pour Gramsci, la société civile russe était « primitive » et « gélatineuse », dans ce cas la première a pris le dessus sur la seconde. En Allemagne (Spartakistes) elle était dense et robuste, ce qui impliquait qu’il fallait subordonner la guerre de mouvement à la guerre de position, l’Ecole de Frankfort (Reich, Marcuse, Adorno) s’y appliquera et le wokisme (cancel cuture = déconstruction) parachèvera la pensée gramscienne par la révolution arc-en-ciel… (du « genre » au mariage de cyborgs ?)
Lorsqu’un meneur politique autoritaire arrive dans un pays où le développement est incomplet, ce dirigeant construira sa politique entre hégémonie capitaliste et idéaux et procédures nationalistes précapitalistes, cet état Gramsci le nomme donc césarisme, et pour gouverner, ce dirigeant doit s’appuyer sur un groupe qui lui est personnellement dévoué comme par exemple celui : « des valeurs traditionnelles et conservatrices », (Kadyrov et ses tchéchènes par exemple), il faut donc un levier, principe expliqué par Vladimir Volkoff, dans son ouvrage Le Montage en p.63. En prenant une affiche qui fait appel à l’émotion, est-ce que celle-ci est le levier ? Non, le levier est le naïf qui la contemple, « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt ». Ici, c’est la représentation mentale subjective des valeurs traditionnelles et conservatrices qui va agir non pas sur les véritables conservateurs mais sur les nostalgiques d’un passé révolu.
L’Oxydant est atteint de cécité, car le césarisme poutinien crève les yeux et nos « politologues », « experts », « journalistes » rabâchent en boucle la doxa de l’« Oncle Sam », dont la courroie de transmission est l’Union Européenne, véritable construction « sovietoïde » qu’il faut démanteler au plus vite…
Douguine répond à la question : « Who is Putin ? un césariste, un pragmatique, un réaliste, ni libéral, ni conservateur, nous sommes donc à des années-lumière des clichés occidentaux.
[1] Albin Michel, Nouvelle édition 2021, p. 140
[2] Aristote, La Physique, Livre VIII.
[3]Saint Thomas d’Aquin, Contra gent., 1. III, c. 39.
[4] Mgr Albert Farges. Matière et forme, p. 269.
[5] Marcel Jousse, l’Anthropologie du geste, Gallimard, 1981, p. 249 :
Et le Tout-Puissant modela le Terreux
Avec la poussière de la terre
Et il souffla dans ses narines
Une haleine de Vie…
[7] Dans le courant mystique de l’Islam, le soufisme, les derviches tourneurs dansent pour atteindre l’Ittîsal, c’est-à-dire la fusion de ce Moi avec la Réalité Absolue, le Premier Moteur d’Aristote, Shang-Ti pour les chinois.
[8] Édition Camion noir, 2011, p.123,
[9] Note de bas de page N° 44, p. 123
[10] Vendée, du Génocide au mémoricide, Éditions cerf politique, p. 355.
[11] Louis-Auguste Blanqui : Instruction pour une prise d’arme, Ars Magna.
Synthèse de l’approche d’Etienne de Floirac et de l’étude d’Alexandre Douguine
Etienne de Floirac cite Piotr Stolypine[1] (1862-1911), dernier Premier ministre de Nicolas II, assassiné à Kiev et nous rappelle que ce ministre tsariste disait : « ils veulent le grand chambardement, nous voulons une grande Russie ». Avec « Son opération spéciale » Vladimir Poutine se dresse contre le monde unipolaire (la Première Théorie Politique, toujours est-il qu’en attaquant frontalement la Première Théorie Politique (Le néo-libéralisme) : « libéralisme est une idée obsolète », il casse le mur gauche de son césarisme (schéma p.413) et rejoint les conservateurs durs, c’est la voie particulière « Sonderweg » (l’Etat) s’éloignant du libéralisme son mur droit, le système issu du libéralisme et son hégémonie ( société civile), Etienne de Floirac pense que Vladimir Poutine nous amène à lire ou relire Soljenitsyne (1918-2008), qui dans Le grain tombé entre les meules met en lumière ce à quoi s’oppose V. Poutine, la rouille de l’Occident : « la notion de liberté a été déviée vers un débridement des passions donc du côté des forces du mal. Les droits de l’Homme ont été placés si hauts qu’ils écrasent les droits de la société et détruisent celles-ci. L’idéologie régnante qui met au-dessus de toute l’accumulation de biens matériels, le confort trop prisé, entraîne en l’Occident un amollissement du caractère humain, un déclin massif du courage et de la volonté de se défendre ». Douguine reproche d’ailleurs à l’auteur de l’Archipel du Goulag, son antisoviétisme. Pour de Floirac, il semblerait que Moscou veuille récupérer le qualitatif de « Troisième Rome », ce qui est vraisemblable eu égard au désastre de Vatican II (le coup de maître de Satan, que de Floirac met sous le boisseau).
Poutine mettrait-il en pratique la Quatrième Théorie Politique de Carl Schmitt (1888-1985), reprise et développée par Alexandre Douguine ?
Ce dernier évoque dans L’Ordre des grands espaces et dans les droits des peuples et l’interdiction de forces territorialement étrangères. Introduction au concept de Reich dans le droit des peuples, que Carl Schmidt a servi de base au projet néo-eurasiste du début du XXIème siècle, mais cette idée d’Union eurasienne est née après la chute de l’URSS avec le président Noursultan Nazarbaiev pour le Kazakhstan et le mouvement eurasiste pour Moscou, c’est un projet d’intégration politique de la territorialité soviétique calquée sur celle de l’Union européenne. Vladimir Poutine n’est qu’un césariste, un pragmatique, un réaliste, ni libéral, ni conservateur. Ces dires correspondent à la période 2006-2016, ce qui ne semble plus être le cas aujourd’hui, alors qui est vraiment Vladimir Poutine ?
Ouvertures:
Approche n°1 : L’idéologie douguinienne est révolutionnaire, par exemple elle prône « Le socialisme contre la gauche » de Jean-Claude Michéa, elle recycle des aspects de la deuxième théorie politique (socialisme) et de la troisième (fascisme) le tout sur fond gnostique, c’est ’un syncrétisme laïc, calqué sur le faux œcuménisme de Vatican II qui aboutit à la création d’un monde multipolaire polycentrique, sensé régler les problèmes dus à l’ultralibéralisme du monde unipolaire, tout ceci est bien gentil mais le souci est que le catholicisme est d’essence contre-révolutionnaire et que sa doctrine politique est celle du Christ-Roi (Quas Primas, Rerum Novarum), l’Empire catholique est un soleil autour duquel gravitent les nations. Alors comment et pourquoi la genèse du monde multipolaire a-t-elle pu voir le jour ?
Le comment : c’est grâce à la perspicacité de Nazarbaiev et l’apport idéologique apporté par le Mouvement eurasiste de Russie.
Le pourquoi ? Pour assurer la domination de Satan, Prince de ce monde, la Synagogue aveugle (Expression de Pierre Hillard) applique le Solve et coagula qui consiste à créer deux camps antagonistes afin de les opposer l’un à l’autre, et à l’issue du conflit, il y a toujours créations d’instances supranationales afin qu’émerge une structure de gouvernance mondiale pour la venue du Messie conquérant des Juifs : l’Antéchrist ! En dépossédant subrepticement par le coup du voleur chinois les États souverains de leurs droits régaliens. Cette manière de faire Vladimir Volkoff l’explique très bien dans son ouvrage Le Montage qu’il nomme le fil de fer tordu, un fil de fer et deux extrémités que l’on tord provoquant ainsi une rupture.
Après la chute de l’URSS, le monde bipolaire a fait place au monde unipolaire, il fallait donc opposer au libéralisme un adversaire, cet adversaire est le monde multipolaire. Pour ce faire, il lui fallait une doctrine (Douguine) qui fasse référence non pas au « nationalisme » (le mal absolu), mais à l’ethnos.
L’argent est le nerf de la guerre, il fallait donc plancher sur la création d’une monnaie internationale pour les BRICS qui ne soit plus adossée au dollar (Système d’argent dette mis en place en 1971 sous la présidence de Richard Nixon).
Mais bien avant (époque soviétique) il a fallu créer les conditions pour l’idée d’une « revanche »,. Est-ce en vue de cet objectif, que le Donbass fut cédé à l’Ukraine par Lénine en 1922 et la Crimée par Kroutchev en 1954, puis l’annexion de la cité de Kant, Königsberg, ville prussienne russifiée en 1945 sous le nom de Kaliningrad ?
Une chose est sûre, cette façon de faire, cette « griffe » fut appliquée à la France vaincue par la Prusse en 1870 par l’annexion de l’Alsace-Lorraine, qui permettra la guerre de 14-18, l’armistice « le coup de poignard dans le dos » de la propagande nazi mettra fin au traité de Locarno en 1935, facilitant le réarmement allemand et le début de la 2ème Guerre Mondiale par l’invasion et le démantèlement de la Pologne (grâce au pacte Molotov-Ribbentrop) par l’Allemagne nazi et l’URSS, ; la cause :Dantzig ! Un des objectifs de la Synagogue sera atteint : destruction de la 3ème théorie politique en 1945 (fascisme et nazisme) augmentation et renforcement des structures supranationales, les royaumes sans couronnes : ONU, FMI, Banque Mondiale, OMS etc.,
Pour la mise en place de cette Gouvernance Mondiale, il fallait détruire la 2ème théorie politique (le national-bolchevisme de droite) pour extirper définitivement l’idée du souverainisme, mais afin de l’installer définitivement, la Synagogue a besoin une dernière fois du nationalisme ou du moins de ce qui s’y rattache, c’est-à-dire l’ethnologie pour diaboliser le monde multipolaire.
[1] Pour mieux saisir le personnage, trois ouvrages à lire : La guerre occulte, Léon de Poncins & Emmanuel Comte de Malynski (ESR) ; La Gauche et la Droite, Emmanuel Comte de Malynski (ESR) ; Pour sauver l’Europe, Emmanuel, Comte de Malynski (ESR)