Et de deux ! Après la démission le 7 juillet dernier du Premier ministre britannique Boris Johnson sur fond de scandales, le banquier Draghi, celui de la Goldman Sachs qui a mis la Grèce dans le rouge avec sa crise de la dette souveraine, quitte lui-aussi la tête du gouvernement, celui italien. Mis à cette place sans élection, par le jeu de coalitions, s’étant cru l’homme providentiel de l’Italie dont il a hypothéqué l’avenir, son temps n’aura duré que dix-neuf mois.
Sa démission peut-on lire sur le site italien politiquement incorrect Piccole Note confirme « la basse stature du personnage, qui pensait gouverner l’Italie comme s’il s’agissait d’une banque dont il s’imaginait seul administrateur, peu importe la base sur laquelle reposent la politique et la démocratie, c’est-à-dire le compromis (qu’il demande, sur ce point, même à ses amis américains) ».
Draghi était en Italie la tête de pont des Américains. Fidèle parmi les fidèles d’une politique atlantiste, il avait réitéré avec la guerre en Ukraine son allégeance, et par voie de conséquence celle de l’Italie, « au Credo néo-conservateur », des faucons états-uniens : « Le délire de toute-puissance typique de ce milieu américain, qui croit pouvoir forger le monde à son image et à sa ressemblance, a malheureusement dû infecter le nôtre, grâce aux nombreux flatteurs rencontrés en chemin » souligne Piccole Note.
Fort de cette « toute-puissance » Draghi a cru pouvoir démissionner jeudi 14 juillet, être retenu par le président Mattarella qui a refusé sa démission, et reconquérir mercredi dernier la confiance des partis de sa coalition sans lesquels il ne peut gouverner. Mal lui en a pris. Son discours « plutôt ahuri » au Sénat italien « dans lequel il demandait aux forces qui le soutenaient de continuer à le faire sans déranger le chauffeur » n’a pas conquis les sénateurs. « Peut-être arrogance ou peut-être insuffisance : le fait est que ce délire de toute-puissance l’a perdu » : les partis Forza Italia de Berlusconi, La Ligue de Salvini, et Mouvement 5 Etoiles ne lui ont pas renouvelé leur confiance.
Que faut-il retenir du gouvernement Draghi :
« Triste sort celui du gouverneur d’Italie, auquel on montre de l’indulgence en raison de son manque de sagacité, largement démontré ces derniers mois, dont on ne retiendra pas une seule mesure incisive pour faire face à la crise qui dévore les entreprises et la classe moyenne, limitant sa gestion du pouvoir à attendre l’argent de l’Europe, ce que n’importe qui pourrait faire.
« Pour déjouer la crise gouvernementale, comme à leur habitude, les médias et les puissants cercles internationaux (et quelques cardinaux improvisés) ont craint la fin du monde. À ce jour, le monde est resté à sa place, à part quelques secousses évidentes. Attendons, ça viendra peut-être demain ou plus tard.
« Mais il est possible que la crise noire qui étreint l’UE à cause des sanctions anti-russes protège le Bel Paese de ce sort menaçant-menacé, car si l’Italie plonge dans l’abîme – auquel la régence tombée en disgrâce, avec méthode et détermination, la destinait – cela aurait des conséquences désastreuses pour tous. »
Le Premier ministre Mario Draghi a donc définitivement démissionné aux mains du chef de l’Etat. Le président de la République italienne Mattarella n’a pu s’empêcher de signer le décret de dissolution des Chambres, comme l’exige l’article 88 de la Constitution, vu l’impossibilité d’établir une nouvelle majorité. Des élections anticipées auront lieu le dimanche 25 septembre.
La fin de Draghi représente la défaite d’un gouvernement technocratique et d’urgence « pandémique ». Celui de la gestion du Covid aux nouveaux droits lgbt, de l’aplatissement sur les lignes UE et OTAN à l’hommage au Grand Reset.
Francesca de Villasmundo
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