Le parti de la guerre continue de saper les efforts diplomatiques déployés. Les négociations se poursuivent malgré qu’une certaine puissance de l’Occident fasse pression pour que la guerre se poursuive indéfiniment afin d’effondrer la Russie.
L’OTAN a mis sous tutelle Zelensky, qui ne pourra pas conclure d’accords avec Poutine pour mettre fin à la guerre. C’est, en résumé, le contenu d’un article du Washington Post qui ne tire évidemment pas cette bombe sans précaution, la diluant dans une note argumentative qui explique comment l’OTAN reconnaît la pleine indépendance de Zelensky, qui est donc libre de négocier avec à l’ennemi de mettre fin à la guerre, mais avertit qu’il ne pourra pas faire de concessions territoriales ou donner à Poutine quelque chose qui a « un semblant de victoire ».
Bref, l’Ukraine est en fait forcée par l’OTAN de gagner cette guerre et de ne s’entendre avec l’ennemi que si cet accord sanctionne sa défaite. L’article le résume ainsi :
« Les Ukrainiens sont par conséquent engagés dans une lutte plus large au nom de l’Europe, disent les dirigeants de l’Otan » …
Telle est la folie, qui fait en fait de cette guerre une guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie, dans laquelle l’Ukraine et ses citoyens ne sont considérés que comme un instrument dans ce différend, la boucherie de vies ukrainiennes qui seront sacrifiées sur l’autel de cette guerre sainte contre le prétendu boucher de Moscou n’ayant aucune importance…
« De toute évidence, commente un article italien, Poutine ne pourra jamais accepter un accord qui ne compense pas d’une manière ou d’une autre les pertes subies à la suite de l’invasion de l’Ukraine, tant sur le plan économique que sur le plan de la vie des citoyens russes. La Russie en serait bouleversée et Poutine avec elle, puisqu’une OTAN victorieuse aurait pour mission supplémentaire d’éviter la répétition de cette criticité, ce qui signifie brutalement le démantèlement de la Russie sic et simpliciter.
« Dans ces conditions, la paix ou tout accord mettant fin au conflit devient un mirage lointain, voire impossible, annihilé par ce qui est désormais devenu une lutte existentielle entre l’Est et l’Ouest, avec tout le corollaire que les conflits existentiels entraînent, avant tout la diabolisation de l’ennemi, non plus un adversaire géopolitique mais un symbole du Mal (il suffit pour cela d’amplifier ou de construire des récits utilisant les horreurs habituelles des guerres).
« C’est aussi le but de la campagne qui a commencé avec le massacre réel ou présumé de Bucha, qui n’est que le début d’un récit qui va décliner de manière de plus en plus horrible, puisqu’il faut un crescendo pour frapper l’opinion publique, sinon il y a un risque qu’il s’y habitue et ne participe plus émotionnellement à la guerre et ne partage pas ses « raisons ». »
Au-delà des vetos de l’OTAN à Zelensky et des incohérences, explicables ou non, de la documentation sur Bucha et sur d’autres choses, il est évident que cette polémique rend plus difficile la poursuite des négociations, même si Zelensky a réitéré qu’il entendait les poursuivre celles-ci étant la seule voie d’issue (BBC). Et les négociations, malgré tout, continuent, comme l’a affirmé le porte-parole du Kremlin (Associated Press).
La question est de savoir si l’OTAN – et le parti guerrier si puissant en Amérique – laissera ou non l’Ukraine libre de négocier son propre destin. L’article de WP fait craindre que non. Une crainte que partage Marcos Carnelos, ex-ambassadeur italien en Irak dans une récente analyse parue sur Dagospia :
« Qu’est-il arrivé à Zelensky qui avait été élu justement avec un programme électoral visant à trouver un accord avec la Russie ? Il est plausible que des cercles nationalistes ukrainiens radicaux (néo-nazis ?) l’aient retenu, il y a également eu des entretiens avec certains représentants nationalistes ukrainiens ouvertement menaçants dans le passé face à l’ouverture de Zelensky à une négociation qui réglerait l’affaire avec la Russie en évitant l’actuel carnage.
« Les historiens s’en occuperont. Aujourd’hui, nous constatons que la position de Zelensky apparaît de plus en plus extrémiste sur la peau de ses citoyens. Si le point de chute de toute l’affaire sera la neutralité de l’Ukraine, reste à savoir si selon le modèle autrichien ou finlandais (les premiers sont différents le second est essentiellement désarmé) à quoi bon prolonger l’agonie quand tout le monde sait qu’il faudra accorder la neutralité vis-à -vis de l’OTAN et que la Crimée et le Donbass sont perdus et probablement aussi le sud du pays (Mariupol) ?
« Est-ce Zelensky qui a subi une métamorphose ? Est-il conditionné (menacé ?) par des extrémistes internes ? Ou est-il téléguidé par Washington et Londres qui ont intérêt […] que Moscou saigne et s’embourbe le plus possible en Ukraine.
« J’ai le sentiment que quelqu’un veut combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ou même jusqu’au dernier Européen. »
Avec semble-t-il la bénédiction des technocrates européens, Ursula von der Leyen en tête, et des politiciens au pouvoir dans certains pays du Vieux continent tels Macron et Draghi, asservis aux intérêts mondialistes, et donc étatsuniens.
Francesca de Villasmundo
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