De la férie : messe du XXII° dimanche après la Pentecôte
Sanctoral
Saints Chrysanthe et Darie, Martyrs
Né en Égypte, Chrysanthe était fils d’un sénateur romain. Jeune encore, il accompagna son père dans la grande Rome où sa haute intelligence fut bientôt remarquée. Convaincu de la vanité des idoles, Chrysanthe cherchait la vérité qui délivrerait son âme des doutes qui la tenaillaient. On lui indiqua un vieillard réputé maître en sagesse, lequel n’eut pas de peine à dessiller les yeux du jeune néophyte. La vérité aussitôt connue, Chrysanthe l’embrassa avec ardeur et s’en fit l’apôtre enflammé. Son père jura de faire revenir son fils de ce qu’il appelait « ses superstitions et ses erreurs. » Caresses, prières, menaces, tout fut mis en oeuvre, bien qu’inutilement. Cédant alors aux conseils de ses proches, le sénateur enferme Chrysanthe dans son palais pour tendre à sa vertu le piège le plus dangereux. Comme les personnes amenées pour le séduire ne réussissaient pas à l’ébranler, on choisit la prêtresse Darie qui servait une idole dont le culte était regardé comme la sauvegarde de l’empire. Fameuse par ses attraits, par ses connaissances et par le charme de son élocution, cette vestale déploya tous ses artifices pour corrompre le jeune chrétien et l’amener à sacrifier aux faux dieux. Dans Sa miséricorde, Dieu permit que cette femme devint elle-même la conquête de la grâce. Se voyant unis par les liens de la foi, de l’espérance et de la charité, Chrysanthe et Darie décidèrent de s’unir par un mariage virginal, afin de parvenir par la continence à une pureté de coeur plus parfaite, dans le but de le consacrer totalement à Dieu et de fouler le monde à leurs pieds avec une plus grande facilité. Cette union sainte permit à Chrysanthe de retrouver sa liberté, lui donnant ainsi l’opportunité de continuer à prêcher Jésus-Christ. Sa chaste épouse imita cette conduite héroïque et bientôt de nombreuses conversions s’effectuèrent dans les hauts rangs de la société romaine. Une des plus remarquables conquêtes du courageux apostolat de saint Chrysanthe fut celle du tribun Claudius, de sa femme, ses deux fils, ses domestiques et soixante-dix soldats. Ces conversions éveillèrent des plaintes et des murmures qui parvinrent promptement aux oreilles du préfet Célérin qui fit arrêter immédiatement les jeunes époux. Après avoir subi divers supplices, saint Chrysanthe fut enfermé dans la prison Mamertine, tandis que l’on exposait sainte Darie dans un lieu de débauche. Cependant, le Seigneur veillait sur ses nobles serviteurs et tous deux sortirent indemnes de leurs épreuves. Outré de dépit en voyant ses intentions perverses contrecarrées, l’empereur les condamna à être enterrés vivants, supplice affreux que l’on réservait ordinairement aux vestales infidèles. Les saints martyrs Chrysanthe et Darie expirèrent près de la porte Salaria.
Saints Crépin et Crépinien, Cordonniers, Martyrs
Crépin et Crépinien, cordonniers, faisaient des chaussures pour les pauvres, quand on les saisit comme chrétiens et on les conduisit à l’empereur Maximien, qui était de passage dans le nord des Gaules : « D’où êtes-vous, leur dit le tyran, et quelle religion professez-vous ? Nous sommes, répondirent-ils, de nobles Romains qui avons émigré dans les Gaules pour y prêcher la foi chrétienne. Si vous persistez dans cette folie, leur dit l’empereur, je vous ferai périr d’une mort cruelle: si vous sacrifiez aux dieux, je vous comblerai de richesses et d’honneurs. Tu crois nous effrayer par tes menaces, répondent les saints martyrs; mais, pour nous, le Christ est la vie, et la mort est une grâce. Quant aux richesses et aux honneurs, nous les avons quittés volontairement ; garde-les pour tes amis. Si toi-même tu ne renonces pas à tes dieux, tu brûleras au fond de l’enfer. » Transporté de rage, Maximien abandonna les deux chrétiens à l’un des plus cruels exécuteurs des persécutions contre les chrétiens, nommé Rictiovarus, pour les torturer avec une violence extraordinaire. Rictiovarus leur fit enfoncer sous les ongles des roseaux pointus; mais ces roseaux se retournèrent contre les bourreaux et en tuèrent ou blessèrent plusieurs; il les fit jeter ensuite, en plein hiver, avec des meules de moulin au cou, dans une rivière glacée, mais ils surnagèrent et ne sentirent pas le froid. Ce fut ensuite le tour du supplice de la chaudière remplie de plomb fondu; ce supplice fut inoffensif pour eux, comme les autres, mais une goutte du terrible liquide jaillit sur l’oeil du tyran, qui ressentit une affreuse douleur et devint borgne. Sa fureur lui donna le courage de poursuivre son oeuvre barbare, et les deux généreux martyrs furent jetés dans une autre chaudière bouillante, remplie d’un mélange de poix, de graisse et d’huile; ils y entrèrent en chantant de pieux cantiques, et des anges vinrent les en faire sortir. Rictiovarus, fou de rage et sans doute saisi du démon, se jeta au milieu du brasier et s’y tordit dans le désespoir. Telle fut la fin de ce grand persécuteur, qui fit périr tant de chrétiens dans les Gaules. Quant à Crépin et Crépinien, ils eurent la tête tranchée le lendemain. Le culte de saint Crépin et de saint Crépinien est un de ceux qui sont restés les plus populaires; des confréries ouvrières furent établies sous leur vocable, de nombreuses églises bâties en leur honneur; d’éclatants miracles furent obtenus par leur intercession.
Martyrologe
A Rome, les saints martyrs Chrysanthe et Darie, son épouse. Après avoir enduré, sous le préfet Célerin, de rigoureuses tortures pour le Christ, ils furent, par ordre de l’empereur Numérien, descendus dans une sablonnière sur la voie Salaria, et ensevelis tout vivants sous la terre et les pierres dont on les accabla.
De plus, à Rome, l’anniversaire de saint Marcellin, pape et martyr. Il fut, sous Maximien, décapité pour la foi du Christ, avec Claude, Cyrin et Antonin. A cette époque, la persécution fut si violente que, dans l’espace d’un mois, dix-sept mille chrétiens reçurent la couronne du martyre. La fête de saint Marcellin se célèbre, en même temps que celle de saint Clet, pape et martyr, le 6 des calendes de mai (26 avril).
A Périgueux, en Gaule, saint Front, qui fut ordonné évêque par le bienheureux Apôtre Pierre et qui, avec un prêtre nommé Georges, convertit au Christ une grande partie des habitants du pays; il mourut en paix, célèbre par ses miracles.
A Rome, l’anniversaire de quarante-six bienheureux, soldats, baptisés tous ensemble par le pape saint Denis. Ils furent décapités aussitôt après leur baptême, par ordre de l’empereur Claude, puis inhumés sur la voie Salaria. Dans ce même endroit furent ensevelis d’autres martyrs au nombre de cent vingt et un, parmi lesquels se trouvaient quatre soldats du Christ, Théodose, Lucius, Marc et Pierre.
A Porto-Torrès, en Sardaigne, les saints martyrs Prote prêtre et Janvier diacre. Ils avaient été envoyés dans cette île par le pape saint Caïus, et y furent mis à mort, au temps de Dioclétien, sous le préfet Barbare.
A Constantinople, la passion des saints Martyre sous-diacre, et Marcien chantre, que les hérétiques massacrèrent sous l’empereur Constance.
A Soissons, en Gaule, les saints martyrs Crépin et Crépinien, nobles romains. Durant la persécution de Dioclétien, sous le préfet Rictiovare, ils subirent d’horribles tourments, puis, tombant sous le glaive, ils obtinrent la couronne du martyre. Leur corps furent ensuite transportés à Rome et reçurent une sépulture honorable dans l’église Saint-Laurent in « Panisperna ».
A Florence, la passion du bienheureux Miniat soldat, qui, sous l’empereur Dèce, combattit généreusement pour la foi du Christ et reçut la couronne d’un glorieux martyre.
A Brescia, l’anniversaire de saint Gaudence évêque, remarquable par son érudition et sa sainteté.
A Mende, en France, saint Hilaire évêque.
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