Depuis le décès de Bernard Tapie le 3 octobre dernier, la sphère médiatique est toute bruissante d’une immense déploration pour la perte d’une si haute figure morale de la République macronienne. À commencer par le Président des vaccinés qui s’est « fendu » d’un message exaltant l’exceptionnelle personnalité du défunt. L’on apprend aussi qu’il y aura un hommage parisien et qu’un registre de condoléances a été ouvert aux admirateurs du disparu. L’on annonce même deux messes, une à Paris et une à Marseille ( ce n’est peut-être pas de trop, mais plus de discrétion aurait été souhaitable…).
Apportons notre pierre à ce monument à la gloire de Bernard Tapie. Sans le sou devenu homme : d’affaires (le mot est assez juste), il a assis sa fortune sur le rachat d’entreprises en faillite pour un euro, puis la liquidation de l’actif à son profit, le personnel étant remis à la charge financière des contribuables. Même si ces pratiques choquantes étaient légales, elles apparentent plutôt leur auteur à Harpagon qu’à Robin des Bois.
Entrepreneur-pilleur d’épaves, Bernard Tapie s’est cependant acquis des sympathies dans les milieux populaires en rachetant et en dirigeant le club de football de Marseille. L’on sait à quelle exploitation politique scandaleuse les ennemis de la nation ont fait servir le ballon rond. De mauvaises langues –mais aussi les tribunaux– disent d’ailleurs que Tapie n’a pas acheté que le club. Pour plus de précisions, il suffit d’aller chercher du côté de Valenciennes…
Tapie a aussi voulu se lancer en politique ce qui lui a valu d’être un éphémère ministre de la ville sous François Mitterrand. Évidemment opposé aux idées nationales, et ne craignant pas d’injurier jusqu’aux simples électeurs nationaux, il a soutenu le cosmopolitisme et l’immigration-invasion. Bon chien chasse de race ! L’on ne fera que mentionner en passant les goûts de parvenu de ce « flambeur », achetant hôtel particulier et yacht de luxe pour ne pas faire mentir la formule « le grisbi est à gauche. »
Mais le rachat de l’entreprise sportive Adidas, qui marquait une nouvelle étape de l’ascension financière de Tapie, se solda par une faillite retentissante et une descente aux enfers, avec un épisode bref de passage en prison. Se comparant à Monte Cristo, Bernard Tapie qui avait accusé le Crédit Lyonnais d’avoir provoqué sa faillite, a cru approcher de sa revanche en obtenant de l’Etat, maître de cette banque, une indemnité faramineuse par le biais d’un arbitrage. Mais cet édifice, sur lequel planait l’ombre complice d’un ancien Président la République, s’est effondré comme un château de cartes : l’arbitrage a été annulé (ce qui est très rare) et, nouveau revirement de la fortune, Tapie a été condamné à rembourser, ce qu’il n’a d’ailleurs pas fait…
Devant la carrière de cet aventurier, l’on comprend que la classe politico-médiatique se sente instinctivement attirée : « tous les républicains ne sont pas les bandits, mais tous les bandits sont républicains. » L’on serait tenté de faire une suggestion aux admirateurs du défunt : le faire reposer dans leur Panthéon, en bien mauvaise compagnie, pour les services éminents qu’il a rendus à l’anti France.

François Marceron

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