Après la publication de leurs données définitives par l’Espagne et la Bosnie-Herzégovine à la fin de l’année 2020, il est possible de dresser un tableau complet du bilan démographique de l’Europe en 2019. Nous entendons ici l’Europe au sens géographique, en excluant la Turquie et les pays du Caucase (Arménie, Georgie et Azerbaidjan). Compte tenu de l’absence de naissances au Vatican (les enfants des grades suisses n’ont pas la nationalité du Vatican), nous n’avons pas pris en compte non plus les 600 habitants de ce pays.
Population estimée au 1/1/2019: 745 471 579
Population estimée au 1/1/2020: 746 188 694 (+717 115, soit une très faible progression de 0,1%). A titre de comparaison, la population de la France métropolitaine croissait d’environ 1,0 % par an entre 1946 et 1964, 1964 étant la date à partir de laquelle la fécondité a commencé a baisser fortement pour tomber en dessous du seuil de renouvellement en 1975 (2,91 enfants par femme en 1964, 1,93 en 1975).
Le nombre de naissances vivantes en Europe s’est établi à 7 070 712 contre 7 334 162 en 2018 (soit une forte baisse de 3,6 %). Le plus bas niveau de l’après guerre, qui avait été atteint en 1999 avec 7 205 145 naissances, est donc malheureusement battu. De 1999 à 2010, le nombre de naissances avait fortement augmenté jusqu’à 8 168 890 (+ 963 745) , essentiellement grâce à la remontée de la fécondité en Russie (de 1 214 689 naissances à 1 788 948, soit + 574 259). Deux autres pays avaient connu une hausse de plus de 100 000 sur cette période, l’Ukraine (de 389 208 à 497 689, grâce à la hausse de la fécondité) et le Royaume-Uni (de 699 979 à 807 271). En France métropolitaine, la hausse avait été de 57 433 (de 744 791 à 802 224). En Pologne, elle avait été de 31 298 (de 382 002 à 413 300). En Tchéquie, en Suède, en Italie et en Irlande, la hausse avait dépassé les 20 000, ce qui était particulièrement remarquable en Irlande, petit pays de moins de 4 millions d’habitants en 1999. A part en Russie, en Ukraine et en Pologne, toutes ces hausses étaient dues essentiellement à l’arrivée de nombreux immigrés et non à l’augmentation de la fécondité même si la fécondité supérieure des immigrés, partout en Europe, avait contribué à augmenter légèrement la fécondité moyenne, de 1,4 à un chiffre compris entre 1,5 et 1,6 enfant par femme.
Depuis 2010, la tendance s’est inversée. La fécondité des immigrés a commencer à légèrement baisser tandis que celle des autochtones restait stable à un très bas niveau. En Russie, dont la population représentait 19,7% de la population européenne au 1/1/2020, la fécondité a recommencé à baisser à partir de 2015, passant de 1,78 à 1,50 enfant par femme en 2019. Cette baisse peut être attribuée, je pense, essentiellement à la baisse des cours du pétrole, celui-ci constituant une source importante de revenus pour la Russie et aux conséquences négatives des sanctions de l’UE contre ce pays… conséquences qui se retournent aussi contre les pays membres de l’UE à cause des relations économiques importantes entre ces pays et la Russie. Si nos dirigeants pensaient aux conséquence négatives de leurs décisions, celles-ci seraient moins mauvaises!
Le nombre de décès a baissé de 8 181 998 en 2018 à 8 093 294 en 2019 (baisse importante de 1,1%). Mais c’était avant le coronavirus et les internements à domicile pratiqués par de nombreux pays européens entre mars et juin 2020 notamment! Le solde naturel a donc été de – 1 022 582 en 2019.
Solde naturel et solde migratoire:
Sur la période allant de 2011 à 2019 inclus, le solde naturel cumulé a été de – 2 602 767 et le solde migratoire de + 11 872 699, soit une augmentation globale de la population européenne de + 9 269 932 (de 736 918 762 à 746 188 694).
Un solde migratoire d’environ + 12 millions signifie que le solde migratoire des seuls étrangers a été plus important car pendant toute cette période, il y a eu beaucoup plus d’autochtones qui se sont expatriés que ceux qui sont revenus au pays. On a donc eu un solde migratoire négatif pour les autochtones et un solde migratoire positif de bien plus de 12 millions pour les immigrés. La répartition entre les deux soldes n’étant pas donnée de manière homogène par les différents pays européens, il est pour l’instant impossible de donner une évaluation précise de ces deux soldes.
Il en est de même pour la répartition de la population par religion car la moitié des pays européens n’autorisent pas la réalisation de recensements sur ce sujet (dont la France). Il faut donc pour ces pays-là se contenter des sondages (très imparfaits pour recenser la répartition par religion) ou des études de la répartition des prénoms (très imparfaite car beaucoup de prénoms sont communs à plusieurs religions et d’autres sont des diminutifs, voire des inventions récentes pures et simples qui ne se rattachent donc à aucune religion.
La situation sera probablement pire en 2020, à part peut-être dans les pays qui ont peu ou pas confinés et qui ont ainsi évité l’aggravation de la mortalité pour les autres maladies que le coronavirus et qui ont laissé les médecins utiliser les traitements existant même si aucun d’eux n’assurait une guérison à 100% du sars-cov 2. Mais une réduction de 20 à 50% de la mortalité due au coronavirus grâce à ces traitements, c’est toujours mieux que rien!
Face à la situation très difficile que nous vivons, la prière et le bon sens sont toujours nécessaires.
Gontran PAUME
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