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Dans la guerre qui a été imposée par l’Azerbaïdjan à l’Arménie pour la conquête du Haut Karabakh, Israël a choisi son camp : celui de l’islam conquérant, soutenu par le Turc Erdogan qui se rêve en nouveau sultan, contre les chrétiens arméniens.

Mais le Haut-Karabakh a toujours été une terre arméniene, même si Staline l’a donné à l’Azerbaïdjan en 1923 : la population, l’histoire, la langue, la culture, l’architecture, l’art, tout est arménien et donc chrétien (3 000 monuments dont 500 églises sont arméniens). Après la chute de l’URSS, la population totalement chrétienne-arménienne a voté pour l’indépendance. L’Azerbaïdjan, courroie de transmission des volontés hégémoniques turques, n’a jamais accepté l’indépendance de la région arménienne après le « cadeau » de Staline, ce qui a conduit à la guerre de 1992-1994, qu’il a perdue. Et pour lequel il a méconnu quatre résolutions de l’ONU sur la cessation du conflit après l’armistice de 1994, continuant à provoquer le long de la frontière jusqu’à ce jour.

Les Arméniens ont toujours été un grand obstacle au rêve turc. Le seul facteur qui a jusqu’à présent arrêté les Turcs est la Russie. Ce que craignaient les Arméniens depuis le début de la guerre en Syrie est ainsi devenu réalité. Les chrétiens arméniens et alliés des Russes ne pouvaient pas rester indemnes longtemps compte tenu de l’attitude que la Turquie avait dans cette guerre et ses nouveaux mouvements géopolitiques. Ces derniers jours, la responsabilité de la Turquie dans le déclenchement par l’Azerbaïdjan du conflit qui a débuté fin septembre est devenue de plus en plus claire.

La rhétorique antiterroriste azerbaïdjanaise et turque a bien fonctionné pour présenter les Arméniens comme des sécessionnistes, des agresseurs, des occupants et des terroristes. Pour mettre le plus de pays possible contre l’Arménie, l’Azerbaïdjan a déclenché en juillet le conflit à proximité des oléoducs qui acheminent les hydrocarbures vers l’Europe.

Les combats se poursuivent et les bombardements ont impliqué des cibles civiles dans la capitale du Haut-Karabakh et dans de nombreux villages. La Turquie a envoyé des mercenaires arabes utilisés dans la guerre en Syrie, comme elle l’a fait avec les Kurdes pour perpétrer le génocide arménien en 1915, a abattu un avion arménien, et beaucoup pensent que les drones utilisés dans le conflit sont exploités par des officiers turcs. Avec la syrification du conflit, la Turquie veut étendre son influence dans le sud du Caucase et a adressé un message clair à la Russie et à l’Europe, en particulier à la Grèce et à la France avec lesquelles elle s’est récemment affrontée, sur sa détermination. Avec la progression de la guerre, les images des têtes coupées de civils et de soldats arméniens ont également commencé à circuler, comme à l’époque du génocide.

Après la récente escalade, tous les États ont appelé à un cessez-le-feu : le Canada a suspendu les livraisons d’armes à l’Azerbaïdjan, un grand nombre de pays arabes ont dénoncé l’agression de l’Azerbaïdjan, l’OTAN a invité la Turquie à utiliser son influence pour mettre fin au conflit. En revanche, Israël s’est positionné du côté des islamistes Azeris : « L’État hébreu ne fait pas que livrer des armes à sous-munitions et des drones aux Azerbaïdjanais dans leur guerre au Haut-Karabakh » peut-on lire dans un article paru sur Le Figaro d’hier.

« Human Rights Watch (HRW) a démontré ce qui était un secret de polichinelle: l’Azerbaïdjan a recours à des armes à sous-munitions de fabrication israélienne dans sa guerre au Haut-Karabakh. HRW évoque notamment des roquettes de type LAR-160, dont des débris ont été retrouvés dans des secteurs bombardés de Stepanakert, la capitale de la République arménienne autoproclamée du Haut-Karabakh. Ces armes explosent dans le ciel et se dispersent en des dizaines de minibombes qui peuvent se transformer au sol en mines terrestres dans des zones peuplées de civils. Elles sont proscrites par une convention internationale non ratifiée par l’Azerbaïdjan, Israël mais aussi par l’Arménie. »

« Rien ne semble en effet pouvoir remettre en question la solidité de l’alliance, en apparence à front renversé, entre Israël et l’Azerbaïdjan, continue d’écrire Thierry Oberlé, l’envoyé spécial du Figaro à Jérusalem.  L’Arménie l’a bien compris. Erevan a rappelé le 1er octobre dernier, dès le début du dégel de ce vieux conflit plus nationaliste que religieux, son ambassadeur installé depuis peu à Tel-Aviv. L’État hébreu a, au nom d’intérêts bien compris, un tropisme pour l’Azerbaïdjan, en dépit du soutien du régime turc de Recep Tayyip Erdogan à la petite République autocratique caucasienne considérée par Ankara comme l’un de ses satellites. Il n’a jamais hésité entre Bakou et Erevan. Israël n’a ainsi jamais reconnu le génocide arménien, le premier du XXe siècle et ne veut surtout pas entendre parler d’un Haut-Karabakh indépendant. «Si les Arméniens étaient autorisés à créer un État dans le Haut-Karabakh, cela pourrait ouvrir la voie aux Palestiniens pour qu’ils puissent faire de même», estime l’analyste politique Rachel Avraham. »

Mais, indépendamment de cette question palestinienne l’Azerbaïdjan est aussi « le principal fournisseur en pétrole de l’État hébreu. Il couvre environ 40% de ses besoins en hydrocarbures. Et surtout, affirme Thierry Oberlé, sa position géographique lui offre un balcon avec vue sur l’ennemi iranien. Le pays a une longue frontière avec l’Iran, une zone qui intéresse particulièrement les services de renseignements israéliens. Soucieux de « sécuriser son territoire », Téhéran vient d’y déployer des unités des gardiens de la révolution.

Selon le président israélien, Reuven Rivlin, cité par Oberlé « l’État hébreu entretient des relations de longue date avec l’Azerbaïdjan, et la coopération entre les deux pays n’est dirigée contre aucune partie».

« Les experts n’en sont pas convaincus, souligne l’envoyé spécial du Figaro. En 2016, le pays a signé un contrat de près de 5 milliards de dollars avec des entreprises israéliennes d’armements. Outre les bombes à fragmentation, les sociétés israéliennes fournissent à Bakou des drones armés, dont des drones kamikazes. Ces engins télécommandés ont contribué à donner une supériorité militaire aérienne à Bakou. Au cours des dernières semaines, plusieurs avions-cargos ont décollé d’une base israélienne pour Bakou. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), entre 2015 et 2019, Israël a livré 60% des armes de l’Azerbaïdjan, contre 31% pour la Russie, qui fournit la quasi-totalité du matériel militaire de l’Arménie. »

En Arménie, les soldats chrétiens se battent avec courage dans ce qui est une guerre tout autant religieuse que territoriale : « cette guerre est pour la vie ou la mort de l’Arménie » indique Teresa Mkhitaryan, fondatrice de l’association humanitaire Il Germoglio qui vient en aide aux Arméniens.

Francesca de Villasmundo

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Tchetnik
Tchetnik
il y a 4 années

Ce n’est pas nouveau. Ce fût déjà le cas en 1915 et – étrangement – lors du grand incendie de Smyrne en 1923, les quartiers juifs de la ville furent épargnés…

Paul-Emic
Paul-Emic
il y a 4 années

ça ne surprendra personne , ils étaient déjà du côté des islamistes

Bertrand
Bertrand
il y a 4 années

L’Iran s ajoute à la déjà longue liste de pays soutenant officiellement l’Azerbaïdjan,officiellement pour des motifs de morale,officieusement pour aider leurs frères musulmans.
Après ce qui est arrivé les turcs n’ont pas même honte.
Je sais que bcp d ‘israéliens désapprouvent l’aide apportée à l’armée azéri,à cause d’une sorte de destinée commune,mais la géopolitique est ce qu’elle est.
La Russie voudrait peut être intervenir mais elle doit composer avec une minorité musulmane florissante.

Trump peut être,encore faudrait il qu’il soit élu et c est plutôt mal embarqué

Tous les pays qui voudraient intervenir sont entravés par leurs minorités musulmanes.c est ça aussi l’immigration,ça a des conséquences.graves.

Pakistan et Turquie demandent sans cesse à l’ONU d’organiser un référendum sur l’indépendance du cachemire indien.qu’ils demandent la même chose pour le haut Karabakh ou qu’ils ferment leur claque merde.

Quand on pense que c l’Europe qui a sauvé l’empire ottoman,puis la turquie du démembrement

Que la France vole au secours des rescapés arméniens après tant de siècles de massacres,et malgré notre faiblesse militaire ce serait fantastique

Mais ne rêvons pas,il y a bien trop de turcs et de musulmans en France pour avoir un tel espoir

swz
swz
il y a 4 années
Répondre  Bertrand

L’Iran a sa propre population turque azérie ! Ainsi il ne peut pas soutenir l’Arménie au risque d’une révolte azérie à Tabriz!

swz
swz
il y a 4 années

Très bon article! Mais n’oublions pas que le premier ministre de l’Arménie est issu d’une révolution colorée en 2018, donc peu favorable à la Russie! Ainsi l’apparente inertie de Poutine indique sans doute que le Kremlin cherche à donner une leçon au gouvernement arménien oubliant que seule la Russie protège l’Arménie dans un environnement hostile à sa survie! Malheureusement, les soldats et les civils arméniens font les frais de cette erreur géostratégique monumentale de leur gouvernement! A moins une révolution de palais chasse l’actuel gouvernement et le remplace par des dirigeants plus russophiles!

Tchetnik
Tchetnik
il y a 4 années
Répondre  swz

VVP cherche effectivement à faire mariner Pachinian et lui faire comprendre que si des soldats Russes sont déjà morts pour l’Arménie, ce n’est pas le cas des soldats Américains ni « européens ». Le micr0n n’est pas Louis Dartigue du Fournet.

Naim
Naim
il y a 4 années

Des preuves solides montrent qu’à l’origine l’islam est une fabrication messianiste juive. Le Coran tient pour une large part du Talmud ses préceptes les plus inhumains: polygamie, la guerre aux infidèles, les rites de purification (ablutions) etc. Il a été l’instrument efficace aux mains de la synagogue de Satan pour la dissolution de la civilisation chrétienne byzantine. L’avènement de l’islam a entraîné un gigantesque bouleversement planétaire supérieur à celui du communisme. Mais cette histoire criminelle fut enterrée sous les plis de l’oubli par le force du pouvoir occulte de la synagogue sataniste.

Bertrand
Bertrand
il y a 4 années

Et voilà,nouveau nettoyage ethnico-religieux contre les arméniens. Ce sera quoi cette fois notre excuse?pendant les pogroms anti arméniens de Bakou (d où est originaire kasparov,un armenien) et d autres régions du Caucase,l’URSS s effondrait, donc on ne pouvait rien faire.pendant le génocide, de 1915 à 1923, les forces armées étaient entièrement mobilisées, donc on ne pouvait rien faire.
Pendant le massacre autour de 1893 de centaines de milliers d arméniens par le sultan rouge que Jaurès, celui que l’on revère aujourd’hui, a qualifié pour la première fois de génocide, on peut supposer qu’on avait d autres occupations

Il n’y a qu’au 11ème siècle, lorsque les turcs seldjoukides les massacraient atrocement, que des populations européennes ont répondu à l’appel du pape pour leur venir en aide.on exige d’ailleurs aux chrétiens d’en demander aujourd’hui pardon.A l’époque ils avaient à peine de quoi vivre, les préparatifs et le voyage nécessitaient des mois, mais ils l’ont fait.
Et nous qui avons une armée, certes un peu faiblarde, mais qui pourrait être sur place en quelques heures, nous préférons regarder des légions de djihadistes, des militaires turcs, des avions,des drones israéliens, écraser les « restes » de l’Arménie, et sans doute pratiquer toutes sortes de crimes puisque le conflit est largement religieux, je pense à des crucifixion par exemple.
La plupart des pays musulmans se sont prononcés en faveur de l’Azerbaïdjan et certains apportent une aide active à cette nouvelle liquidation.Quant à nous,puisque nous sommes confinés, nous avons une excuse. Après tout,est-ce que nous ne sommes pas un pays musulman, comme l’a affirmé l’ambassadeur de France en Suède ? Les diplomates français sont de véritables modèles de courage.

Après les arméniens,notre tour viendra. On pourra toujours lancer des appels à l’aide. Le bon pape François qui ne dit rien au sujet du haut Karabakh répondra que nous sommes tous frères