Sanctoral 

Saint Pierre aux Liens, Apôtre

La fête de saint Pierre aux Liens fut supprimée par Jean XXIII ; le formulaire de messe demeure néanmoins au supplément des messes pro aliquibus locis.

Brisez, ô Pierre, sur l’ordre de Dieu, nos liens d’ici-bas, vous qui ouvrez aux bienheureux le royaume des cieux. Le texte de l’antienne de Magnificat et du verset de l’alléluia est extrait d’une inscription en vers qu’on lit dans la basilique de Spolète où fut primitivement déposée une partie de la chaîne de saint Pierre. Voici, d’après le vivant récit des Actes, les événements rappelés aujourd’hui à notre souvenir (XII, 1-19). Treize ans environ après la mort du Sauveur éclata la seconde persécution contre les chrétiens de Jérusalem, Hérode Agrippa, troisième potentat de ce nom mal famé, voulut se gagner ta faveur des Juifs au prix de la tête des Apôtres. Jacques fut sa première victime. C’était maintenant le tour de Pierre ; quelques jours après Pâques, il devait être condamné devant l’assemblée du peuple. « Ainsi Pierre était étroitement gardé dans sa prison. Mais l’Église faisait à Dieu pour lui d’incessantes prières. Or, la nuit même qui précédait le jour marqué pour son exécution, l’Apôtre fut soudain éveillé par un ange qui lui ordonna de se lever, « et les chaînes tombèrent de ses mains ». L’ange le fit traverser les corps de garde, franchir la porte de fer de la prison, et le quitta en le laissant dans la rue. Pierre comprit alors que ce n’était pas un rêve, mais la réalité : « Je reconnais maintenant que Dieu a envoyé véritablement son Ange et qu’il m’a délivré de la main d’Hérode » (paroles que la liturgie répète d’une façon saisissante dès le début de la messe. Elle nous met soudain, pourrait-on dire, en présence de l’Apôtre qui, lui-même, nous annonce la nouvelle). Pierre n’hésita pas longtemps ; la nuit était avancée ; dès l’aurore, il devait être hors de Jérusalem. Il se rendit en hâte à la maison de Marie, mère de Marc l’Évangéliste, lieu de réunion, première église des chrétiens. Il frappa. Les gens n’étaient pas encore partis. Une servante vint à la porte, reconnut la voix de Pierre et, dans sa joie, courut l’annoncer en oubliant d’ouvrir. « Vous êtes folle », lui répondit-on. L’Apôtre continuant de frapper, on le fit entrer. Il raconta alors sa miraculeuse délivrance, donna ses ordres et quitta la ville. Où alla-t-il ? Les Actes évitent de le dire pour ne point trahir sa retraite. La tradition veut que ce soit à Rome dont il aurait ainsi été l’évêque pendant vingt-cinq ans (42-67). Eudoxie, fille de Théodose II le Jeune, fit don des chaînes portées par saint Pierre pendant sa captivité, sous Hérode Agrippa, au pape, qui possédait déjà celles dont l’Apôtre avait été chargé sous Néron. C’est ainsi que l’Église de Rome conserve depuis de longs siècles le culte de ces précieuses reliques. La basilique « S. Petri ad vincula » fut construite sous le pontificat de Sixte III (432-440).

Saints Machabées, Martyrs

L’Église commémore les 7 frères Machabées, vénérés à Antioche jusqu’aux invasions musulmanes. Leur témoignage de fidélité à la loi du Seigneur est rapporté au Livre des Machabées (chapitre 7). Mis à mort sous Antiochus Épiphane (en 168 avant Jésus-Christ), leur culte est attesté en Orient dès le IVème siècle. A Rome, on vénère leurs reliques dans la basilique de St-Pierre-aux-Liens, dont la dédicace est célébrée en ce jour (la fête de St Pierre aux Liens fut supprimée du calendrier Romain par Jean XXIII en 1960). « Au temps de saint Léon le Grand on célébrait aujourd’hui sur l’Esquilin un double anniversaire, celui de la basilique des Apôtres, dédiée par le pape Xyste III (432-440) aux saints Pierre et Paul, et celui du martyre des sept Frères juifs mis à mort sous Antiochus Épiphane selon le 2e livre des Maccabées : Duplex enim causa laetitiae est : in qua et natalem ecclesiæ colimus, et martyrum passione gaudemus, dit le pape au début de son homélie, mais il consacre toute celle-ci à traiter des Maccabées. D’ailleurs, selon lui, la fête des Maccabées était antérieure à la dédicace de la basilique. Il évoque, en effet, le souvenir de son prédécesseur, qui hoc die antiquam festivitatem huius loci consecratione geminavit. Il est donc certain que, dès le début du Ve siècle, on fêtait les sept Martyrs juifs à Rome, comme on le faisait à Jérusalem et dans tout le monde chrétien. Quant à la date du 1er août, elle est attestée au IVe siècle par le martyrologe de Nicomédie, qui annonce leur déposition à Antioche. Le Hiéronymien donne la même date, ainsi que le calendrier de Carthage et divers calendriers orientaux. La basilique des Apôtres devait recevoir le nom de Saint-Pierre-aux-liens moins d’un siècle après sa dédicace. Bien qu’en 595 elle porte encore le vocable de Titulus Apostolorum, au temps du pape Symmaque (498-514) il est question des prêtres a vincula sancti Petri [5]. C’est qu’on y vénérait déjà les chaînes de saint Pierre. Les témoins liturgiques de la commémoration des Maccabées et de Saint-Pierre-aux-liens ont deux siècles de retard sur les documents qu’on vient de citer. La fête des Maccabées apparaît dans le sacramentaire gélasien, celle de Saint-Pierre-aux-liens dans l’évangéliaire du milieu du VIIIe siècle et l’Hadrianum. Les sacramentaires gélasiano-francs du VIIIe siècle semblent avoir conservé une rubrique ancienne dans leur intitulé de la double fête : Statio ad sanctum Petrum ad vincula, quando catenae eius osculantur. Ipso die natale Machabaeorum. L’évangéliaire romain du IXe siècle annonce plus succinctement : Ad vincula. Machabaeorum. La fête de saint Pierre et celle des sept Martyrs, auxquels on ajoute parfois la mention de leur mère, étaient donc depuis longtemps traditionnelles au 12e siècle ».

Saint Pierre-Julien Eymard, Confesseur

Saint Pierre-Julien Eymard est né à La Mure, diocèse de Grenoble, le 4 février 1811, de parents de modeste condition, mais très chrétiens. On put comprendre, dès ses premières années, qu’il serait un grand serviteur de l’Eucharistie, car il ressentit de très bonne heure un irrésistible attrait pour le très Saint-Sacrement. Tout jeune, il aimait à visiter l’église, se cachait derrière l’autel, fixait les yeux sur le Tabernacle « pour y prier plus près de Jésus et L’écouter ». Être prêtre, monter un jour à l’autel, consacrer et distribuer l’Eucharistie, tel était dès lors le rêve de cet enfant prédestiné. Sa vocation fut longtemps éprouvée par la résistance de son père et par sa mauvaise santé; mais son énergie triompha de tous les obstacles, par le secours de Marie, dont il aimait à visiter les sanctuaires vénérés, surtout celui de Notre-Dame du Laus. Prêtre en 1834, vicaire, puis curé, pendant plusieurs années, il se montra partout un saint et un apôtre.  Son amour pour la Sainte Vierge le fit entrer dans la Société de Marie, où il remplit bientôt de hautes fonctions avec toutes les bénédictions de Dieu. Sa Mère céleste lui révéla, à Fourvières, sa vraie vocation, celle de fonder une Congrégation du très Saint-Sacrement (1). Sa grande foi triompha de toutes les difficultés, et ses oeuvres prospérèrent merveilleusement, pour la gloire de Jésus-Hostie. Épuisé de fatigues, il mourut prématurément le 1er août 1868. On peut dire sans exagération qu’il fut le promoteur, par lui-même et par ses religieux, de toutes les grandes oeuvres eucharistiques de notre temps. Le Pape Pie XI l’a béatifié le 3 août 1925, le Pape Jean XXIII l’a canonisé le 9 décembre 1962.

(1) – Fondateur de la Congrégation des Pères du Saint-Sacrement et de celle des Servantes du Saint-Sacrement

Martyrologe

A Antioche, la passion des Sept frères Machabées, martyrs, qui souffrirent avec leur mère sous le roi Antiochus épiphane. Leurs reliques, apportées à, Rome, furent déposées dans la susdite église de Saint-Pierre-aux-Liens.

A Verceil, l’anniversaire de saint Eusèbe, évêque et martyr. Pour avoir confessé la foi catholique, il fut relégué, par l’empereur Constance, à, Scythopolis, en Palestine, et de là, en Cappadoce; rentré plus tard dans son église, il fut martyrisé par les ariens ses persécuteurs. Sa mémoire est solennellement honorée le 18 des calendes de janvier (15 décembre), jour où il fut ordonné évêque, et sa fête se célèbre le 17 des calendes de janvier (16 décembre).

A Nocera-dei-Pagani, en Campanie, l’anniversaire de saint Alphonse-Marie de Liguori, fondateur de la Congrégation dite du Très Saint Rédempteur, évêque de Sainte-Agathe-des-Goths, et confesseur, remarquable par son zèle pour le salut des âmes, par ses écrits, ses discours et ses exemples. Il a été inscrit au catalogue des saints par le souverain pontife Grégoire XVI, puis proclamé par Pie IX docteur de l’église universelle; Pie XII l’a constitué auprès de Dieu patron céleste de tous les confesseurs et des maîtres de théologje morale. Sa fête est célébrée le jour suivant.

A Rome, sur la voie Latine, les saints martyrs : Bon, prêtre, Fauste et Maur avec neuf autres martyrs, mentionnés dans les Actes du pape saint étienne.

De plus, à Rome, la passion des saintes vierges Foi, Espérance et Charité; filles de sainte Sophie; elles obtinrent la couronne du martyre sous l’empereur Adrien.

A Philadelphie, en Arabie, les saints martyrs Cyrille, Aquilas, Pierre, Domitien, Ruf et Ménandre, tous couronnés le même jour.

A Pergé, en Pamphylie, les saints martyrs Léonce, Atte, Alexandre, et six autres cultivateurs. Le préfet Flavien les fit décapiter pendant la persécution de Dioclétien.

A Gérona, en Espagne, l’anniversaire de saint Félix martyr. Après diverses sortes de tourments, il fut, par ordre de Dacien, battu jusqu’à ce qu’il eût remis au Christ son âme invincible.

Sur le territoire de Paris, saint Justin martyr.

A Vienne, en Gaule, saint Vère évêque.

A Winchester, en Angleterre, saint Ethelwold évêque.

Dans le Lieuvin, en Gaule, saint Némèse confesseur.

A Rome, sur le Mont Esquilin, la dédicace de Saint-Pierre-aux-Liens.

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