10 Mai 2020

Hommage à Sainte Jeanne d’Arc

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Chers amis, chers camarades,

S’il ne nous est pas permis de nous réunir physiquement cette année autour de Jeanne, notre héroïne nationale, nous n’en sommes pas moins tous présents, sentimentalement, spirituellement par ce merveilleux article de notre Credo : la communion des saints. Cette communion qui, bien qu’éloignés les uns des autres, nous fait tous ensemble être un, unis par la prière avec Dieu et ses Saints.

Cette année est particulièrement symbolique puisque nous fêterons dans quelques jours le centenaire de la canonisation de Jeanne d’Arc par le Pape Benoît XV le 16 Mai 1920. Et je pense que la crise sanitaire et économique que nous traversons ne nous frappe pas par hasard en cette année anniversaire. Cette pandémie vient justement nous rappeler la toute puissance de Dieu, son règne absolu sur les êtres et sur les choses. C’est vers Lui qu’il nous faut nous tourner en ces temps très difficiles. Lui que la France a abandonné, Lui que la République a interdit de régner. Qu’elle ne s’étonne pas d’être aujourd’hui douloureusement frappée après avoir renier le Créateur de toute chose.

« Messire Dieu, premier servi » était la devise de Jeanne car elle savait que sans Lui nous ne pouvions rien faire, et que toute justice Lui était dû et à Lui seul.

Les temps d’alors sont cruels au peuple, et comme le dit l’Archange Saint-Michel à Jeanne : « il y a grande pitié au Royaume de France »

La guerre, la famine, la peste ravagent le Pays. Paris, où l’épidémie a tué plus de 100 000 personnes – la moitié de sa population – est déchirée par les fureurs révolutionnaires de Caboche et de Capeluche.

Le Roi Charles VI est devenu fou, les grands féodaux se déchirent et le Pays vient d’être livré en 1420 à l’étranger par l’infâme Traité de Troyes à l’instigation de la Reine Isabeau de Bavière, avec la complicité de l’Eglise, de l’Université de Paris et des intrigants de la Cour.

Le Dauphin de France est banni, et seul le Pape Martin V refusera d’être complice de cette forfaiture.

Quatre ans plus tôt, les Anglais ont écrasé la chevalerie française à Azincourt. Ils occupent la plus grande partie du Pays, et leur roi revendique même la Couronne de France …

Tout est perdu, ou presque, quand survient Jeanne.

Elle est fille de paysans, du Pays de France. Elle partagera son enfance entre les devoirs de son état, les jeux et la prière. Elle ne sait pas encore, quand elle joue dans son village de Domrémy, que la France et l’Histoire l’attendent.

L’enfant de Jacques d’Arc et d’Isabelle Rommée a des frères et sœurs, mais elle est la seule qui entrera, par l’écoute de ses voix – Saint-Michel Archange, Sainte-Marguerite d’Antioche et Sainte-Catherine d’Alexandrie – dans l’espace mystérieux de l’exaltation spirituelle.

Mais cette jeune vierge, transcendée par la foi et par l’amour, n’est pas destinée aux contemplations mystiques comme

Sainte-Bernadette Soubirous ou Sainte-Thérèse de Lisieux. Elle est vouée à l’action. Ses voix l’appellent à l’action humaine et même surhumaine.

Puisqu’elles lui demandent, ce qui est proprement inimaginable, de faire couronner Roi de France le Dauphin Charles, qui doute de son destin et qui se trouve à des centaines de kilomètres de là, et ce n’est pas tout, excusez du peu, aussi de libérer la France de l’occupation anglaise !

Ayant réussi à convaincre ce vieux briscard de Baudricourt de lui confier une escorte pour aller voire le Dauphin à Chinon, elle va traverser à tout risque cet espace inconnu où rôdent toutes sortes de prédateurs. Elle a 17 ans, et il lui reste moins de deux ans pour accomplir la destinée la plus extraordinaire de tous les temps et de toute l’Histoire. Un an de combats et un an de prison.

Elle va en effet reconnaître le Dauphin, le convaincre de lui confier une armée et ses meilleurs lieutenants, Dunois, Lahire, Gilles de Rais, et de marcher sur Orléans qu’occupe solidement l’armée anglaise. Le 13 Mai 1429 elle boute hors la ville les troupes de Suffolk. Un mois plus tard elle écrase l’armée anglaise à Patay le 18 Juin 1429.

Elle conduit ensuite le Dauphin et le fait sacrer Roi de France à Reims où 900 ans plus tôt Clovis a été baptisé par Saint-Rémy et où 400 ans plus tôt Hugues Capet a fondé sa dynastie.

Oui mes chers amis, cette histoire est l’Histoire de France, elle est notre histoire qui n’est pas celle des autres.

Avec un tel héritage, un tel patrimoine, nous n’avons pas le droit de renoncer au combat !

Malgré les épreuves et les crises, Dieu n’a jamais abandonné notre Pays et nous devons garder en Lui une confiance inébranlable.

Jeanne sera blessée 3 fois dont une devant Paris qu’elle ne réussit pas à enlever. Capturée à Compiègne, elle est faite prisonnière à Beauvais et vendue aux Anglais par son vainqueur bourguignon Jean de Luxembourg.

Emprisonnée à Rouen dans une cage de fer, elle est ferrée aux pieds et à la taille, et gardée dans un cachot sordide par 7 soudards anglais.

C’est un tribunal ecclésiastique, présidé par l’infâme évêque Pierre Cauchon, qui la jugera. Ce qui fera dire à Jeanne que : « Les hommes d’église ne sont pas l’Eglise ». Les minutes de son procès de Rouen ainsi que celles du procès de réhabilitation, sont les preuves irréfutables que l’épopée de Jeanne est bien historique et non légendaire.

Jeanne d’Arc est tout à la fois sainte et martyre au plan spirituel, chef de guerre et grand chef politique au temporel. Profondément humble, elle répondait, lorsqu’on lui demandait si elle était en état de grâce : « si je n’y suis pas que Dieu m’y mette, si j’y suis que Dieu m’y garde ! »

Rien ne lui sera épargné, en échange de sa gloire immortelle, ni les trahisons, ni les plus basses insultes, ni les plus ignobles calomnies.

Pour accomplir la mission que Dieu lui a confiée, elle accepte tout.

Condamnée à mort, elle est brûlée vive à Rouen le 30 Mai 1431, elle n’a que 19 ans.

Ses dernières paroles avant de rendre sa belle âme à Dieu seront un acte de foi et d’amour glorifiant la Sainte Famille :

« Jésus, Marie, Joseph »

Jeanne est l’exemple même du courage et de l’abnégation, elle est l’incarnation de la persévérance. Son parcours est une preuve non seulement de l’existence de Dieu mais aussi de son lien éternel avec notre Pays la France, fille aînée de l’Eglise.

Ne désespérons jamais, poursuivons toujours le combat à l’image de Jeanne, notre Sainte Patronne.

Comme le disait le saint Pape Pie XII :

« Et s’il peut sembler un moment que triomphent l’iniquité, le mensonge et la corruption, il vous suffira de faire silence quelques instants et de lever les yeux au ciel pour imaginer les légions de Jeanne d’Arc qui reviennent, bannières déployées, pour sauver la patrie et sauver la foi »

Courage mes amis, au travail et hauts les cœurs !

Et comme nous l’enseignait Jeanne : « les hommes d’armes batailleront et Dieu nous donnera la victoire »

Vive Jeanne !

Vive la France !

Alexandre SIMONNOT (représentant des Comités Jeanne et membre de Civitas)

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