Lundi 27 janvier, la politique anti-immigration de Donald Trump a remporté une nouvelle bataille. La Cour suprême des Etats-Unis autorise l’administration de Trump à refuser d’octroyer un permis de séjour (« green card » ou carte verte) à un immigré dont elle considère qu’il pourrait représenter à l’avenir une « charge » pour les autorités fédérales, en bénéficiant d’aides gouvernementales.
Cette directive, validée par les cinq magistrats conservateurs de la Cour suprême contre leurs quatre collègues progressistes, n’est que temporaire en attendant un examen du fond du dossier. Les agents de l’immigration pourront désormais prendre en compte plusieurs critères comme l’âge, le niveau d’éducation, leur santé et l’aisance en anglais afin de décider si un immigré est susceptible de devenir une « charge publique ». La Maison Blanche a salué lundi « une énorme victoire pour les contribuables américains », la moitié des familles étrangères résidant aux Etats-Unis ayant au moins un membre utilisant Medicaid, le système d’assurance maladie public du pays réservé aux plus démunis.
Parallèlement, Trump s’est attaqué au « tourisme de maternité », c’est-à -dire à ces femmes enceintes se rendant aux Etats-Unis à quelques semaines ou jours de l’accouchement pour que leur enfant, s’il naît sur le sol des Etats-Unis, y bénéficie automatiquement de la nationalité américaine à la naissance. Pour preuve, les forces de l’ordre ont démantelé de nombreux réseaux clandestins spécialisés dans le business lucratif de l’accouchement sur le sol américain, qui peut coûter jusqu’à 100.000 dollars.
L‘administration américaine va donc dorénavant limiter les visas octroyés aux femmes enceintes. Une mesure censée limiter les naissances d’enfants nés de parents étrangers sur le sol américain, qui obtiennent la nationalité américaine grâce au droit du sol. À compter du vendredi 24 janvier, « le département d’Etat ne délivrera plus de visas de visite temporaire aux étrangers qui veulent entrer aux Etats-Unis pour du ‘tourisme de maternité’ », a annoncé jeudi la Maison Blanche dans un communiqué.
Les nouvelles règles visent clairement les femmes qui « se rendent aux Etats-Unis pour que, en donnant naissance sur le sol américain, leur enfant obtienne automatiquement et de manière permanente la nationalité américaine ».
Selon le texte, il revient désormais aux agents des consulats américains à travers le monde de « refuser un visa B » pour affaires ou loisir s’ils ont « une raison de croire » que la personne en faisant la demande veut en réalité uniquement donner naissance pendant son séjour. Un responsable du département d’Etat américain a cependant assuré que les agents consulaires avaient « reçu la consigne de ne pas demander à toutes les femmes demandant un visa si elles sont enceintes ou entendent tomber enceintes ».
De la même manière, ils « ne seront pas autorisés à réclamer un test de grossesse ». Ce responsable a reconnu que le phénomène était difficile à chiffrer, évoquant « des milliers d’enfants » nés chaque année de femmes venues grâce à un visa B. Mais il a affirmé que la tendance était à la hausse.
La Maison Blanche a invoqué la « sécurité nationale » pour justifier ce changement réglementaire qui « va permettre de combattre ces abus endémiques et en fin de compte protéger les Etats-Unis ». Elle a aussi expliqué que cette « industrie du tourisme de maternité » alimentait « les activités criminelles ».
Sur le volet de la politique migratoire, Donald Trump tient bien ses promesses de campagne.
Francesca de Villasmundo
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