IV° Dimanche de l’Avent – STATION A L’EGLISE DES 12 APOTRES – 1ère classe — Ornements violets

« Je suis, dit Jean-Baptiste, la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur. »

La physionomie de saint Jean Baptiste est avec celles d’Isaïe et de la Sainte Vierge Marie3 une des trois grandes figures qui dominent l’Avent. A la fois prophète du Messie (le dernier des prophètes) et témoin du Christ (il fut le premier à prêcher aux foules son avènement), saint Jean Baptiste, suscité par Dieu « pour préparer les voies du Seigneur », continue de remplir auprès de nous sa mission d’autrefois. La Sainte Église se plaît, en ce temps de l’Avent, à recueillir le témoignage du Précurseur, à faire siennes ses exhortations à la pénitence, et à nous proposer en exemple sa profonde humilité : comme on le prenait pour le Christ, il s’effaçait jusqu’à se déclarer indigne de dénouer seulement la courroie de sa sandale.

Les exhortations de saint Jean Baptiste conservent toute leur portée, puisque le Sauveur, qui est venu déjà, doit « venir » encore pour beaucoup d’âmes qui continuent de l’ignorer, et que nous-mêmes nous avons à l’accueillir toujours davantage dans nos âmes : les grâces de filiation divine attachées à la fête de Noël doivent rester pour nous aussi comme un nouvel avènement de Jésus. Nous avons tous d’ailleurs à nous préparer à l’ultime venue du Seigneur : quand il viendra nous juger, à la fin des temps, sur l’accueil que nous lui aurons fait durant notre vie. En nous adressant les appels si pressants du Précurseur, ou ceux de l’Apôtre S. Paul dans l’Épitre d’aujourd’hui, l’Église assurément nous prépare à Noël, mais dans cette préparation même elle nous invite aussi à envisager, par-delà Noël, le dernier avènement où le Christ doit venir dans tout le rayonnement de sa gloire couronner son œuvre de salut. La grande joie des chrétiens, celle à laquelle la liturgie nous convie aujourd’hui, c’est de voir approcher « le jour du Seigneur »,   où il viendra dans sa gloire pour nous introduire avec lui dans la cite des cieux Ce grand jour, que l’Apôtre dit proche, souhaitons avec impatience que Noël nous y prépare et qu’il se réalise promptement. Tous les venez du temps de l’Avent font écho, en même temps qu’à ceux des prophètes, au veni qui termine l’Apocalypse de saint Jean : « Venez, Seigneur Jésus »; c’est le dernier mot du Nouveau Testament.

En signe de joie on joue les orgues à la grand’messe, et les prêtres qui le désirent peuvent employer des ornements roses, qui symbolisent la joie de la Jérusalem céleste où le Christ va nous introduire à la fin des temps : « Jérusalem, réjouis-toi d’une grande joie, car voici que le Sauveur vient à toi, alléluia (2ème antienne des Vêpres). « Per adventum tuum, libéra nos, Domine« , chantons-nous aux Litanies des Saints : « par votre avènement, délivrez-nous, Seigneur ».

Sanctoral

Sainte Françoise-Xavière Cabrini, Fondatrice des Sœurs Missionnaires du Sacré-Cœur

Née le 15 juillet 1850 à Santangelo, près de Lodi, en Lombardie, treizième enfant d’une famille de cultivateurs, la petite Marie-Françoise, de santé si frêle, ne semblait guère vouée à traverser trente fois l’océan et à établir des fondations qui essaimeraient jusqu’en Australie et en Chine. Françoise Cabrini embrassa la profession d’institutrice. Plusieurs tentatives pour se faire religieuse échouèrent à cause de sa santé précaire. Elle désirait aussi ardemment devenir missionnaire. Le curé de Codogno qui connaissait sa force d’âme, la fit venir à l’âge de vingt-quatre ans dans la Maison de la Providence pour remettre de l’ordre dans ce couvent où quelques orphelines recevaient leur formation. Un jour, l’évêque de Lodi dit à Françoise : «Je sais que vous voulez être missionnaire. Je ne connais pas d’institution qui réponde à votre désir. Fondez-en une !» Sœur Cabrini réfléchit un instant et répondit fermement : «Je chercherai une maison.» Elle posa à Codogno les bases de l’Institut des Sœurs Missionnaires du Sacré-Cœur. La prière était l’âme de leur action ; l’oraison remplissait quatre heures du jour, une cinquième s’ajoutait pour la fondatrice qui se levait une heure plus tôt que ses sœurs. En sept ans, Mère Cabrini accomplit l’objectif désiré : l’établissement de sa congrégation à Rome et son approbation par le souverain pontife Léon XIII. De Rome, son institut s’étendit rapidement. La Sainte croyait que la Chine l’appelait, mais le Pape lui demanda d’envoyer ses sœurs en Amérique pour aider les cinquante mille émigrés italiens qui attendaient un support matériel, spirituel et moral. Le Saint-Père lui dit : «Non pas l’est, mais l’ouest. Allez aux Etats-Unis où vous trouverez un large champ d’apostolat.» En effet, sans racines et sans foyer, les émigrés dépérissaient sur le plan religieux et social. Sainte Françoise Cabrini arriva en Amérique le 31 mars 1889. Sa communauté prit bientôt un développement extraordinaire : hôpitaux, écoles, orphelinats surgirent à New-York, Brooklyn, Scranton, New Jersey, Philadelphia, New Orleans, Chicago, Denver, Seattle et Californie. Elle fonda une école supérieure féminine à Buenos-Aires. Cette vaillante ouvrière de l’Évangile se dépensa aussi en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Au retour de ses voyages en Europe, Mère Cabrini ramenait des milliers de sœurs pour ses hôpitaux, ses écoles et ses orphelinats. «Travaillons, travaillons, disait-elle toujours à ses Filles, car nous avons une éternité pour nous reposer. Travaillons simplement et bien, et le Seigneur est Celui qui fera tout.» Elle établit soixante-sept maisons en huit pays. Humble devant la prospérité de son œuvre, elle répondait aux témoignages d’admiration : «Est-ce nous qui faisons cela ou bien est-ce Notre-Seigneur ?» Son inébranlable confiance dans le Cœur de Jésus fut largement récompensée. Celle qui s’était souvent écrié : «Ou aimer ou mourir !» fit de sa mort un acte de pur amour de Dieu. Elle expira le 22 décembre 1917, à Chicago, dans l’état d’Illinois. Son corps fut transporté à New-York, dans la chapelle de l’école qui porte son nom. C’est là que ses restes sont encore vénérés. Le 7 juillet 1946, le Pape Pie XII a canonisé cette dévouée servante du Christ dans Ses membres souffrants et abandonnés. Il l’a aussi constituée la patronne céleste de tous les immigrants.

Martyrologe

A Rome, sur la voie Lavicane, « entre les Deux Lauriers », l’anniversaire de trente bienheureux martyrs, qui furent couronnés en un même jour, durant la persécution de Dioclétien.

A Rome encore, saint Flavien, ancien préfet de la Ville, époux de la bienheureuse martyre Dafrose, père des bienheureuses vierges et martyres Bibiane et Démétrie. Sous Julien l’Apostat, il fut, pour le Christ, condamné à être marqué au front d’une inscription; envoyé en exil à Aquae-Taurinae (auj. Bagni-di-Ferrata), en Toscane, il y rendit à Dieu son esprit pendant sa prière.

En Egypte, les saints Chérémon, évêque de Nilopolis et bon nombre d’autres martyrs. Les uns, au temps où sévissait la persécution de Dèce, s’étaient enfuis et, errant dans le désert, furent dévorés par les bêtes; d’autres moururent de faim, de froid ou de langueur; d’autres furent massacrés par les barbares et par les voleurs. Tous parvinrent, par divers genres de mort, à la même gloire du martyre.

A Ostie, les saints martyrs Démétrius, Honorat et Flore.

A Alexandrie, saint Ischyrion martyr. Alors qu’il méprisait les opprobres et les injures dont on le chargeait pour l’obliger à sacrifier aux idoles, il reçut dans le ventre un coup d’épieu acéré et en mourut.

A Nicomédie, saint Zénon soldat. S’étant moqué de Dioclétien pendant que cet empereur offrait un sacrifice à Cérès, il eut les mâchoires brisées, les dents arrachées et la tête tranchée.

A Chicago, sainte Françoise-Xavier Cabrini, vierge, fondatrice de l’Institut des Missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus. Elle se signala par une grande charité, une invincible force d’âme et par son humilité. Elle a été inscrite au catalogue des Saintes et constituée auprès de Dieu patronne céleste de tous les émigrants par le pape Pie XII.

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