Lionel Baland est un écrivain belge, auteur de différents ouvrages sur le rexisme. Quadrilingue, il est aussi correspondant de différents médias de droite nationale pour lesquels il traite de l’actualité des partis populistes et nationalistes en Europe. Il vient de publier chez Pardès une biographie de Pierre Nothomb (1887-1966).

Qui est Pierre Nothomb ? De la famille Nothomb, les Français ne connaissent que la romancière foldingue Amélie Nothomb, son arrière-petite-fille, tandis que les Belges de plus de quarante ans se souviendront peut-être aussi de l’ancien président de la Chambre Charles-Ferdinand Nothomb, son fils. Le moins que l’on puisse écrire, c’est que cette descendance est très éloignée des idéaux de Pierre Nothomb, profondément amoureux de son pays, la Belgique.

Marqué par la Première Guerre mondiale, Pierre Nothomb va devenir l’une des plumes du nationalisme belge parmi les plus revendicatrices en matière d’expansionnisme revanchard. Dès 1916, il avait d’ailleurs fondé un mouvement appelé La Grande Belgique qui réclamait l’annexion de territoires situés aux Pays-Bas et en Allemagne. En décembre 1918, au nom de son Comité de Politique Nationale, il se montre plus ambitieux, souhaitant également l’annexion du Grand-Duché de Luxembourg. Ces revendications seront d’ailleurs portées par le gouvernement belge durant la conférence de Versailles. La Belgique n’obtiendra que les cantons d’Eupen et Malmédy.

Au fil des années, Pierre Nothomb développe des relations avec d’autres mouvements nationalistes belges, tels que la Légion nationale de Paul Hoornaert et le Faisceau belge du marquis de Beaufort.

Reçu à Rome par Benito Mussolini fin juin 1925, Pierre Nothomb en revient enchanté et écrit dans La Revue catholique des idées et des faits qu’il a rencontré un « soldat de la chrétienté ». En 1928, Pierre Nothomb reçoit des mains de Mussolini la Croix de Commandeur de la Couronne d’Italie.

A partir de 1930, Nothomb publie des romans nationaux aux éditions REX (pour Christus Rex). Et en juillet 1931, l’abbé Norbert Wallez, admirateur de Mussolini et patron du journal Le Vingtième Siècle et des éditions Christus Rex, ouvre à Nothomb les colonnes de son journal. La même année, la direction des éditions REX est confiée à Léon Degrelle, avec le soutien de Pierre Nothomb. Hergé est de la partie, recruté par l’abbé Wallez.

Mais à partir de 1935, des désaccords apparaissent entre Nothomb, fidèle au Parti Catholique, et Degrelle qui lance le mouvement rexiste dans la bataille électorale.

En novembre 1939, Pierre Nothomb fonde avec le professeur Marcel De Corte et le dirigeant du Verdinaso, Joris Van Severen, la Ligue de l’Indépendance nationale dans le but de promouvoir une politique de neutralité à l’approche des bruits de guerre.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Pierre Nothomb s’abstient de toute activité politique. Après guerre, on le retrouvera dans le comité de la rédaction de Septembre, une publication monarchiste et anti-communiste.

Ensuite, il deviendra parlementaire démocrate-chrétien, préparant la place à son fils Charles-Ferdinand.

C’est cette vie oubliée que Lionel Baland retrace à l’appui de nombreux documents d’époque.

Pierre Nothomb, Lionel Baland, éditions Pardès, collection Qui suis-je ?, 128 pages, 12 euros

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