En octobre 2019, dans un collège du centre de Toulouse, trois élèves, dont le plus jeune avait 13 ans, ont été mis en examen pour viol en réunion. Selon leurs avocats, ils étaient addicts à la pornographie : « Gavés à la pornographie, leur vision de la sexualité est décalée ».
Comment peut-on en arriver là  ?
- 90 % des enfants de 11 ans ont déjà vu de la pornographie, qu’ils le veuillent ou non.
- 8 % des 14/15 ans sont même addicts à la pornographie, mettant en danger leur vie entière.
La pornographie est omniprésente et le développement de la technologie rend la loi complètement dépassée. Notre droit actuel n’est plus adapté à des modes de vie chamboulés par le smartphone partout. Et ceux qui en payent le prix le plus élevé, ce sont ceux qui ne sont pas encore formés, ceux qui sont trop jeunes.
Parmi la quasi-totalité des agences de santé publique, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a encore appelé récemment le gouvernement à renforcer la lutte contre la consommation croissante d’images et de films X par les jeunes.
Depuis une quinzaine d’années, l’exécutif s’est prononcé régulièrement sur ce fléau. Sous les quinquennats Sarkozy et Hollande, le pouvoir exécutif avait déjà annoncé qu’il allait agir. Rien ne s’est passé.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, avait déclaré en novembre 2017 qu’il fallait agir contre la pornographie. Deux autres ministres y étaient également allés de leur déclaration. La question n’a même pas encore été évoquée à l’Assemblée nationale. Nous attendons encore le moindre débat parlementaire en ce sens.
En février 2017, le candidat Macron déclarait que « le porno, ça fait partie de la vie ». En novembre 2019, il indique vouloir protéger les jeunes enfants de ce fléau. En son temps, Nicolas Sarkozy et François Hollande avaient dit la même chose. Jusqu’ici rien n’a été fait. Nous demandons que la protection des mineurs contre la pornographie devienne en 2020 la grande cause nationale décrétée par le Premier ministre.
L’inscription en « Grande cause nationale » est effectuée par le Premier ministre. Elle permet de mettre une cause au centre des débats, notamment des débats parlementaires. Grâce au label « Grande cause nationale », les associations pourront diffuser gratuitement leur « campagne de communication et d’information sur les radios et les télévisions publiques ».
La pornographie en ligne est omniprésente à travers des entreprises légales qui brassent des milliards d’euros. Ces sites sont offerts au public par le biais des opérateurs d’internet. Ces opérateurs internet doivent eux-mêmes répondre aux consignes de l’État.
Si rien n’a encore été fait en France pour contrer ce fléau, beaucoup de choses se font à l’étranger.
- Les Philippines ont tout simplement bloqué les principaux sites pornographiques.
- La ministre de l’Intérieur de Nouvelle-Zélande a annoncé que des travaux avaient débuté concernant le blocage de sites pornographiques aux mineurs.
- Le Royaume-Uni, même s’il a reporté l’adoption d’un an, réfléchit toujours à un moyen de bloquer l’accès des sites pornographiques aux mineurs.
- L’Agence de sécurité intérieure en Australie a proposé au mois d’octobre d’utiliser des scanners faciaux pour confirmer l’âge des utilisateurs avant qu’ils ne regardent de la pornographie.
- Le gouvernement de la Corée du Sud bloque complètement les sites pornographiques s’ils sont accessibles aux mineurs.
- Une décision de justice en Russie a fait bloquer les principaux sites pornographiques du pays.
- Au Québec, une pétition a été lancée qui a fait son chemin jusqu’à l’Assemblée nationale du Québec.
Et en France ? Rien, juste des paroles.
(source : Citizengo)
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