C’est par une lettre publique aux fidèles de La Réunion et de l’Ile Maurice (disponible ci-dessous (1)) que l’abbé Henry Wuilloud, supérieur de la FSSPX en Afrique, explique son autorisation d’ouvrir les lieux de culte à un prêtre conciliaire – monsieur l’abbé Galvan, bi-ritualiste et aumônier aux armées – ou d’assister aux messes d’un prêtre de l’ICRSP (Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre), prêtres qui, malgré toute le bonne volonté que l’on doit leur reconnaitre, adhèrent aux erreurs du concile Vatican II qui détruisent l’Eglise et qui reconnaissent comme bonne la messe néo protestante de Paul VI.

Bien naturellement cette situation sème la division, certains refusant à juste titre les services d’un prêtre moderniste, d’autres au contraire ayant demandé à la FSSPX de ne plus venir puisque desservis par l’ICRSP. Voilà comment une posture libérale sape les efforts d’un apostolat vraiment catholique.

Sous prétexte de charité et d’apostolat en direction de ses fidèles, l’ancien supérieur du district de Suisse, fait officiellement donner les sacrements de façon habituelle par des prêtres qui adhèrent aux erreurs qui détruisent l’Eglise.

En cela, il est dans la ligne libérale de l’ancien supérieur général de la FSSPX (Mgr Fellay) qui dans la logique d’un ralliement tant recherché, de fait, a imposé la présence de Mgr Huonder aux nouvelles autorités de Menzingen ; cet évêque, bien qu’imbibé des erreurs conciliaires, prêche, dit la messe et confesse dans les lieux de culte alémanique de la FSSPX.

Ce scandale supplémentaire – et qui continue à l’heure où nous écrivons – n’est pas sans rappeler celui qui s’est passé en Angleterre, où l’évêque conciliaire local, Mgr Egan, a été invité à diriger les enfants dans la prière du chapelet dans la chapelle (2). Non seulement il n’a pas été donné tord au directeur de l’Ecole, monsieur l’abbé John Brucciani, mais les sœurs oblates qui ont refusé de participer à ce scandale ont été exclues.

La ligne franchement libérale imprimée par Mgr Fellay a gravement contaminé les esprits et les rangs de la FSSPX, et ce fait supplémentaire montre in concreto la profondeur du mal. Il ne suffira pas de ne pas valider un accord déjà entériné à 90% pour redresser une situation désastreuse, mais de revenir sans ambiguïté sur des décisions et des actes qui blessent profondément la profession de la Foi, qui contaminent les esprits et sèment la division.

Nous ne pouvons qu’encourager nos lecteurs à prier intensément pour la FSSPX, pour qu’elle soit de nouveau cette forteresse aux murs épais qui nous protège de l’infestation libérale. Tant que dure l’épreuve de cette terrible crise qui secoue l’Eglise, le devoir est de nous protéger pour transmettre la Foi à nos enfants et à tous ceux qui veulent trouver refuge dans l’enceinte de la Tradition.

Christian LASSALE

1 – Lettre de l’abbé Wuilloud

2 – Lettre de Soeur Marie-Elizabeth

Jeudi 4 avril 2019

Chers parents,

Comme promis à certains d’entre vous, je voudrais vous donner un résumé de ce qui a motivé ma démission de la Fraternité Saint-Pie X, vingt-cinq ans après avoir reçu l’habit des sœurs oblates.

Depuis l’acceptation par la Fraternité, en avril 2017, de «l’accord sur les mariages» offert par le pape François, j’avais la conviction que la Fraternité ne protégeait plus, de l’Église moderniste, ses fidèles. On nous disait, de plus en plus, que l’Église catholique et l’Église officielle ne formaient qu’une seule et même chose, les deux étant visibles, alors que la profession de la vraie Foi est le premier critère pour être membre de l’Église catholique, un critère auquel les évêques modernistes, par exemple, ne correspondent pas. J’ai commencé à me sentir très mal à l’aise d’appartenir à la Fraternité, car cela signifiait soutenir ces nouvelles idées que Mgr Lefebvre avait clairement réfutées et contre lesquelles il nous avait souvent mis en garde en langage clair.

On m’a conseillé d’attendre le prochain Chapitre général de la Fraternité, prévu en juillet 2018, avant de prendre une décision qui changerait ma vie, ce que j’ai fait. On s’attendait à ce qu’un nouveau Supérieur Général inverserait l’orientation, vouée à l’échec, de la Fraternité.

Cependant, j’étais bien consciente que la mission du Supérieur Général est de mettre en œuvre les décisions du Chapitre. J’ai donc attendu la publication des Actes du Chapitre pour me décider. Le 18 septembre, nous avons reçu des extraits des Actes du Chapitre. Ils concernaient les mariages, les relations de la Fraternité avec Rome et la prélature. À la fin de cette lecture, tous mes doutes s’étaient évanouis et j’étais sûre de devoir quitter la Fraternité Saint-Pie X si je voulais rester fidèle à l’enseignement et aux recommandations de notre Fondateur. La demande de la délégation aux évêques modernistes pour les mariages était obligatoire pour tous les prêtres de la Fraternité; on nous a recommandé de pratiquer une «attitude charitable» à l’égard de tout évêque, membre du clergé ou fidèle sans autre précision, tant qu’il est “amical envers la tradition”. Cela ouvrait la porte à tout et n’importe quoi en termes de collaboration avec le clergé et les laïcs qui ne sont pas pleinement engagés dans la défense de la tradition catholique. Vous savez quels fruits ces notions délibérément vagues ont porté à la Saint Michael’s School lorsque le directeur a invité l’évêque conciliaire diocésain pour diriger la prière des enfants dans notre chapelle, après avoir réuni pour lui un bouquet spirituel comme expression de «notre gratitude». Gratitude pour quoi? Pour avoir dit lors d’un forum interconfessionnel que les chrétiens catholiques ne nient pas la liberté morale de choisir pour ou contre la Vérité de Christ ? Source

En un mot, une déclaration de ce qu’est la liberté religieuse, en totale contradiction avec les paroles de Notre-Seigneur (Marc 16-16). Ou la gratitude d’avoir demandé aux musulmans de prier (qui?) pour nous ?

Mais pour revenir à la chronologie des événements, ce soir du 18 septembre, j’ai décidé de quitter la Fraternité. Cependant, ceci se passa à la fin de la première semaine de la nouvelle année scolaire et il était évident que partir à ce moment-là n’était pas une option. Alors, pour le bien des enfants et de vous, chers parents, j’ai décidé de rester jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Un jour de février, le directeur m’a dit qu’il avait invité l’évêque moderniste de Portsmouth pour venir visiter l’école. Il m’a demandé d’organiser un bouquet spirituel pour lui, ce que j’ai accepté de faire, n’ayant aucune idée que cela voulait dire «en gratitude». J’ai néanmoins décidé de préparer les enfants à se méfier de l’évêque qui avait besoin de prières et de sacrifices, ayant posé des actes comme dire la nouvelle messe et distribuer la Sainte Communion dans la main.

Lors de la réunion suivante du personnel, l’abbé Brucciani a dit au personnel que non seulement Monseigneur Egan visiterait l’école, mais qu’il dirigerait en outre les enfants dans la prière du chapelet dans la chapelle. J’ai levé la main et dit que je n’irais pas prier avec l’évêque diocésain dans notre chapelle. Bien que le directeur et le supérieur du district aient passé beaucoup de temps et d’énergie à essayer de convaincre les Sœurs qu’il n’y avait aucun problème dans leur projet, le 8 mars, aucune des Sœurs ne s’est rendue à chapelle pour le chapelet dirigé par l’évêque, chacune ayant décidé de son propre chef qu’elle ne pouvait pas, en conscience, assister à cet événement. Cette abstention devait déclencher plus de pression sur les sœurs.

Ceci aurait été quelque chose à offrir et je serais toujours à l’école si les choses en étaient restées là.

Cependant, après la visite de Mgr Egan, le directeur a dit aux enfants, dans un sermon du mercredi, que l’évêque de Portsmouth était un homme de bonne volonté, qu’il n’était pas méchant. Evidemment, si vous dites à un enfant qu’une baie n’est pas mauvaise, il la mettra en bouche, car cela signifie que c’est bon, ou du moins sans danger. Mais un évêque moderniste n’est pas un prédicateur inoffensif (voir ci-dessus). Il apporte avec lui tout l’esprit nuisible de Vatican II, destructeur de la foi catholique. À ce stade, il m’est apparu clairement que la confiance des enfants était orientée au profit d’une personne qui ne la méritait pas, qui possédait tous les attributs d’un évêque catholique, mais pas la Foi d’un évêque catholique. Comment les enfants peuvent-ils discerner la fraude? D’autre part, comment les enfants, qui connaissent le problème de Vatican II, pourraient-ils comprendre qu’un de ses fidèles porte-parole avait dirigé leur prière dans notre chapelle catholique? Comme l’abbé John Brucciani m’avait, un peu auparavant, donné l’ordre de ne pas parler de Monseigneur Egan aux enfants, je me suis rendue compte que je ne serais plus capable de protéger la Foi des enfants de cet empoisonnement subtil de leur Foi et de la lente subversion de leur confiance à la fois en leurs parents, leurs sœurs ou leurs prêtres, selon le choix que leur compréhension limitée les amènerait à faire.

Dans de telles circonstances, ma présence à l’école n’avait plus aucun sens car je n’étais pas là tout d’abord pour donner un enseignement académique, mais pour enseigner la Foi catholique et favoriser la vie spirituelle et morale catholique dans mes jeunes élèves.

De plus, chaque jour de ma présence sur le campus, en habit d’Oblate de la Fraternité, était une approbation tacite de la direction de l’école, ce qui était devenu contraire à ma conscience.

En conséquence, j’ai décidé de quitter l’école pendant la Semaine Sainte pour avoir ainsi le temps de préparer mes très jeunes élèves et toute l’école primaire à mon départ. J’ai parlé officieusement au directeur de ma décision un peu avant sa réalisation afin que lui, aussi, ait un peu de temps (cinq semaines) pour préparer le début du troisième trimestre.

Le 25 mars, j’ai transmis ma démission au Supérieur Général de la Fraternité.

Le 27 mars, le deuxième assistant du Supérieur Général est venu dans notre école pour écouter ce que j’avais à dire sur la situation dans notre école et notre paroisse en général et, plus spécifiquement, au sujet de «la crise Mgr Egan ». Il m’a proposé de retirer ma démission, ce qui était hors de question. Sa conclusion fut que je devais partir «le plus tôt possible». Le lendemain matin, je n’ai pas été autorisée à me rendre à l’école afin d’éviter de créer des remous.

Le 30 mars, j’ai quitté l’école et la nouvelle Fraternité Saint-Pie X pour pouvoir observer fidèlement ce que j’avais promis d’observer le jour de mon engagement dans cette Fraternité bien-aimée, telle que fondée par Mgr Lefebvre.

En ce moment, je suis très bien accueillie par les fidèles de la Mission Saint-Grégoire de l’abbé King à Southport. Je peux assister à la messe tous les jours et préparer la prochaine étape de ma vie religieuse.

Je tiens à vous remercier du fond du cœur pour votre soutien vraiment merveilleux au cours des derniers jours de ma présence à Saint Michael’s School. Cela m’a aidé à traverser ces heures douloureuses. J’ai été frappée par le chagrin que beaucoup d’entre vous ont exprimé d’une manière ou d’une autre. Cela m’a rendu plus consciente du lien fort de la Charité qui nous unit en Notre Seigneur Jésus-Christ et que nous avons tissé ensemble au cours des quinze dernières années. Ce lien reste intact, il a peut-être même gagné en force alors que nous partagions la douleur d’une séparation brutale. Je vous garde tous dans mes prières, surtout pendant la Messe. S’il vous plaît, continuez à prier pour moi aussi !

Que Notre-Dame vous garde tous dans son Cœur Douloureux et Immaculé qui sera toujours notre point de rencontre.

Cordialement,

Sœur Mary-Elizabeth

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