Quel étrange calendrier…
Dimanche 25 mai, les électeurs étaient appelés aux urnes avec le résultat que l’on sait.
Lundi 26 mai, Jérôme Lavrilleux, tout juste élu député européen, reconnaît en direct sur BFMTV que des prestations fournies par la société Bygmalion ont été indûment facturées à l’UMP. Auparavant, c’est l’avocat de la société Bygmalion qui, au cours d’une conférence de presse, avait accusé l’UMP d’avoir contraint la société à présenter de fausses factures pour maquiller les comptes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. La police perquisitionne le siège de l’UMP.
Mardi 27 mai, le bureau politique extraordinaire de l’UMP contraint Jean-François Copé à démissionner de la présidence de l’UMP. Toute la direction de l’UMP démissionne dans la foulée, confiant la direction intérimaire du parti à un triumvirat composé de Juppé, Raffarin et Fillon.
Posons maintenant la question qui fâche. Si les événements des 26 et 27 mai s’étaient déroulés les 23 et 24 mai, quel aurait été le score du Front National dimanche soir ? Il ne s’agit pas de faire de la politique fiction mais de constater que le scandale Bygmalion couvait depuis plusieurs jours et qu’il a été décidé d’attendre le lendemain des élections pour le laisser exploser. Cela s’appelle une manipulation. Car c’est priver les Français d’un élément déterminant pour analyser le paysage politique au moment de se rendre dans l’isoloir.
Sans le scandale Bygmalion, le résultat des urnes a été qualifié par de nombreux protagonistes de « séisme politique ». Si le scandale Bygmalion avait été révélé auparavant, aucune digue n’aurait résisté et le vote de colère aurait tout submergé. Ni l’UMP, ni le PS, ni les médias du système n’y avaient intérêt…
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