La fête de l’épiphanie, qui a existé en Orient et dans certaines églises d’Occident avant de pénétrer à Rome, semble bien avoir été à l’origine une fête de la Nativité; le 6 janvier était donc à peu près équivalent, pour ces églises, de ce qu’était Noël, le 25 décembre, pour l’Église romaine.
Introduite à Rome dans la seconde moitié du IVe siècle, la fête de l’épiphanie y est devenue « le complément et comme le couronnement de celle de Noël ».
Ce que l’Église célèbre aujourd’hui, c’est la manifestation de Notre-Seigneur au monde entier et l’Immense rayonnement du mystère de l’Incarnation. Saint Léon, et avec lui toute la tradition chrétienne, a vu dans les Rois Mages qui accourent auprès du Christ les prémices de la gentilité: ils engagent l’avenir et entraînent à leur suite tous les peuples de l’univers, si bien que le mystère de l’épiphanie, manifestation du Christ au monde, embrasse toute l’histoire du monde: c’est un mystère dont les Mages ont marqué le commencement, mais qui ne cesse de se développer au fur et à mesure que l’Église s’étend. C’est tout le sens de la grandiose prophétie d’Isaïe que la liturgie nous donne en lecture à la fois comme épître de la messe et au 1er nocturne de Matines. Saint Léon ne manque pas d’y faire allusion.
Ce sont encore les fruits et conséquences du mystère de l’Incarnation, que chante l’Église dans l’antienne du Magnificat aux lies Vêpres, en ajoutant à la vocation des Rois Mages son union avec le Christ, figurée par les noces de Cana, et le baptême de ses enfants, annoncé par celui du Seigneur dans les eaux du Jourdain.
Les rois mages, riches et puissants, viennent adorer Dieu dans cet enfant humble et pauvre couché dans la paille d’une étable, entre un âne et un bœuf. Il lui offre de la myrrhe, le reconnaissant ainsi comme homme, de l’or, l’acceptant comme roi, et de l’encens, adorant ce Dieu.
C’est aussi cette réalité que nous rappelle la crèche : celle d’un enfant, homme parmi les hommes pour partager la condition humaine, celle d’un roi, appelé à régner sur le cœur de chacun d’entre nous mais également sur les nations, celle d’un Dieu, au dessus des créature que nous sommes. On comprend mieux la haine que soulève une simple crèche.
Xavier Celtillos
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