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Une russe blanche reçue triomphalement par Vladimir Poutine au Kremlin durant une semaine après qu’elle ait demandé au président russe de lui donner un passeport russe. Elle a été durant une semaine la grande vedette des chaines de télévision dans son pays natal.

Irina Vladimirinovna von Dreier, dont le nom francisé est devenu Irène de Dreyer est née à Moscou en 1915 sous le règne du tsar Nicolas II. descendante de la Grande Catherine: Catherine II de Russie, la petite fille a ensuite du fuir la capitale russe à l’âge de deux ans pour suivre ses parents en Crimée, où l’armée blanche s’était repliée.  De Crimée elle a pris le bateau pour rejoindre Constantinople (Istanbul) à l’âge de 5 ans, quittant pour 95 ans son pays natal. Après un passage à Berlin ses parents se sont installés à Paris.

A l’approche de ses cent ans Irène a souhaité retrouver la nationalité russe et sa requête a soulevé l’enthousiasme au Kremlin. Ci-dessus, Irène présente son passeport tout neuf dans sa petite chambre de la maison de retraite de Mégéve où elle vit à présent en France. Non seulement Irène a pu retrouver un passeport russe, mais en plus elle a été invitée personnellement par le président Poutine qui l’a accueillie durant toute la semaine dernière, lui déroulant le tapis rouge devant les caméras des  télévisions.

Son père Vladimir était général dans l’armée du tsar, avant de rejoindre la Grande Armée Blanche qui s’opposa durant la Révolution d’Octobre aux forces bolcheviks, il allait ensuite fuir avec sa famille en Europe et s’établir en France à Paris comme négociant en vins.

La future baronne Irène de Dreyer a quitté Moscou en compagnie de sa mère et de son petit frère à l’âge de 2 ans. La famille s’installe dans un premier temps en Crimée, durant les combats, avant de rejoindre Constantinople.

La famille d’abord installée à Berlin en 1920 s’installe ensuite à Paris .

« Mon père parlait bien le français et il avait toujours rêvé de voir les grands boulevards, se souvient Irène. Nous avions trouvé un appartement rue du Faubourg Saint-Honoré, juste en face de la grande entrée de l’Élysée, c’est là que j’ai passé ma jeunesse ». « Je me souviens du sud de la Russie, du bateau pour Constantinople, de Berlin bien sûr dont je me rappelle encore notre adresse, mais de ma ville natale, je n’ai que des photos de moi sur les genoux de mon père, habillé en uniforme, devant ce qui devait être notre maison ».

Irène de Dreyer est arrivée à Moscou mardi dernier, le jour de son centième anniversaire, par jet privé et médicalisé, aux frais de sa patrie de naissance. Elle avouait à son départ de Haute-Savoie ne pas très bien s’expliquer comment sa simple demande de passeport avait pu se transformer en un voyage de rêve.

En effet, elle avait tout simplement déposé une requête auprès des autorités russes pour obtenir un passeport. Mais c’est l’ambassadeur de Russie lui-même, Alexandre Orlov, qui est venu lui remettre en personne son passeport russe lors d’une soirée privée organisée au Fer à Cheval, l’un des palaces de Megève, tenu par Marc Sibuet et Regina, la fille d’Irène. Une soirée sous les caméras des chaînes de télévision russes. C’est fin novembre que Vladimir Poutine a signé le décret lui rendant sa nationalité. Les Russes aiment beaucoup retourner vers leur passé volé et Irène a été attendue comme une star avec les honneurs d’un chef d’État. Elle a pu assister au spectacle du Bolchoï dans la loge impériale, prendre une collation au fameux café Pouchkine durant cette semaine de rêve, après une grandiose cérémonie de réception au Kremlin de Moscou. Sans oublier une dégustation à la Maison du caviar. Elle a pu aussi découvrir la maison de sa naissance dont elle n’avait qu’une photo sur les genoux de son général de père, opposant farouche des communistes. Le traumatisme de l’exil a mis la Russie entre parenthèses durant la période de l’URSS proclamée dés 1922, ses parents ayant adopté la France comme leur patrie; « un pays où ils pouvaient travailler, et où leurs enfants pouvaient faire des études convenables ». Car en URSS les enfants de la noblesse qui n’avaient pas pu fuir, n’étaient pas autorisés à poursuivre leurs études.

Irène a été mariée trois fois et a eu sept enfants, qui ont essaimé dans le monde entier. C’est son fils Thomas qui a commencé à s’intéresser à la vie de ses ancêtres et à ressuscité le passé douloureux de la Russie sous domination communiste qui aujourd’hui fait partie de l’Histoire. A ce moment-là l’idée de retrouver la nationalité russe s’est imposée à Irène à l’approche de ses cent ans. Une centenaire qui n’oubliera pas son fabuleux retour au sources pour son centième anniversaire. Une Russie heureuse de renouer avec son passé et avec tous les habitants dispersés de Russie. Irène de Dreyer est arrivée à l’aéroport de Moscou en compagnie de son fils Thomas.

 

 

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