Touché, après une longue résistance, par la parole que lui répétait constamment son ami saint Ignace: « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme », fut un des fondateurs de la Compagnie de Jésus et devient l’un de ses plus zélés coopérateurs. « Allez par le monde entier, et prêchez la bonne nouvelle à toute créature », dit l’Évangile. « Leur voix est allée par toute la terre, jusqu’aux extrémités du monde », ajoute l’épître. Ce fut le programme de toute la vie de saint François Xavier, « dont la prédication et les miracles firent entrer dans l’ « Église les peuples des Indes » (1541). Les dix années qu’il passa en Extrême-Orient constituent une des épopées les plus fantastiques de l’Histoire missionnaire: fondateur de missions, de collèges et de séminaires, prédicateur populaire, ambassadeur auprès des princes païens, Xavier parcourut l’Inde méridionale, Ceylan, la presqu’île de Malacca et les îles Moluques, partout prêchant, confessant, instruisant, baptisant.
Attiré vers le Japon, il y aborda en 1551 et, traversant les principales villes du royaume, commença l’évangélisation de ce peuple qui n’avait jamais entendu parler de Jésus-Christ. Le dernier projet de Xavier était de pénétrer dans l’immense Empire de Chine: mais, parvenu à l’île de Sancian, en face du port de Canton, il mourut d’épuisement, le 2 décembre 1552, âgé seulement de 46 ans.
Canonisé en 1622, en même temps que saint Ignace, saint Francois-Xavier fut proclamé par la suite Patron principal de tous les missionnaires travaillant en terre païenne.
Saint François-Xavier fait parti du groupe des 7 jeunes étudiants qui fondèrent les jésuites, le 15 août 1534, à l’issue de la messe célébrée à Montmartre dans la Crypte du martyrium de saint Denis. Ils prononcèrent les vœux de pauvreté et chasteté et le troisième de se rendre dans les deux ans en pèlerinage à Jérusalem pour y convertir les infidèles.
A l’heure du pape François qui a en horreur le « prosélytisme » et où les jésuites essayent de réinventer un saint François-Xavier pétri d’œcuménisme, il est bon de rappeler que Saint François-Xavier écrivit au roi du Portugal pour lui demander d’établir l’Inquisition à Goa. La première de ces lettres est perdue, mais nous connaissons son existence par une deuxième, où le saint réitéra sa demande en ces termes :
“Sire, j’ai déjà écrit à votre Majesté par une autre route, au sujet du grand besoin de prédicateurs aux Indes ; par suite de leur absence, beaucoup de nos Portugais ont perdu la foi. De toute l’expérience ramassée dans les places fortes que j’ai visitées, je puis vous dire que ce trafic continuel avec les infidèles et notre manque déplorable de dévotion font que les avantages temporels sont bien plus estimés que les mystères du Christ notre Rédempteur et Sauveur. Les femmes indigènes, épouses ou maîtresses des marchands, et leurs enfants métis se contentent de dire qu’ils sont portugais de sang, mais non de religion, et cela à cause du manque de missionnaires pour leur enseigner la loi du Christ. Pour protéger la vie chrétienne de ceux qui ont été baptisés dans la foi, il faudrait encore que votre Altesse ordonne l’établissement aux Indes de la Sainte Inquisition. Bien des chrétiens de nom, dispersés au loin dans les diverses forteresses, vivent ouvertement comme des juifs ou des Mahométans, sans aucune crainte de Dieu ni honte devant les hommes.”
P. James Brodrick, l’historien anglais qui fait état de cette lettre (Saint François Xavier, Spes, 1954, p. 235-236) le commente ainsi :
“Ces lignes montrent clairement que François ne désirait nullement l’Inquisition pour forcer juifs ou musulmans à se convertir, mais pour maintenir les chrétiens dans leur foi, et les protéger aussi bien contre une incessante propagande religieuse, que contre l’oppression de marchands portugais sans scrupules.”
“Dans son idée, l’hérésie était le plus grand malheur au monde, car elle entraînait la damnation de l’âme. Il ne pouvait rien supporter de ce genre et se sentait prêt à tout faire pour l’empêcher, quitte à dresser des bûchers. Cette attitude est le revers de l’amour passionné pour les âmes qui consumait son cœur avec une ardeur que les incroyants ou les modernes philanthropes ne peuvent soupçonner. Au lieu de juger saint François sur le fait de l’Inquisition, il serait plus raisonnable de comprendre l’Inquisition selon l’opinion de saint François. Que des hommes tels que François et Ignace n’aient trouvé aucune injustice dans les agissements du tribunal, bien qu’Ignace en ait fréquemment subi le courroux, c’est un argument que ne doivent pas mépriser ceux qui cherchent la vérité plutôt que les légendes passées.” (p. 91.)
Depuis, le reniement opéré par le concile Vatican II a détruit les missions et l’esprit apostolique et les hommes qui détiennent les postes dans l’Eglise cherchent une union chimérique faisant fi de la doctrine catholique.
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