QUIS EST ISTE REX GLORIÆ ?
Conférence spirituelle, le deuxième dimanche
de la Passion ou dimanche des Rameaux
Exsulta satis, filia Sion, jubila filia Jerusalem. Ecce Rex tuus venit tibi. [Za 9, 9]
Les célébrations solennelles de la Semaine Sainte commencent par l’entrée triomphale de Notre-Seigneur à Jérusalem, salué comme Roi d’Israël. La Sainte Église, peuple de la Nouvelle et Éternelle Alliance, fait sien le tribut d’honneurs publics à son Seigneur : Hi placuere tibi, placeat devotio nostra : Rex bone, Rex clemens, cui bona cuncta placent. [Leurs vœux furent agréés ; que notre dévotion le soit aussi, Roi de bonté. Roi de clémence, à qui tout ce qui est bon plaît toujours.]
Cependant, comme pour souligner à quel point la masse [la multitude] est inconstante et manipulable, nous voyons aujourd’hui la foule en fête avec des rameaux de palmier et d’olivier, et quelques jours plus tard, nous l’entendrons crier le Crucifige et envoyer ce même Roi à la mort, sur l’échafaud réservé aux esclaves.
Nous ne savons pas si ceux qui ont accueilli avec jubilation le Seigneur aux portes de la Ville Sainte étaient les mêmes que ceux qui se sont rassemblés devant le Prétoire et ont été incités par les Grands Prêtres et les scribes du peuple ; mais il n’est pas difficile de supposer – également sur la base d’autres épisodes similaires au cours de l’histoire – que beaucoup étaient présents en ces deux occasions, pour le simple plaisir d’assister à un événement, de suivre la foule, de « prendre un selfie » dirions-nous aujourd’hui. D’autre part, n’étaient-ce pas les mêmes Hébreux dans le désert qui se sont faits un veau d’or, tandis que Moïse recevait les tables de la Loi sur le Sinaï ? Et combien d’autres fois ces mêmes Juifs qui avaient acclamé le Dieu d’Israël ont-ils fini par accueillir œcuméniquement les prêtres de Baal et se souiller auprès des idolâtres, méritant les châtiments annoncés par les Prophètes, puis se repentant de leur infidélité, pour recommencer peu de temps après ? C’est la masse, chers frères ; la foule qui assiste à la multiplication des pains et des poissons, à la guérison des lépreux, des estropiés, du serviteur du centurion et à la résurrection de Lazare, mais qui se rassemble ensuite sur le chemin qui mène au Golgotha pour insulter et cracher sur Notre-Seigneur, ou même simplement pour regarder, ut videret finem (Mt 26, 57) : pour voir comment cela allait se terminer.
Qui était absent lors de l’entrée royale du Seigneur à Jérusalem ?
Les autorités civiles et religieuses, tout comme les puissants, étaient absents lors de la Naissance du Sauveur dans cette grotte de Bethléem, dans la nuit du 25 décembre, il y a deux mille vingt-quatre ans. Il n’y avait pas les Grands Prêtres, ni les scribes, ni Hérode ; lesquels, en réalité, n’étaient même pas considérés comme de véritables autorités, puisque les Grands Prêtres Anne et Caïphe ainsi que le roi Hérode étaient arrivés au pouvoir par la fraude et des nominations manipulées – nihil sub sole novi – et ne représentaient donc pas le pouvoir légitime[1]. En particulier, Caïphe n’était pas de la maison d’Aaron – la tribu sacerdotale des Juifs – mais avait été nommé Pontife par Valerius Gratus en 25 apr. J.-C. et avait réussi à rester en fonction jusqu’en 36 apr. J.-C., date à laquelle il fut déposé par le gouverneur de Syrie Lucius Vitellius. Il s’agit donc d’une nomination impériale, et non d’un droit héréditaire tel qu’établi par Dieu et tel qu’il a été effectué sans interruption depuis à l’époque des Maccabées (1 Mac 10, 20), lorsque Jonathan assuma le pontificat. Même le roi de Galilée n’était pas légitime, car sa nomination avait été décidée par son père Hérode le Grand qui partagea le royaume entre ses fils Archélaüs (qui reçut l’autorité sur la Judée, l’Idumée et le sud de la Samarie), Hérode Philippe (qui reçut l’autorité sur la région nord-est de la mer de Galilée) et Hérode Antipas (qui fut nommé tétrarque de Galilée et de Pérée). Hérode Antipas régna de 4 av. J.-C. à 39 apr. J.-C. au nom de l’autorité impériale et pouvait donc être considéré plus comme une marionnette au service de Rome que comme un véritable souverain. Il ne devait pas être très différent d’un Trudeau ou d’un Macron des temps modernes, élevés par le Forum Économique Mondial et mis par l’État profond au service des intérêts de l’élite au Canada ou en France. D’autre part, Hérode avait également été à la cour impériale de Rome, où il avait entamé une liaison avec Hérodiade, épouse de son frère Philippe, et qu’il avait ensuite épousée – en violation de la Loi mosaïque – méritant la condamnation du Baptiste, qui fut arrêté et exécuté pour cela. Le fait que Notre-Seigneur n’ait pas voulu répondre à Hérode, à qui Ponce Pilate l’envoya pour être juger car il était sous sa juridiction, confirme que le Christ Lui-même considérait son autorité comme illégitime.
En Israël, à l’époque du Christ, il n’y avait donc pas d’autorité religieuse ni civile réelle. Pourquoi cette absence, cette vacatio ? Et pourtant, les Juifs ont reconnu les Grands Prêtres et Hérode, tout comme aujourd’hui on reconnaît Bergoglio et les chefs de gouvernement des nations, bien que leur éloignement du vrai pouvoir voulu par Dieu soit évident. La réponse que nous pouvons donner, c’est que la Providence a voulu que la venue secundum carnem de Notre-Seigneur montre que c’était Lui le vrai Roi et Pontife, non seulement comme auteur et garant de l’autorité terrestre, mais aussi comme détenteur légitime de cette autorité par droit divin, droit divin par naissance et, peu après, droit divin par conquête. C’est la raison de l’absence de rois, de pontifes et de scribes juifs, tant à la Naissance du Christ qu’à son Épiphanie et à son entrée à Jérusalem.
Essayons maintenant, chers frères, d’observer la scène qui se déroule devant nous.
C’est le 10 du mois de Nisan, six jours avant la Pâque, lorsque la Loi prescrit aux Juifs de se procurer l’agneau pascal. Nous voyons donc ici l’Agnus Dei – selon les paroles de Jean-Baptiste (Jn 1, 29) – qui, cinq jours plus tard, à la neuvième heure du Vendredi Saint – c’est-à-dire du Parasceve – expirera sur la Croix, en même temps que les Juifs embrochaient l’agneau pour le faire rôtir, en souvenir de la fuite d’Égypte et de la traversée de la Mer Rouge vers la terre promise. Ce symbolisme ne pouvait échapper aux yeux du peuple fidèle.
Assis sur l’âne bardé, comme le roi Salomon au moment de son couronnement (1 R 1, 38-40) ; honoré sur son passage avec des branches de palmier et des manteaux étendus sur le sol (2 Rois, 9-13), le Christ résume en Lui-même toute l’autorité terrestre, temporelle et spirituelle, Se manifestant dans Sa plenitudo potestatis et étant loué par le peuple : Benedictus qui venit in nomine Domini, s’exclame le pueri Hebræorum. Hosanna filio David, c’est-à-dire au descendant de la maison qui régnait autrefois, au Messie promis, à celui qui a été préfiguré par le prophète Zacharie (Za 9, 9) :
Tressaille d’une grande joie, fille de Sion !
Pousse des cris d’allégresse, fille de Jérusalem !
Voici que ton Roi vient à toi ;
Il est juste, lui, et victorieux ;
Il est humble, monté sur un âne,
sur un ânon, petit d’une ânesse.
Comme on peut le voir dans le récit évangélique, le couronnement du Seigneur a lieu sur le Mont des Oliviers, à moins de trois kilomètres de la Ville Sainte, et le cortège royal se dirige vers le Temple, rappelant le psaume 23 :
Portes, élevez vos linteaux ;
élevez-vous, portes antiques :
que le Roi de gloire fasse son entrée !
Quel est ce Roi de gloire ?
Le Seigneur fort et puissant,
le Seigneur puissant dans les combats.
Portes, élevez vos linteaux ;
élevez-vous, portes antiques :
que le Roi de gloire fasse son entrée !
Quel est ce Roi de gloire ?
Le Seigneur des armées,
voilà le Roi de gloire !
L’offrande d’une victime sur l’autel, présentée alors qu’il fait déjà soir (Mc 11, 11), fait allusion à l’imminence de la Passion de Notre-Seigneur. On imagine l’inquiétude que cette manifestation massive a suscitée chez les autorités. Et ce n’est pas une coïncidence : ce rite civil et religieux – caractérisé par la répétition d’un cérémonial précis bien connu des prêtres et des scribes – devait en quelque sorte représenter la restauration du royaume juif en vue de la Passion, afin que ce soit le Roi et Grand Prêtre d’Israël qui monte sur l’autel du Golgotha pour S’offrir à la Majesté du Père en rançon des péchés de son peuple. Nous verrons de nouveau le Seigneur, revêtu d’habits royaux – le manteau écarlate et la couronne, quoique d’épines – Se présenter à la Loge du Prétoire. Ecce rex vester (Jn 19, 13), dit Pilate aux Juifs, qui répondent, confessant la vacance de David sur le trône : Non habemus regem, nisi Cæsarem (ibid., 14). Et encore, dans le Titulus Crucis, la même vérité est réaffirmée : Jesus Nazarenus, Rex Judæorum (ibid., 19). En effet, si le Christ n’avait pas été reconnu comme Roi et Pontife dans l’acte suprême du Sacrifice, Il n’aurait représenté devant le Père ni les individus ni les nations qui ont été l’objet de la Rédemption.
Si nous devions établir un parallèle entre ces événements et ceux d’aujourd’hui, nous pourrions trouver une analogie troublante entre l’action du Sanhédrin et l’usurpation du pouvoir par la Hiérarchie Catholique à Rome.
Imaginez ce que pourrait être, aujourd’hui, l’inquiétude de certains prélats – et de Bergoglio lui-même – face à la menace d’être découverts dans leur fraude par le Christ Lui-même, qui vient reprendre cette autorité usurpée et exercée non pas pour ouvrir les Écritures aux fidèles, mais pour les maintenir dans l’ignorance et pour assurer à eux-mêmes le maintien du pouvoir. Pensez-vous que la réaction serait si différente de celle du Sanhédrin, excité par le peuple survenu à Jérusalem pour proclamer Roi un prophète méconnu de Galilée ? Que pensez-vous que dirait le nouveau Caïphe lorsqu’il verrait son prestige en tant que Grand Prêtre menacé et révélée la tromperie qui l’a amené au pouvoir ? Quelle serait sa réaction en se voyant rappeler qu’il est le vicaire d’une autorité qui n’est pas la sienne, et non le maître ? Pensez-vous qu’il accepterait de renoncer à la papauté qu’il usurpe, afin de permettre au Seigneur de monter sur le Trône, au nom duquel il devrait gouverner l’Église ? Ou ne s’adresserait-il pas plutôt aux autorités civiles, en faisant comprendre aux fonctionnaires et aux politiciens corrompus qui le reconnaissent comme pape que ce Galiléen menace également leur pouvoir, qui a également été usurpé ? N’invoquerait-il pas l’intervention de l’armée pour réprimer la révolte et condamner le Seigneur à mort pour sédition et haute trahison ? Au contraire, ne vous semble-t-il pas que la raison de la condamnation est précisément qu’Il a osé Se proclamer Roi et Fils de Dieu – quia Filium Dei se fecit (Jn 19, 7) – dans un monde qui se dit démocratique et qui ne reconnaît pas d’autre roi que César – c’est-à-dire la puissance païenne d’un envahisseur – ni d’autre dieu que l’homme ? Et dans ce cadre pas trop hypothétique, comment les médias de masse rapporteraient-ils la nouvelle, en supposant que la censure ou une loi contre les hate speech [discours de haine ] n’empêchent pas les gens d’en parler et prétendre que rien ne s’est passé ?
Selon certains Pères, la procession triomphale du Christ à Jérusalem est composée de deux groupes : dans le sens allégorique des Écritures, ceux qui précèdent le Seigneur sont les Israélites, et ceux qui Le suivent sont les païens convertis. Et peut-être y avait-il aussi parmi les Juifs des Zélotes qui espéraient une révolte populaire contre l’envahisseur romain et qui ensuite abandonneront le Seigneur lorsqu’il sera clair pour eux qu’Il ne se laisserait pas instrumentaliser politiquement : ce seraient eux, déçus dans leurs attentes révolutionnaires, qui crieraient alors à le Crucifige.
Nous avons donc trois catégories de personnes : ceux qui ont salué le Christ, ceux qui ont crié le Crucifige, et ceux qui ont fait les deux. Les premiers sont fidèles, les seconds sont infidèles et perfides, les troisièmes sont d’une médiocrité désolante. Demandons-nous donc : parmi qui aurais-je été ? Peut-être pas parmi la foule soulevée par le Sanhédrin pour extorquer à Pilate la sentence de mort du Christ : ce sont les ennemis déclarés de Dieu qui n’hésitent pas à invoquer son Sang, dans le vertige de leur aveuglement. Au contraire, nous aurions dû être parmi ceux qui ont loué le Seigneur et qui, pendant la Passion, étaient avec Jean, Marie et les Saintes Femmes au pied de la Croix. Mais souvent, douloureusement, nous devons reconnaître que notre infidélité – comme celle du peuple qui fut l’élu – nous conduit à nous ranger du côté du Christ lorsqu’Il triomphe, et à crier contre Lui ou à nier que nous Le connaissons – comme Pierre – lorsqu’Il est arrêté, jugé, ensanglanté, couronné d’épines, habillé comme un fou et couvert d’opprobres. Catholiques engagés sous Pie XII et modernistes tièdes avec le Concile ; défenseurs héroïques de la Foi en temps de paix dans une nation catholique, et exécuteurs muets de la mentalité mondaine en temps de persécution dans des États anticatholiques ; fidèles de l’ancienne Messe quand Benoît XVI la permet, et exécuteurs scrupuleux de Traditionis Custodes quand le jésuite de Sainte-Marthe en limite la célébration ou l’interdit.
Mais pourquoi – je me demande – cette intolérance pour le transcendant ?
Pourquoi cette répulsion pour le sacré, et donc aussi pour le caractère sacré de l’autorité du Christ, Roi et Pontife, qui fait irruption dans notre humanité ? Qu’est-ce qui trouble tant la puissance des Grands Prêtres au temps de Notre-Seigneur ? Qu’est-ce qui a tant troublé le pouvoir des institutions civiles depuis plus de deux cents ans, et celui du Sanhédrin moderniste depuis soixante ans ? Je crois que la réponse se trouve dans notre orgueil, pauvres et misérables mortels, qui ne voulons pas accepter et nous soumettre à la puissance du Christ parce que nous savons que si nous le faisions, il n’y aurait plus de place pour nos intérêts particuliers, pour nos intérêts mesquins, pour notre soif de pouvoir. En fin de compte, c’est le Non Servian de Lucifer qui se perpétue dans l’Histoire, dans la tentative tragique de subvertir l’ordre divin et dans l’illusion encore plus tragique de pouvoir se suffire à soi-même, de considérer le monde comme un but et non comme un lieu de passage, de pouvoir créer pour nous-mêmes un Paradis sur terre dans lequel liberté, fraternité et égalité soient la contrepartie humaine de Foi, Espérance et Charité. Nous craignons que le Christ règne, parce que nous savons que là où l’autorité appartient au Christ et est conforme à Sa Loi, ce n’est plus nous qui commandons, et le pouvoir que nous administrons en tant que lieutenants du Christ ne peut pas être utilisé comme un prétexte derrière lequel cacher notre présomption insensée d’être sicut dii. Et cela est vrai aussi bien dans le domaine civil que dans le domaine ecclésiastique. Pourtant, être les vicaires du Christ dans les affaires temporelles ou spirituelles devrait être un honneur, pas une humiliation. C’est pourquoi, chers frères, il est terrible que celui qui est assis sur le Trône de Pierre considère « incommode » de porter le titre de serviteur des serviteurs de Dieu et ait effacé le titre de Vicaire du Christ. Ayant secoué la nécessaire soumission au Christ, il assume aussi la pleine et entière responsabilité de ses propres erreurs, de ses propres hérésies, des scandales dont il est la cause ; et en même temps, il rejette orgueilleusement ces Grâces d’état que le Seigneur aurait autrement accordées à Son Vicaire sur la terre. Cette présomption coupe à la racine la légitimité de l’autorité elle-même, qui ou elle vient de Dieu ou elle est une tyrannie haineuse et illégitime.
Chers frères, ces temps d’apostasie ne sont pas différents des temps de la Passion, parce que la passio Christi de ce temps-là doit nécessairement s’accomplir dans la passio Ecclesiæ d’aujourd’hui et de la fin des temps : ce que la Tête a affronté, le Corps mystique doit aussi l’affronter. Mais prenez garde : un autre cherchera de se présenter comme roi et pape, et ce sera l’Antéchrist, contrefaçon infernale et subversion diabolique du Prince de la Paix. Même dans ces jours de ténèbres – dont le prophète Daniel nous dit qu’ils dureront trois ans et demi – il y aura une foule qui chantera les louanges de cet homme, l’adorant comme Dieu, et d’autres qui le reconnaîtront comme un imposteur et un serviteur de Satan. Les tromperies et les prodiges du fils de perdition nous feront croire qu’il a conquis le pouvoir, que l’Église est définitivement anéantie, dans la vacance de l’autorité civile et religieuse. C’est alors que saint Michel tuera l’Antéchrist, c’est alors que la Vierge écrasera la tête du serpent, c’est alors que le Seigneur viendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, revenant comme Fils de Dieu, Roi et Pontife. Faisons en sorte d’être trouvés dans le nombre de ce pusillus grex, ce petit troupeau qui ne s’est pas laissé tromper et qui est resté fidèle. Tressaille d’une grande joie, fille de Sion ! Pousse des cris d’allégresse, fille de Jérusalem ! Voici que ton Roi vient à toi. Ainsi soit-il.
+ Carlo Maria Viganò, Archevêque
24 mars 2024, Dominica II Passionis seu in Palmis
© Traduction de F. de Villasmundo pour MPI relue et corrigée par Mgr Viganò
[1] Cf. Augustin et Joseph Lémann, Valeur de Assemblée qui prononça la peine de mort contre Jésus-Christ, Paris, 1876.
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