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1914-1918: les prêtres portent le Christ dans les tranchées et se dressent contre les sentences maçonniques

La Guerre juste

En août 1914, faisant fi d’un anticléricalisme agressif, l’Église de France encourage les prêtres et les religieux en âge d’être engagés à répondre à l’appel à la mobilisation. Selon les calculs des historiensils sont au nombre de 32 000, auxquels il convient d’ajouter plus de 12 000 religieuses. Dans le détail il y eut, environ 1 000 aumôniers officiels dont 400 titulaires et 600 volontaires, 31 000 combattants parmi lesquels 19000 prêtres, 4000 séminaristes, 8000 religieux ou novices lesquels pouvaient aussi avoir un rôle d’aumônier officieux. Ces prêtres se sont engagés pour la libération de la Patrie au nom de la guerre juste définie par Saint-Thomas d’Aquin, l’Allemagne ayant envahi la France.

Bien que de plus en plus la tendance à la révision de l’Histoire laisse croire que la France n’était qu’un pays belligérant parmi les autres, en réalité le théâtre de la Grande guerre s’est situé principalement en France-même, sur le territoire nationale qui a été détruit, tandis que la grande majorité des troupes étaient françaises. Ce sont les Français qui, de très loin, ont payé le plus lourd tribu sans oublier les dévastations qu’on subi les civils. Ce qui n’a pas été le cas ni pour les Australiens, les Canadiens, les Britanniques ou les Américains… Le 11 novembre est la fête de la victoire! Ce n’est pas la commémoration des victimes, mais la fête des héros, ceux qui ont permis à la France de remporter cette victoire arrachée au prix de tant de sacrifices. Mépriser aujourd’hui cette victoire de 1918 c’est leur faire offense. Mépriser cette victoire c’est ignorer ceux qui se sont sacrifiés pour elle, quelque roués qu’aient été ceux qui l’ont fomentée. Tous ces sacrifiés manqueront cruellement en 1940, mais ceci est une autre histoire.

Malgré les 5000 prêtres et religieux tués au front, les anticléricaux vont tenter de les salir par voie de presse en les traitant d’« embusqués » de l’arrière mais les catholiques vont réagir en publiant la liste des prêtres morts au front. Les franc-maçons et leurs affidés ne pourront empêcher que plus de 14 000 d’entre eux aient été cités et décorés pendant la guerre.

Malgré quelques revers et reculades précipitées de la part des autorités républicains, dues à la grogne des anciens combattants, l’anticléricalisme ne désarma pourtant pas en France puisqu’il fut notamment interdit d’orner les monuments aux morts publics de Croix, statues de la Vierge ou autres symboles religieux, pourtant si chers à la grande majorité des familles, ainsi que tout le monde peut le vérifier dans chaque commune de France, sauf quelques très rares exceptions qui ont pu échapper à la vindicte de la secte.

« Je leur ouvre le Ciel au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ. »

Les prêtres voulaient partager le sort de leurs compatriotes et être présents pour soulager leurs âmes, l’élever vers Dieu, et relever leur courage:

« L’abbé Louis Lenoir, dès le début de son apostolat militaire en 1914, écrivait : « Je n’oublierai jamais les effusions de ces pauvres soldats me sautant au cou après une confession de dix, quinze, vingt ans (dans une seule matinée de dimanche, ils étaient une centaine de cette catégorie), ou le rayon de joie qui illumine les pauvres mourants quand, sur les champs de bataille ou sur les brancards, je leur ouvre le Ciel au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ. »

« Jamais plus nous ne dirons à un étranger : ‘la France nous a chassés !’ Donc, nous resterons tous. Nous le jurons sur nos morts. »

Plusieurs années après l’armistice, la franc-maçonnerie tenta de reprendre sa lutte contre l’Eglise. Le 2 juin 1924, le président du Conseil Edouard Herriot annonça un projet d’expulsion des congréganistes, la suppression de l’ambassade près le Saint-Siège et l’application de la Loi scélérate de Séparation aux départements de l’Alsace et de la Moselle.

La réponse vint, aussi célèbre que cinglante, d’un jésuite et ancien aumônier militaire devenu aumônier scout, Paul Doncœur :

« Ce n’est pas de courir au diable qui nous effraie. Nous ne tenons à rien, ni à un toit, ni à un champ. Jésus-Christ nous attend partout et nous suffira toujours au bout du monde. Mais nous ne voulons plus qu’un étranger, nous rencontrant un jour loin du pays, nous pose certaines questions auxquelles nous répondrions, comme jadis, en baissant la tête : ‘la France nous a chassés !’ Pour l’honneur de la France – entendez-vous ce mot comme je l’entends ? – pour l’honneur de la France, jamais nous ne dirons plus cela à un étranger. Donc, nous resterons tous. Nous le jurons sur la tête de nos morts, et à vous aussi, camarades ! ».  Source FSSPX

Dans le sillage du père Doncoeur, un autre prêtre-combattant, le père bénédictin François-Josaphat Moreau s’emploiera à créer la ligue des Droits du religieux ancien combattant (DRAC).  Avec le soutien de nombreux fidèles, cette association, qui existe toujours, parvint alors à faire reconnaître aux prêtres et religieux le statut, bien mérité, d’ancien combattant.

François-Josaphat Moreau comme postulant bénédictin fut obligé en raison des lois anticléricales de suivre sa formation à l’étranger « loin du pays », en Belgique et en Italie. Son cas est emblématique du sort de très nombreux postulants de cette époque. Ordonné prêtre à Saint-Jean-de-Latran, il enseigne le droit canonique et la liturgie au Collège pontifical grec de Saint-Athanase. Mais dés la déclaration de guerre il rentre en France où il est incorporé dans un régiment d’infanterie. Il participe aux batailles de la Marne et du Chemin des dames. Il est décoré pour fait de bravoure.

Voir aussi: 1914-1918: Une victoire française due au sacrifice héroïque des soldats français, nos proches ancêtres.

Émilie Defresne

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