Salvini relance le débat sur les sanctions contre la Russie : en les questionnant, « nous protégeons les Italiens » explique-t-il.

Le leader de la Ligue Salvini, comme pour confirmer les préjugés de l’élite financière italienne, ne renonce pas au rôle de bastion de l’opposition et a relancé le thème inconfortable des sanctions contre la Russie :

« La position de l’Italie au niveau international ne change pas, quel que soit le vote. Nous sommes enracinés dans des pays libres, démocratiques et occidentaux… Je me demande simplement si les sanctions visent à affaiblir ceux à qui nous voudrions nuire. Cela ne signifie pas que nous nous rendrons à Poutine demain, mais je me demande en tant qu’Européen, et je demande à l’Europe, si c’est la voie. Nous devons protéger les entreprises et les citoyens italiens ».

Des paroles qui on fait réagir son allié Giorgia Meloni, assise à côté de lui, et qui a immédiatement baissé la tête et mis ses mains dans ses cheveux. Un peu plus tôt, elle avait été extrêmement claire sur ce point. « J’entends parler de sanctions contre la Russie et d’armes pour l’Ukraine. Ce ne sont pas tant les sanctions qui sont en jeu, mais la crédibilité de l’Italie. Si demain notre pays se retire de ses alliés et tourne dans l’autre sens, les sanctions seront les mêmes mais nous aurions perdu en crédibilité » avant d’ajouter :

« L’Italie ne sera pas le maillon faible de l’Occident ».

Et encore :

« Si l’Ukraine tombe et que l’Occident périt, le grand vainqueur de demain ne sera pas seulement la Russie de Poutine, mais la Chine de Xi Jinping ».

Bref, au lendemain des élections, il y a de fortes probabilités pour qu’un règlement de compte ait lieu au sein de la coalition donnée victorieuse par les sondages, et Giorgia Meloni est sûr de pouvoir dicter la ligne, son parti Frères d’Italie étant à peu près certain de remporter le plus haut pourcentage de votes.

Cependant en rompant avec la position va-t-en-guerre de Bruxelles, et imposant une ligne douce sur la Russie, au risque de provoquer une rupture avec Giorgia Meloni, Matteo Salvini se rachète de sa collaboration au feu gouvernement du banquier et technocrate Mario Draghi et revendique la primauté des intérêts italiens. Dans le contexte de la crise économique et énergétique qui se profile et qui provoquera une remise en cause par les peuples européens vis-à-vis de ce soutien ‘indéfectible’ à l’Ukraine imposé à l’Union Européenne par les Etats-Unis, son pari anti-sanctions pourrait s’avérer gagnant.  

Quant à la position atlantiste défendue par Meloni, elle reste le  péché originel d’une certaine droite italienne souverainiste et identitaire mais au passé mal cicatrisé. 

Francesca de Villasmundo

  

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