L’information a été révélée par le quotidien britannique « The Guardian » ce mercredi 29 avril 2015. En effet, ce quotidien cite un rapport interne des Nations unies qui mentionne des abus sexuels supposés commis par des militaires français de l’opération Sangaris en République centrafricaine sur des mineurs en 2014. Selon le ministère français de la Défense, l’affaire d’abus sexuels sur mineurs concerne « des faits qui auraient été commis sur une dizaine d’enfants, sur le site de l’aéroport de M’Poko (à Bangui), entre décembre 2013 et juin 2014 ». La Défense ajoute qu’elle a « pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité ».
Selon Paula Donovan co-directrice de l’ONG américaine Aids-Free World qui a communiqué le rapport au Guardian, le document rassemble les témoignages de six enfants âgés de 8 à 15 ans et implique une quinzaine de soldats français. Ceux-ci auraient échangé de la nourriture, et parfois de petites sommes d’argent, contre des faveurs sexuelles, ajoute t-elle à l’AFP.
Elle ajoute : « Les enfants ont témoigné qu’ils avaient faim et qu’ils pensaient pouvoir se procurer de la nourriture auprès des soldats ». La réponse des soldats était « si tu fais ça, alors je te donnerai à manger », précise la même source.
Des affirmations gérées par les Nations unies puisque l’UNICEF avait pris part à l’enquête onusienne menée au printemps 2014 et a interrogé les enfants qui s’étaient plaints d’abus sexuels. Cette organisation onusienne les a ensuite « confiés à des ONG partenaires présentes sur le terrain pour qu’ils puissent recevoir un soutien psychologique », selon le porte-parole de l’Unicef basé à Dakar, Thierry Delvigne rapporte la même source.
La justice française a ouvert à Paris le même mois une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, selon une source judiciaire, sur la base d’un rapport transmis par le ministère de la Défense. Ce dernier a reconnu avoir été saisi à cette date « de témoignages d’enfants centrafricains accusant d’agressions sexuelles des militaires français de l’opération Sangaris ».
Anders Kompass, directeur des opérations de terrain au Haut-commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme, basé à Genève, a été mis à pied par l’ONU après avoir fait fuiter ce rapport confidentiel.
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