L’Ukraine connaît en ce moment une guerre de sécession. Face à la répression des autorités de Kiev que la diplomatie russe dénonce comme étant une opération punitive et de représailles, les « républiques populaires » autoproclamées de Lougansk et de Donetsk défendent par les armes leur autonomie légitimée par référendum le 11 mai. Les partisans de l’autonomie de ces deux régions frontalières à la Russie se battent contre une armée ukrainienne qui a engagé dans cette bataille avions, chars et artillerie.
Pilonnée depuis plusieurs jours par l’artillerie ukrainienne, la ville de Slaviansk se vide de ses habitants. Cette localité de la région de Donetsk qui comptait 117 000 habitants jusqu’aux tragiques événements actuels n’en abritent plus que 7 000 aujourd’hui, pour la plupart des personnes âgées refusant de quitter leur habitation. Non loin de là, le village de Semienovka est complètement dévasté par les bombardements d’artillerie.
Conséquence des combats, les populations civiles des « républiques populaires » de Lougansk et de Donetsk fuient en masse vers la frontière russe. La région de Rostov-sur-le-Don (Russie) a déjà accueilli près de 80 000 ressortissants ukrainiens depuis le début de la répression armée, le 15 avril dernier. L’afflux est si rapide que les autorités régionales ont presque épuisé toutes leurs possibilités de loger des réfugiés en provenance de l’Ukraine voisine.
Pour l’heure, la majorité des points de passage sur la frontière avec la Russie seraient aux mains des insurgés prorusses qui s’y accrochent farouchement alors que l’armée ukrainienne tente justement d’en reprendre le contrôle et d’y maîtriser les flux transfrontaliers.
Lors de son investiture à la tête de l’Etat ukrainien, le 8 juin, le président Piotr Porochenko a proclamé son intention d’en finir avec la sécession des régions orientales du pays en une semaine et de faire revenir la concorde et la paix en Ukraine. C’est loin d’être gagné.
Baudouin Lefranc
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