La presse helvétique s’est étonnée qu’une dizaine de Suisses soient partis en Syrie ou en Irak pour rejoindre les milices chrétiennes qui se battent contre les djihadistes de l’Etat islamique.

Ces Suisses ont rejoint le Syriac Military Council , une milice qui défend les populations chrétiennes face aux djihadistes de l’Etat islamique.

Le Syriac Military Council  – qui aurait déjà formé plus de 1.000 soldats, parmi lesquels des volontaires issus de la diaspora chrétienne installée dans différents pays européens – cherche aussi à collecter des fonds. Les quelque 1.500 familles suryoyes – comme se nomment les Araméens, les Assyriens et les Chaldéens – présentes en Suisse auraient ainsi déjà récolté entre 100.000 et 200.000 francs suisses au cours des deux dernières années.

Retour en Syrie. Les recensements d’avant-guerre indiquaient une proportion d’environ 10 pour cent de chrétiens parmi les 23 millions de citoyens syriens. Cette minorité, qui dans certaines régions de l’Hasakah conserve encore l’araméen comme langue véhiculaire, se divise en deux grandes communautés, selon la branche du christianisme à laquelle elles appartiennent: d’un côté les syriaques (ou jacobites) et les assyriens (ou nestoriens), deux courants orthodoxes, de l’autre, les syriaque catholiques et les chaldéens. La plupart des chrétiens de Syrie sont syriaques tandis que les chaldéens se concentrent principalement dans le nord de l’Irak.

C’est ici en Syrie que l’on retrouve Johan Cosar, ex-sergent de l’armée suisse, devenu l’un des chefs du Conseil militaire syriaque (SMC), une milice chrétienne qui se bat aux côtés des Unités de protection kurdes (YPG) contre les djihadistes de l’EI.

Un combat difficile dans un environnement nouveau pour lui. «Comme le terrain est plat, il existe peu d’endroits où s’embusquer et la majorité des attaques se mènent de nuit», explique Johan Cosar, qui a déjà participé à des dizaines d’affrontements contre l’Etat islamique. «Même si je ne parle pas kurde, le fait de connaître parfaitement le turc me facilite les échanges avec les commandants des YPG, nombre d’entre eux provenant du Kurdistan turc.»

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«Le moral de ces jeunes croît quand ils voient que quelqu’un est venu de l’étranger pour les aider», souligne Johan Cosar, qui a une trentaine d’hommes sous ses ordres.

Le Syriac Military Council, ainsi que le corps policier Sutoro (protection en araméen), constituent le bras armé du Parti d’union syriaque, une formation politique intégrée au gouvernement autonome du Kurdistan syrien.

La mise en place de milices chrétiennes doit constituer un rempart à l’exil des jeunes chrétiens d’Orient vers l’Europe et l’Amérique.

Hors du Kurdistan, la résignation face à la menace islamiste a déjà provoqué la fuite de milliers de familles. Parfois implantées depuis près de deux millénaires, ces communautés ont fui vers les zones tenues par les Kurdes. «L’extrémisme des islamistes, l’effondrement de l’économie et l’arrêt de certains services publics, tel que l’enseignement universitaire, ont poussé nombre de chrétiens à chercher un meilleur futur en Europe et aux USA», relève David Vergil, membre de l’Union syriaque européenne. Il estime que «près de 450 000 chrétiens ont d’ores et déjà quitté la Syrie depuis le début du conflit». Soit environ un cinquième de la communauté.

«Syrie vient d’Assyrie. Nous sommes le peuple le plus ancien de cette terre, nous n’allons pas l’abandonner», affirme de son côté Johan Cosar, devant une église en ruine, détruite par l’artillerie de l’EI l’an dernier. Et de s’indigner: «Je ne comprends pas que l’Occident ne nous aide pas, nous sommes la seule force s’étant montrée réellement efficace contre les islamistes.»

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