Petit retour en arrière, neuf jours avant les élections iraniennes. Nous sommes le 3 juin 2013 et Barack Obama, président des Etats-Unis, signait ce qu’on appelle un « executive order », décret présidentiel consultable sur le site internet de la Maison Blanche, rédigé de façon à interdire le marché iranien à Renault et Peugeot.
Ce décret interdit en effet l’exportation vers l’Iran de pièces détachées permettant de monter sur place des automobiles, ce qui était la spécialité du groupe français PSA.
Par contre, cet « executive order » n’interdit pas l’exportation en Iran de voitures déjà fabriquées, ce qui correspond aux activités d’exportation de General Motors.
Voilà qui n’est pas un détail quand on sait que l’ouverture du marché de l’automobile iranien représente selon les prévisions 1,5 million de voitures par an ! Et que Peugeot avait conquis jusqu’en 2011 près d’un tiers de ce marché iranien.
La marque star du prochain Salon de l’auto de Téhéran qui ouvrira ses portes fin novembre devrait être le constructeur automobile coréen Daewoo qui s’affiche déjà dans tous les médias iraniens. Mais une petite précision s’impose : General Motors détient 47 % du capital de Daewoo.
Vous l’avez compris, General Motors est gagnant à tous les coups, directement ou indirectement. General Motors a même pris 7 % du capital du groupe français PSA pour pouvoir y mettre son nez et vérifier la bonne application du décret américain signé par Obama.
Il reste à signaler que derrière General Motors, il faut voir l’Etat américain qui possède 30 % du capital du groupe automobile.
Tout cela pour dire que l’embargo, c’est donc pour les Européens, et que l’argent iranien, c’est pour les Américains ! Autant savoir…
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !
Commentaires