Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque d’Alep, est momentanément en France. Voici quelques-unes des déclarations faites durant son séjour :
. « L’affluence est plus importante aux célébrations religieuses, les gens viennent plus qu’avant. Nous n’avons aucun problème à vivre notre vie religieuse là où il y a le gouvernement. Nous avons de très bonnes relations avec les musulmans. Ils représentent 80 % des habitants ».
. « Devant cette grande catastrophe qu’est l’exode des chrétiens, il ne faut pas baisser les bras, même si on se demande toujours si tout le monde ne va pas partir. »
. « Nous avons vu non seulement des gens partir, mais aussi des pays offrir le transport par avion gratuit, donner des visas à peine demandés… Tout à coup, on les emmène, on prend les quelques forces humaines restantes… C’est comme si c’était une déportation. »
. « C’est la première fois de l’histoire que des centaine de milliers de personnes se déplacent comme ça, sous les yeux de la Turquie qui avait les moyens de les empêcher de passer. Cela justifiait auprès de l’opinion publique un silence et un laissez-faire face à d’éventuelles frappes. »
. « Je suis de plus en plus persuadé qu’il y avait un complot pour justifier une intervention militaire musclée en Syrie. Un complot des Etats-Unis, de l’Europe, de l’OTAN. Mais la donne a changé avec l’intervention soudaine russe, ils ont été pris de court. »
. « C’est aux Syriens de décider. Vu la dangerosité de l’Etat Islamique qui commence à se retourner contre ses parrains originaux – locaux comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie ou occidentaux comme les Etats-Unis, la France et l’Allemagne – et avec l’intervention russe qui redistribue les cartes dans la région, on peut espérer qu’un jour tout le monde se mettra d’accord sur la nécessité de réduire sérieusement la capacité de nuisance des l’EI, mais pour le moment nous n’y sommes pas encore… Si l’on voulait vraiment mettre fin à cette guerre, la seule solution est pour le moment le scénario russe, défendre l’Etat syrien, d’attaquer l’ensemble des rebelles, y compris les pseudo-modérés qui n’existent pas »
. « En maintenant le gouvernement, l’armée, l’Etat, on sauvegarde le pays d’une guerre civile. Si le régime coulait, le Président s’en allait, ce serait une infinité de guerres locales partout. Les gens s’entre-tueraient. Ce serait terrible. Bachar Al-Assad n’est pas seulement une personne, un symbole, il a toute une population derrière lui… Il faut donner la possibilité à la Syrie de continuer à vivre. Si la Syrie n’est plus gouvernable, les pays limitrophes pourront prendre une partie du pays et faire ce qu’ils veulent. Il faut éviter le chaos. Sans ça, vous n’aurez plus de chrétiens, de minorités, il y aura des atrocités ».
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