Dès 1970, un neurochirurgien américain du nom de Robert White se lançait dans une expérience insensée : celle de transplanter la tête d’un singe sur autre singe. Il réussit cette entreprise mais la section de la moelle épinière elle-même n’est pas transplantable ; ceci en raison de l’émergence de tous les nerfs du tronc.  Il en résulte que les malheureux animaux étaient paralysés de tout le corps. Ils furent euthanasiés. Quel était l’intérêt de cette curieuse expérience ?

Une personne présente par exemple de multiples maladies conjointes du cœur, du poumon, du pancréas, du rein est vouée à mourir. On récupère sa tête pour la greffer sur le corps sain d’une personne dont le cerveau a été détruit mais dont le reste du corps est encore en bon état. 

En juillet dernier, l’idée a été reprise par un neurochirurgien du nom de Sergio Canavero d’Advanced Neuromodulation Groupe à Turin qui publie dans Chirurgical Neurologie International . Il explique avoir mis au point un protocole permettant de réaliser ce projet. Il affirme avoir mis au point un gel permettant de recoller la tête avec la moelle épinière. Il pense que si seulement un dixième de la section était réparée, la motricité du corps serait correctement assurée par le cerveau. De plus, par un autre procédé appelé l’électofusion, il déclare avoir obtenu une meilleure coalescence des fibres nerveuses.

Selon lui les technologies actuelles permettraient la réalisation de cet exploit dans deux ans, avec une équipe d’une centaine de chirurgiens travaillant pendant 36 heures. Pour ce faire, entêté (c’est le cas de le dire), il vient de faire un appel de fonds en Amérique. Le devis est de 13 millions de dollars (9 millions d’euros).

Le projet est actuellement très critiqué ; notamment le succès de la récupération de la motricité n’est pas du tout assuré. De plus se pose la question de la compatibilité des tissus : les risques de rejet de la tête sont considérables. Mais surtout, alors par exemple que dix millions de Philippins sont sans logis et que des enfants meurent par centaines faute de médicaments, est-il bien sage de dépenser une telle somme pour sauver une seule vie humaine ?

                                                                             Jean-Pierre Dickès

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