Les Bonnets Rouges Frontaliers sont une autre catégorie de citoyens français en colère contre le gouvernement. La cause de ce mécontentement est la fin du droit d’option pour les travailleurs frontaliers qui devront désormais choisir entre la sécurité sociale française et LAmal suisse. Nous avons pu nous entretenir avec l’un des Bonnets Rouges Frontaliers.
Le mouvement est né début novembre. Ces travailleurs frontaliers se sont inspirés des Bonnets Rouges bretons mais : « on ne veut pas faire de récupération. C’est un symbole. Il fait froid chez nous et le rouge est la couleur de la Haute-Savoie. » Le mouvement comprend toute la corne Suisse. Il part de l’Alsace en passant par le Territoire de Belfort et la Franche-Comté jusqu’à la Haute Savoie. Cette décision du gouvernement leur semble injuste : « dans les années 60, la Sécurité Sociale ne voulait pas des frontaliers. Le frontalier s’est donc assuré dans son pays de travail à travers des assurances privées. Aujourd’hui, on voudrait les mettre à la poubelle. C’est bien sûr une question de sous. Le gouvernement français récupérerait 200 millions d’euros. » Le basculement doit s’opérer à partir du 1er juin 2014.
Malgré son importance, le mouvement n’est pas écouté par le gouvernement : « on n’était pas invité à la réunion du 20 janvier avec la ministre Marisol Touraine parce qu’on n’est pas une association. » Le mouvement déplore d’ailleurs sur sa page Facebook que les associations de défense de frontaliers comme les GTE, CDTF et FOB aient laissé la ministre assoir la position du gouvernement sans défendre les intérêts des frontaliers. Cependant, le mouvement reçoit un écho favorable de la part des concitoyens : « Il n’y a pas que des frontaliers mais aussi des salariés et des entrepreneurs français. Certaines personnes sont conscientes du problème. » Depuis le début de la mobilisation, ce sont surtout des opérations « escargot » qui ont été menées : « Nous avons rencontré aussi les directeurs des CPAM (ndlr : caisse primaire d’assurance maladie). Ils ne sont pas prêts à passer cette réforme. On voit bien que c’est par appât du gain. » Certains membres du mouvement n’hésitent pas à marquer leur empreinte sur certains radars, parfois avec humour !
Leur colère face à un gouvernement qui n’écoute pas ses concitoyens a poussé le mouvement à participer à Jour de Colère : « mais à titre individuel. On viendra avec nos bonnets rouges et on se fondera dans le cortège. Il y a tellement de revendications. Un cortège spécial n’aurait pas été judicieux. » Pour l’occasion, les Bonnets Rouges Frontaliers ont affrété un bus qui partira du Pays de Gex pour monter sur Paris.
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