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Deux jours avant la Fête nationale autrichienne[1], Heinz-Christian Strache, président du FPÖ (Parti de la liberté) et député au Conseil national[2], a prononcé sa traditionnelle allocution. Lors de la cérémonie des «rouges-blancs-rouges» au palais Epstein de Vienne, Strache tempêta devant des centaines d’auditeurs contre la coalition de statu quo rouge-noire et sa politique des réfugiés, et lança une critique acerbe de « la femme politique la plus dangereuse en Europe», la chancelière allemande Angela Mekel. Puis il acheva son discours par le traditionnel plaidoyer pour la neutralité.

Strache a réaffirmé que la politique des réfugiés de Merkel était «criminelle» et qu’elle avait provoqué «un afflux incontrôlé de migrants, qui met toute l’Europe en danger». Strache : «Elle est la responsable politique la plus dangereuse pour Europe. Avec sa politique d’accueil, elle a ouvert toutes grandes les vannes aux islamistes, aux immigrants de la pauvreté et aux aventuriers, dont la vision du monde est inadaptable dans notre Europe. Cette invasion ébranle notre tissu social dans ses fondements.» La catastrophe est inévitable, et selon lui, une guerre civile ne serait «pas improbable».

«Et, pendant ce temps, les abîmes du mal s’ouvrent au cœur de l’Europe», a martelé le patron du FPÖ en rappelant les agressions sexuelles perpétrées par les migrants ainsi que les conflits entre Turcs et Kurdes en Autriche.

Critique de l’UE et du CETA

Bien que Strache s’en soit pris à l’Union européenne, il a soutenu à plusieurs reprises que pour le FPÖ[3], la sortie de l’UE de l’Autriche n’était pas à l’ordre du jour. «En revanche, la critique doit être permise dans une Europe pacifique», a-t-il relevé. Dans ce contexte, le président du Parti de la liberté évoqua également le CETA, le traité de libre-échange entre l’UE et le Canada, et salua le rejet de celui-ci par les Wallons.

La Turquie n’est pas mûre pour entrer dans l’UE

Strache a exprimé son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’UE, qui «n’est en aucun cas prête à adhérer à l’Union européenne. [Son entrée] serait irréaliste et déraisonnable. Ces gens viennent chez nous sans penser une seule seconde à s’intégrer, et encore moins à s’assimiler. L’immigration ethno-culturelle étrangère ne doit pas franchir un certain seuil, si tant est qu’une adaptation soit possible.» Il a également réaffirmé que «l’immigration de masse» et les mouvements islamistes radicaux représentaient d’autres menaces.

Neutralité et souveraineté menacées

Strache s’est longuement attardé sur la question touchant à la neutralité de l’Autriche. Elle serait «en grand danger», elle a rendu bien des services, et il serait bon de prendre en compte les valeurs dont elle est porteuse «en ces temps d’insécurité». Il laissa entendre que le pays ne sera plus en mesure de défendre sa neutralité car «l’armée est épuisée et en pleine débâcle». Situation qui met en danger la souveraineté de l’Autriche.

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Heinz-Christian Strache et le candidat à la présidence Norbert Hofer (photo: APA/HANS KLAUS TECHT).

Hofer serait «un bon protecteur pour l’Autriche»

Pour finir, Strache réitéra son soutien au candidat à la présidence Norbert Hofer, un bien meilleur candidat que l’ex-président des Verts, Alexander van der Bellen. Il serait «un bon protecteur pour l’Autriche dans une Europe commune.» Et d’ajouter : «Avec Norbert Hofer, nous aurons bientôt un jeune président actif, qui vit ses convictions de façon authentique et sincère et qui servira tous les Autrichiens.»

Intéressant de relever que l’un des slogans que Norbert Hofer a choisi pour sa campagne électorale, «Que Dieu me vienne en aide !», a déjà subi les critiques des églises protestantes qui ont dénoncé «l’abus de la notion de Dieu». Le secrétaire général du FPÖ et directeur de campagne de Hofer, Herbert Kickl, a rétorqué qu’il ne s’agissait aucunement d’un usage abusif et que «Dieu» se retrouve également dans des locutions usuelles telles que «Grüß Gott[4]», «Dieu merci» ou «Pour l’amour de Dieu».

Source http://www.krone.at/oesterreich/merkel-ist-die-gefaehrlichste-politikerin-europas-strache-poltert-story-535873 / 24.10.2016

[1] Le 26 octobre est célébré le Jour du drapeau, où fut adoptée en 1955 la loi sur la neutralité de l’Autriche, qui allait la libérer de l’occupation soviétique. C’est aussi une Journée portes ouvertes au Parlement de Vienne.

[2] Chambre basse du Parlement autrichien.

[3] Au Congrès de la coalition «Europe des nations et des libertés» au Parlement européen, à Milan en janvier 2016, Strache déclarait : «Nous avons subi la violation de nos lois, celle du traité de Schengen, qui ont été abrogées illégalement et ont mis en danger, de façon irresponsable, la sécurité des citoyens autrichiens et de tous les Etats européens. Des terroristes, des criminels ont traversé les frontières, et l’on essaie encore, en s’appuyant sur des concepts mensongers, de nous vendre l’idée selon laquelle ce sont des réfugiés, dans le sens des Conventions de Genève ! […] L’Union européenne a failli à différents niveaux. L’UE ne résout pas les problèmes, elle est une partie du problème. Sur la question de l’immigration de masse, Schengen n’a pas sécurisé les frontières ; sur l’euro, une monnaie contraignante qui a commencé à nous déposséder silencieusement, une UE où l’on a mis en vigueur une union de la dette contraire aux propres traités de l’UE, qui a donc ainsi violé ces traités et, une nouvelle fois, trahi les citoyens. Un échec dans tant de domaines !»

[4] Littéralement « Saluons Dieu » (bonjour), très usité en Autriche et en Allemagne du Sud.

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Alissia
Alissia
il y a 8 années

Vieille folle ! Peuple allemand, réveille toi !

pamino
pamino
il y a 8 années

‹ « la femme politique la plus dangereuse en Europe», la chancelière allemande Angela Mekel. ›
Après un premier décryptage : ‹ tene Mekel ›. Mais il n’est pas facile de décrypter un oracle.

pamino
pamino
il y a 8 années

[4] ‹ Littéralement « Saluons Dieu » (bonjour), très usité en Autriche et en Allemagne du Sud. ›
Très usité, oui, mais l’analyse de la forme et en conséquence sa traduction sont erronées, car il s’agit d’une apocopation de l’‹e› finale du présent du subjonctif à la 3e personne au singulier ‹ grüße dich/euch Gott ! › ‘que Dieu te/vous salue [sc. au Ciel à ta/votre mort] !’ : Dieu n’est pas l’objet mais le sujet du verbe, lequel n’est pas impératif mais optatif. La forme familière de l’expression est ‹griaß di!› oder ‹griaß di Gott!› (sg.) / ‹griaß eich!› oder ‹griaß eich Gott!› (pl.); la forme polie est ‹grüß Gott!› en omettant le pronom à l’accusatif. Il y a aussi une variante superpolie, p. ex. ‹griaß Gott Hean Pfarrer!› ‘que Dieu salue M. le curé[ à sa mort]!’, ou ‹Herrn› se trouve forcément à l’accusatif. On ne dit pas ‹grüß Gott!› à des personnes qu’on tutoie (voir en haut). Par contre, on entend au téléphone : ‘Ici l’abattoir municipal, grüß Gott!’
Il en est de même avec les formules pour prendre congé :
Pfiat di Gott! / Pfiat Di! (Behüte dich [Gott]! ‘que Dieu (te) préserve !’
Pfiat-t-eich Gott! / Pfiat-t-eich! (Behüte euch [Gott]! ‘que Dieu vous préserve !’, vrai pluriel)
Pfia Gott! (Behüte Gott ‘que Dieu préserve!’, forme polie sg./pl.)
Pour compléter : je connaissais dans un village bavarois très catholique une vieille Prussienne, naturellement de la persuasion du Dr Martinus mais plus chrétienne que lui, que Dieu ait son âme, qui s’efforçait de répondre aux ‹Griaß Gott!› de l’un ou l’autre de ses voisins avec *‹Grüße Sie Gott!›, laquelle forme hyperpolie (‘que Dieu Les salue !’), vu les circonstances un peu particulières, ceux-ci ont tolérée ; je ne l’ai jamais entendue ni vue ailleurs.

Hildegard
Hildegard
il y a 8 années
Répondre  pamino

Mille mercis pour cette explication érudit !

Claire
Claire
il y a 8 années

Markel , elle fait partie de l’élite globalisée , DONC elle désire cette invasion .

François
François
il y a 8 années

La Turquie ne peut pas être prête à intégrer l’Union européenne, pour la bonne raison qu’elle n’a jamais fait partie de l’Europe, ni par sa géographie, ni par son histoire, ni par sa religion, ni par sa civilisation. En revanche elle occupe toujours un territoire européen qu’il lui faudra rendre et qui s’appelle la Thrace orientale.

Cette partie annexée par la Turquie, appelée la Thrace orientale, ne constitue que 3% du territoire que revendique la Turquie. C’est-à-dire que 97% de son territoire est asiatique.

Si Union européenne, veut bien dire union européenne, la Turquie n’a aucune place en Europe, ni aujourd’hui ni jamais.