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Voilà déjà près de quinze jours qu’on est sans nouvelle des dizaines de sportifs africains disparus à Nice au cours des Jeux de la Francophonie 2013.

 

Non, il ne s’agit pas de l’adaptation d’un célèbre roman d’Agatha Christie. Les faits se sont déroulés entre le 7 et le 15 septembre. La ville de Nice accueillait la septième édition des Jeux de la Francophonie. Et, au fil des jours, des athlètes de différentes délégations se sont volatilisés dans la nature. Il a essentiellement été question du cas des sportifs congolais, premiers à disparaître. Sept basketteuses, un footballeur et les deux meilleurs cyclistes du Congo se sont fait la malle après avoir chacun empoché la prime de 1.000 euros destinée à couvrir leurs frais durant un séjour en France qui sera semble-t-il plus long que prévu.

De quoi donner des idées à d’autres participants. Sept Djiboutiens. Six ou peut-être même dix Ivoiriens. L’un ou l’autre Togolais et Rwandais. Et finalement trois Burkinabés. L’adition n’est pas claire. On parle de trente-quatre ou trente-cinq portés disparus. Rien d’inquiétant, selon la préfecture ! Et ce malgré les déclarations du directeur de cabinet du ministre des Sports de la RDC, Barthélémy Okito, annonçant déposer plainte pour « dénoncer un véritable trafic de sportifs de haut niveau ».

 

C’est que le phénomène était prévisible.

Aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996, c’est quasiment l’équipe zaïroise de basket au complet qui s’évapore. En 2001, aux Jeux d’Ottawa, toutes délégations confondues, pas moins de 106 participants avaient disparu ! En 2011, vingt sportifs de Sierra-Leone s’éclipsent discrètement durant les Jeux du Commonwealth organisés à Manchester. En 2012, durant les JO de Londres, ils seront 300 à disparaître, parmi lesquels sept Camerounais, trois Ivoiriens (dont un entraîneur),…

Pour tenter de parer à cette fuite, les chefs de délégation confisquent désormais les passeports des athlètes. Mais rien n’y fait. Les disparus vont tout simplement devenir des immigrés clandestins après l’expiration de leur visa d’un mois. Cela ne les inquiète pas. Ils pensent avoir gagné l’Eldorado. Certains sont missionnés par leur famille avec pour objectif de renvoyer de l’argent au pays natal, voire de finir par pouvoir faire venir d’autres membres de la famille en Occident. Beaucoup espèrent d’ailleurs qu’un club sportif occidental va les recruter et régulariser leur situation. A l’arrivée, bien peu auront cette chance. Et c’est avant tout l’Afrique elle-même qui est victime du comportement de ces sportifs qui abandonnent leur pays.

 

Les compétitions sportives ne sont pas les seules touchées par ce phénomène. On observe le même type de disparitions parmi les artistes et les militaires.

 

De la chanson à la prostitution

En 2003, le chanteur d’origine congolaise Papa Wemba était arrêté à son domicile d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), accusé d’avoir organisé l’immigration clandestine de plusieurs centaines de ressortissants congolais. L’enquête avait débuté en 2000 après que des Congolais porteurs de faux papiers aient été contrôlés à l’aéroport de Roissy. Tous prétendaient être des musiciens recrutés pour l’un des cinq orchestres de Papa Wemba. « Musiciens » et danseuses payaient en réalité fort cher de faux papiers et de faux contrats d’artiste à un Papa Wemba plus proche de l’exploiteur que du papa gâteau.

L’Agence nationale congolaise de renseignement signale fréquemment à la France et à la Belgique des cas de groupes musicaux revenus au Congo moitié moins nombreux qu’ils n’en étaient partis en tournée musicale en Europe. Restés clandestinement en Europe, leur sort est souvent très éloigné de ce qu’ils avaient imaginé. La plupart sont livrés à des réseaux criminels et les filles finissent souvent dans la prostitution.

 

Officiers déserteurs

En 2004, 16 officiers congolais disparaissaient parmi les 280 admis en formation d’instructeurs en Belgique dans le cadre de l’opération «  Train the trainers » (« Former les instructeurs ») qui visait à former des instructeurs congolais qui allaient ensuite être chargés de l’entraînement des soldats de l’armée congolaise. A Bruxelles, l’Ecole Royale Militaire (académie de formation des officiers) accueille régulièrement parmi ses élèves des filles et garçons envoyés par des Etats africains. Dans ce cas-ci encore, il n’est pas rare de constater des désertions au lendemain de la remise de la solde.

 

Le patriotisme n’est visiblement pas une valeur unanimement partagée par les sportifs, artistes et militaires africains. Ceux qui choisissent d’abandonner leur pays ont déjà assimilé une notion très occidentale mais il s’agit malheureusement de l’une des pires caractéristiques de notre Occident moderne : l’avidité matérialiste qui s’accompagne toujours du déracinement. 

 

Quant à la prochaine édition des Jeux de la Francophonie, elle se tiendra en 2017 à Abidjan. Pas sûr qu’elle soit marquée par autant de disparitions…

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greg
greg
il y a 9 années

« Francesca de Villasmundo » vous vous trompez ou nous trompez en affirmant que l’Eglise orthodoxe ne craint pas l’Eglise gréco-catholique. Bien au contraire la décision de cette rencontre est une occasion préméditée , parmi les sujets brûlants (chrétiens d’orient, décomposition de la famille etc) de porter l’estocade à une église gréco-catholique florissante (université catholique renommée, aumôniers militaires, œuvres nombreuses, expansion géographique) ainsi qu’aux églises orthodoxes ukrainiennes qui rivalisent quantitativement en fidèles en Ukraine et qui constituent un danger pour sa suprématie dans ce pays.

Efgy
Efgy
il y a 9 années

Bienheureuse Jacinte Marto (de Fatima) : « Il faut beaucoup prier pour le pape »…

Eric
Eric
il y a 9 années

Arrêtez de cracher sur Cuba, petite île dont les habitants ont courageusement lutté et renversé les oligarques capitalistes qui les opprimaient avec le soutien de l’Eglise et des USA ! Tant que l’Eglise sera du côté du capital le nombre de chrétiens ne cessera de diminuer dans le monde.

RS87
RS87
il y a 9 années

Cette déclaration est le mieux que pouvait faire François. Bravo à la diplomatie russe! La Russie est le dernier pays qui défend les catholiques au niveau international et les racines chrétiennes de l’Europe. Il était temps que le Vatican s’en rende compte, même s’il ne faut pas se faire d’illusion sur l’immigrationiste François qui n’est pas à une contradiction prés.

Quant à l’intégration des orthodoxes russes dans l’Eglise conciliaire, elle n’est pas prés d’arriver! Ne pas confondre les patriarcats sous influence occidentale avec le patriarcat de Moscou, beaucoup plus traditionnel!

Volodymyr Bellovak
Volodymyr Bellovak
il y a 9 années
Répondre  RS87

@RS87
« La Russie est le dernier pays qui défend les catholiques au niveau international… »; vous plaisantez j’espère?! L’Eglise catholique ne bénéficie meme pas d’une reconnaissance officielle de l’état russe en Russie, contrairement à l' »orthodoxie », certes, mais aussi à l’islam, au judaisme, et meme au bouddhisme…L’église orthodoxe, avec l’appui du Kremlin, s’efforce depuis toujours, et depuis peu avec succés, d’obtenir de Rome l’interdiction du « prosélytisme » catholique dans les territoires qu’elle revendique comme sa « chasse gardée »: non seulement la Russie, mais aussi l’Ukraine et le Bélarouss.
La doctrine et le droit canon catholiques traditionnels ont toujours affirmé la juridiction apostolique et spirituelle de l’évèque de Rome, le pape, sur toute la Chrétienté, sur tous les autres patriarcats et églises locales et nationales. La question du modernisme des autorités romaines actuelles est un autre problème, récent, qui d’ailleurs ne semble pas « déranger » tant que ça les autorités « orthodoxes » qui n’ont jamais eu d’aussi bonnes relations avec Rome que depuis le concile Vatican II…; curieux pour ceux que vous présenté comme « beaucoup plus traditionnels », non?…

greg
greg
il y a 9 années
Répondre  RS87

et il y aura encore des gogos pour avaler la pilule RS87, du grand n’importe quoi.